La piété véritable a, comme l'or, sa pierre de touche, c'est la charité. Tout arbre qui ne produit pas est mauvais, toute piété qui ne sert pas au prochain est une piété vaine et fausse.
On juge d'une piété sincère dans l'adversité, car la vertu est incertaine tant qu'elle n'est pas éprouvée par le malheur.
Une âme honnête déteste la fausse dévotion autant qu'elle estime la véritable piété.
Le désir de tout faire pour Dieu et en vue de Dieu, réalisé par les œuvres et confirmé par l'habitude, constitue la piété, la plus excellente des vertus, parce qu'elle comprend tous les sentiments de religion et de charité, et la plus utile à l'homme, puisqu'elle le rapproche de Dieu et tend à l'y unir par l'amour.
La piété est le tout de l'homme, a dit Bossuet. On peut en dire autant du travail. L'une est la clef du Ciel, l'autre de la Terre. Heureuses les mains qui tiennent ces deux clefs !
Une piété calme et vraie est tout à la fois le frein des passions et le contre-poids des peines, une source de bonheur en cette vie et un gage de sécurité quand on la quitte.
La bravoure et la piété ont la permission de se passer d'esprit ; il ne leur est pas nécessaire, mais on aime à rencontrer des héros et des saints qui refusent de profiter de cette permission.
Grâce à une piété instinctive, les femmes savent mieux que les hommes s'approcher de Dieu, ou retourner vers lui, quand elles s'en étaient éloignées ; leur cœur est plus près de sa bonté, que notre esprit n'est près de sa lumière.
La souffrance est un bourreau que la piété transforme en guérisseur.
La piété, qui nous enseigne à quitter ce monde sans regret, est la seule science qui nous enseigne à nous y trouver heureux.
La piété que n'accompagne pas une vive affection ressemble à une forme ennoblie du mensonge.
La piété qui paraît touchée de nos maux nous console presque autant que la libéralité qui les soulage.
La véritable piété s'accorde avec tous les plaisirs raisonnables.
La véritable piété est la crainte du Seigneur, le commencement et la source de la sagesse.
La piété est au cœur ce que la poésie est à l'imagination ce qu'une belle métaphysique est à l'esprit ; elle exerce toute l'étendue de notre sensibilité. C'est un sentiment par lequel l'âme reçoit une telle modification, qu'elle a par lui sa rondeur absolue et toute la perfection dont sa nature est susceptible.
La charité est une espèce de piété. Les dégoûts se taisent tellement devant elle, qu'on peut dire que, pour les pieux, toutes les afflictions ont de l'attrait.
La piété nous attache à ce qu'il y a de plus puissant qui est Dieu, et à ce qu'il y a de plus faible, comme les enfants, les vieillards, les pauvres, les infirmes, les malheureux et les affligés. Sans elle, la vieillesse choque les yeux ; les infirmités repoussent, l'imbécillité rebute. Avec elle, on ne voit dans la vieillesse que le grand âge, dans les infirmités que la souffrance, dans l'imbécillité que le malheur ; on n'éprouve que le respect, la compassion et le désir de soulager.
Il faut aux femmes une piété plutôt tendre que raisonnée, et aux hommes une grave plutôt que tendre piété.
La piété est le seul moyen d'échapper à la sécheresse que le travail de la réflexion porte inévitablement dans les sources de nos sensibilités.
Tout ce qui est très spirituel, et où l'âme a vraiment part, ramène à Dieu, à la piété. L'âme ne peut se mouvoir, s'éveiller, ouvrir les yeux, sans sentir Dieu. On sent Dieu avec l'âme, comme on sent l'air avec le corps.
On connaît Dieu par la piété, seule modification de notre âme par laquelle il soit mis à notre portée et puisse se montrer à nous.
Les actes de piété ne m'édifient pas plus qu'un baiser ne me convainc : ce qui m'édifie chez une dévote, c'est la générosité de la langue ; et combien de fameuses dévotes, cotées même, en manquent !
La piété la plus austère ne peut résister à l'amour.
La plus vraie piété est la plus secrète.
Le premier degré de devoir ou de justice, c'est la probité ou la piété.
La piété est une vertu de femme que les femmes seules se transmettent bien.
La piété est le rafraîchissement quotidien de l'idéal, la remise en équilibre de notre être intérieur, agité, troublé, aigri par les accidents journaliers de l'existence.
Un zèle étroit et dur perd des âmes qu'aurait gagnées une piété douce et politique.
La première jeunesse est capable de sentiments sans nom qui tiennent de la piété par la tendresse et de l'adoration par le respect.
La piété, la sensibilité que nous éprouvons à la vue des malheureux, n'est pas une honteuse faiblesse, c'est un sentiment qui fait honneur à l'humanité : il est l'apanage des cœurs bien faits.
Que votre piété soit solide, droite, éclairée : solide, en évitant de la mettre dans les minuties ; droite, en préférant toujours les obligations de votre état à toute dévotion particulière ; éclairée, en vous instruisant de tout ce que vous devez savoir pour vous sauver. Vous aimez la joie, le repos, le plaisir ; croyez-moi, j'ai goûté de tout : il n'y a de joie, de repos, de plaisir qu'à servir Dieu ; le vice est affreux, et l'on ne peut trop tôt se donner au Seigneur.
C'est au printemps de la vie qu'il faut jeter dans les jeunes cœurs les semences de la vertu. Il faut, pour ainsi dire, leur faire sucer avec le lait les premières douceurs de la piété : elle croîtra avec l'âge, elle jettera dans l'âme des racines profondes, et les plus violentes tempêtes ne pourront la renverser.
La vraie piété aspire à ce qu'il y a de plus parfait et de plus digne d'elle. Elle aime mieux en faire trop que trop peu, et aller au-delà de ses obligations que de s'exposer à y manquer.
Il est important de former de bonne heure les enfants à la piété, et de les accoutumer à en remplir fidèlement tous les devoirs. Les premières impressions sont ordinairement les plus durables. Un vase neuf conserve longtemps l'odeur de la première liqueur qu'on y a versée.
La dureté endurcit le cœur, et le ferme à tous sentiments de piété et de tendresse.
La piété est sur le cœur, et non sur les vêtements.
La piété est une sagesse sublime, une espèce de génie, qui donne des ailes à l'esprit.
L'hypocrisie est le masque de la vertu, c'est l'affectation de la piété qu'on n'a pas.
Si la fausse piété est plus connue que la vraie, c'est que celle-ci se cache, parce qu'elle est humble : l'autre, au contraire, aime à se montrer, parce qu'elle est orgueilleuse.
Laissons les ennemis de la piété chercher à étouffer leurs remords, à se justifier dans leurs désordres, en tâchant de se persuader qu'il n'y a point de vertu, afin que le vice leur paraisse plus excusable. Laissons-leur la triste consolation de penser aussi mal des autres qu'on pense mal d'eux.
J'admire plus la religion dans les petites pratiques de piété qu'elle inspire aux gens d'esprit que dans les grandes choses qu'elle fait entreprendre au commun des hommes.
La piété est la meilleure des provisions pour le voyage de la vie.
La piété est une espèce de pudeur. Elle nous fait baisser la pensée, comme la pudeur nous fait baisser les yeux, devant tout ce qui est défendu.
La piété est une sagesse sublime qui surpasse toutes les autres, une espèce de génie qui donne des ailes à l'esprit.
Élever son âme vers Dieu, étendre ses idées jusques dans l'autre vie, voilà la piété.
Un cœur endurci ne saurait être ni déchiré par le remords, ni attendri par la piété.
Le contentement de soi-même et le bonheur sont les suites de la vraie piété.