L'imagination réveille les plaisirs passés, charme l'instant qui s'écoule, et voile l'avenir ou l'embellit d'espérances.
Le pouvoir de l'imagination est sans bornes, elle peut seule donner aux plaisirs l'assaisonnement qui en fait tout le prix.
Quel est votre peintre préféré ? — L'imagination.
L'imagination est une vaste plaine où l'on risque de s'égarer si l'on n'est conduit par la raison.
Celui qui s'empare de votre imagination devient votre maître.
Notre imagination se suspend aux brillantes ailes de l'espérance qui vole sans cesse dans le riant avenir.
Pour ne pas s'appauvrir, la raison doit travailler sans cesse ; l'imagination doit être soucieuse de ne pas trop s'enrichir.
L'imagination est le vrai boute-en-train de l'amour, c'est la caissière du plaisir ; l'esprit fait l'agio, les sens touchent ou paient les dividendes. Si l'imagination faisait banqueroute, les plaisirs, aussitôt obscurcis, crèveraient de misère, de tristesse et de honte.
Pourquoi la solitude exalte-t-elle l'imagination ? — Parce que la personnalité n'y est point distraite d'elle-même.
Il en est de l'imagination comme du feu ; ne lui laissez pas dévorer la maison, mais ayez soin de ne pas l'éteindre.
Pour faire un bon livre, il faut associer l'imagination et la raison, de même qu'il faut associer la poudre et le plomb pour faire des cartouches qui portent coup.
L'imagination puise dans la mémoire comme la générosité dans un coffre-fort.
Il y a la même différence entre l'imagination et le bon sens qu'entre un diamant et un morceau de pain.
Il y a dans la vaste imagination de l'homme quelque chose d'infini que toute la matière ne peut satisfaire, ni combler, ni contenir.
L'imagination dispense d'avoir de la mémoire, comme le crédit dispense d'avoir de la monnaie.
L'imagination est une mémoire exaltée, embellie par le sentiment ; elle ne montre jamais que le côté merveilleux de la nature animée ; par son secours, nous rassemblons les objets qui avaient disparu de notre entendement, et nous leur donnons selon notre volonté les plus agréables formes.
L'imagination fait avec ceux qu'elle anime ce que les hommes qui combattent le taureau font dans les cirques espagnols. Elle blesse avec mille traits divers ornés de banderoles de pourpre et d'or. Elle vous pare, mais elle vous déchire, et le sang coule sous tous ces rubans.
L'imagination est une fée bienfaisante.
Il est difficile, pour l'homme, de ne point porter ses pas dans les lieux habités par son imagination. Si le Jourdain, le Nil, l'Océan, remplissent habituellement votre pensée, vous serez voyageur ; les voyages du corps suivent nécessairement ceux de l'intelligence.
Il faut l'imagination des autres à ceux qui n'en ont pas. Ceux qui en ont en mettent partout.
Quand on a de l'imagination, on peut donner de la couleur à tout acte de la vie qui sort un peu de l'ordinaire, aux plus ordinaires aussi : ce sont ceux-là qui en ont le plus besoin.
Notre imagination nous tourmente souvent en nous forgeant des fantômes ; en revanche elle nous rend quelquefois le service de nous faire oublier les réalités, et nous lui en sommes fort obligés quand ces réalités sont déplaisantes.
Dans un temps où l'on met si aisément ses aliénés à l'hôpital, l'imagination est la seule folle que l'on aime à garder au logis.
L'imagination passive est préférable à l'abus de paroles sans imagination.
L'imagination va toujours beaucoup plus loin que la réalité.
La femme a l'imagination des sens, et l'homme la sensualité de l'imagination.
L'imagination est souvent la source des ridicules incurables.
L'imagination, qui agit au gré du cœur, prête à la personne aimée le mérite qui lui manque.
Les imaginations vivent aiment mieux de loin que de près.
L'empire de l'imagination qui vit de tout, qui vit de peu, qui ne vit de rien, fait taire la raison.
L'imagination ne se prête que difficilement à ce que les sens ne lui présentent pas.
L'imagination anime tout ce qu'elle touche de sa baguette magique.
L'imagination est comme le vin dont l'excès est aussi nuisible que l'usage modéré en est salutaire.
L'imagination est le joujou de l'humanité.
Une imagination excessive est un enfant prodigue qui met tout à fond perdu.
L'imagination est un arbre à qui il faut laisser des feuilles superflues pour ne pas épuiser l'énergie de la nature.
L'imagination, telle que le plaisir, a une pente douce qui nous conduit au précipice, sans nous le laisser apercevoir.
L'encre et le papier savent seuls tenir l'imagination en éveil.
La mémoire et l'imagination nourrissent l'amour abandonné.
Nous n'éprouvons tant de plaisir à voir un bas blanc bien tiré sur une jambe bien faite, que parce qu'en exaltant notre imagination, ce que nous voyons la laisse errer à loisir dans le vaste champ de l'infini.
La jeunesse, printemps de la vie, aurore de la raison, est exposée à la fièvre des sens, et au délire de l'imagination.
L'ennuyeux est la torpille qui engourdit, et l'homme d'imagination est la flamme qui se communique.
Quel caractère plus difficile à corriger que celui d'une personne dont l'imagination est capricieuse et bizarre, dont le cœur est hautain et impérieux, dont la volonté est dure et opiniâtre, dont les sentiments sont bas et intéressés ! un pareil caractère ne fera jamais que le malheur de la personne qui en est douée, et le désespoir de ceux qui s'intéressent à elle.
L'imagination est la source et la gardienne de nos plaisirs.
L'imagination nous transporte du passé dans l'avenir, et de l'avenir dans le passé, elle nous en fait jouir dans le présent.
L'imagination est capricieuse de sa nature ; elle a ses instants de verve qu'il ne faut pas négliger ; on doit saisir au passage ses faveurs que le temps emporte sur ses ailes.
L'imagination, jointe à l'activité et au courage, fait les grands hommes de ce monde.
L'imagination des femmes est le plus puissant des objectifs. Il peut faire d'un grain de sable une montagne, d'un sot un grand homme, et d'un être difforme un Antinoüs. C'est surtout chez les femmes que l'imagination est la folle du logis.
L'esprit est la fleur de l'imagination ; le jugement en est le fruit.
Le propre de l'imagination sympathique est de s'intéresser moins à l'être qu'au devenir ; elle se sent moins curieuse de la forme essentielle des choses que de leurs modalités, de leurs accidents, de leurs affections, de leurs souffrances. Pour qu'elle nous fasse vivre de la vie des choses, il faut que cette vie soit analogue à la nôtre, et c'est bien ainsi qu'elle la voit.
L'imagination s'égare aisément si la raison ne lui sert de guide?