Il ne faut point juger des hommes par ce qu'ils ignorent, mais par ce qu'ils savent, et par la manière dont ils le savent.
On juge perpétuellement, et quand on ne découvre pas le tort d'autrui, on le suppose et on l'invente.
Nous ne jugeons pas les hommes sur ce qu'ils sont en eux-mêmes, mais sur ce qu'ils sont relativement à nous.
Habitués à juger les autres sur nous-mêmes, nous les plaignons du fond du cœur pour des contrariétés qu'ils ne ressentent même pas, et nous les voyons avec indifférence, au contraire, en des traverses qui leur causent de cuisants soucis.
Il faut juger des choses sans prévention.
Comment osons-nous juger les autres quand nous sentons si bien tout ce qui leur manque pour nous juger ?
Il ne faut pas juger des hommes comme d'un tableau ou d'une figure sur une seule et première vue ; il y a un intérieur qu'il faut approfondir : le voile de la modestie couvre le mérite, et le masque de l'hypocrisie cache la malignité.
La parenté ne connaît bien souvent que nos défauts. Elle est parfaitement mal informée de nous et fort peu en état de nous rendre vraiment justice. Le diable est qu'elle a la passion de nous juger, à proportion de son incompétence.
On juge souvent mieux les hommes dans les petites occasions que dans les grandes ; ils se tiennent tout prêts dans les unes, tandis qu'on les surprend à l'improviste dans les autres.
Si les hauts emplois nous mettent à même de bien juger les hommes, ils nous font également bien juger par eux.
Pour bien juger les autres, il faudrait savoir se juger soi-même ; or, l'amour-propre est toujours là, couvrant nos défauts de son voile et prêt à déchirer le voile qui couvre les défauts des autres.
Il ne faut jamais juger sur l'étiquette du sac. Le sac renferme peut-être d'assez bonnes choses pour se faire pardonner son étiquette.
Notre passé, voilà ce que nous sommes ! Il n'y a pas d'autre façon de juger les gens.
L'homme de génie, étant né juge, ne peut être jugé que par un autre homme de génie.
Pour juger soit un coquin de nos jours, soit un héros d'autrefois, il faut tenir grand compte du milieu où ils ont vécu.
Il ne faut pas plus juger d'un parti par son programme que d'un livre par sa préface.
On juge parfois trop sévèrement les hommes parce qu'on a une idée trop haute de l'homme.
J'ai remarqué que ceux qui ne jugent que par le sentiment ont presque toujours raison. C'est qu'il y a en lui quelque chose d'éternellement vrai.
Pour s'être jugé légèrement d'abord, on se hait ensuite mortellement.
Se mettre à la place des autres pour les juger, c'est indulgence ; pour se juger soi-même, c'est austérité.
Chacun juge d'après soi-même, c'est pourquoi nos jugements nous jugent et nous décèlent.
Chacun juge imperturbablement les choses et les gens d'après lui-même. Aussi quand un homme regarde ordinairement les choses par leur petit côté et fait agir les gens par de petits motifs, soyez sûr que cet homme a l'esprit peu élevé et le cœur peu généreux.
Il est naturel que chacun nous juge différemment, puisque nous sommes différents pour chacun.
On juge les autres sur ce qu'ils disent et ce qu'ils font ; on se juge soi-même sur ce qu'on pense et ce qu'on tente.
Pour bien juger, il faut être à un juste point de vue ; nous voulons juger de nous, et nous en sommes trop près ; nous voulons juger des autres, et nous en sommes trop loin.
Il faut renoncer à savoir, mais il ne faut pas renoncer à juger.
Quand une femme veut juger de l'état de l'opinion sur son compte qu'elle observe le ton que les sots prennent en lui parlant, le degré de leur familiarité est un thermomètre infaillible.
Quand l'accusateur plaide et juge à la fois, c'est la force qui règne à la place des lois.
Par la gravité on acquiert péniblement le privilège de se faire juger plus sévèrement que les autres.
Nos façons de parler font connaître nos rôles. On se juge soi-même en ses propres paroles.
On ne juge un homme que par ses bonnes actions, et non pas par ce qu'il dit.
Si l'arbre doit être jugé à ses fruits, l'homme doit être jugé à ses œuvres.
Qui juge sans réflexion juge à tort et à travers.
Il est nécessaire pour n'être pas jugé de ne point juger les autres, et de se juger soi-même.
En toute chose, nous ne pouvons être jugés que par nos pairs.
On ne peut juger qu'avec ses sentiments, on peut agir avec ceux des autres.
Je ne peux juger ce que tu fais qu'à travers mon intuition de ce que tu es.
Juger, la plupart du temps, c'est barboter.
On ne se juge jamais bien soi-même ; le grand mérite se voit en petit, et le petit se voit en grand : personne ne s'apprécie, et il est plus raisonnable de se laisser juger par les autres ; nos yeux ne nous sont pas donnés pour nous regarder.
Il faut se juger à jeun, et juger les autres après dîner.
Une passion qui juge ressemble à la soif voulant analyser l'eau.
L'homme le plus estimable est celui qui vous accepte tel que vous êtes, sans jamais vous juger.
Tous ont le droit de juger, quelques-uns ont le droit de condamner, bien peu ont le droit de mépriser.
Je ne sais pas juger les hommes que j'admire.
Si vous voulez juger un homme, observez quels sont ses amis.
Les Français ne consentent pas à être jugés par des ennemis, mais à les juger ils n'ont aucun scrupule.
Défiez-vous, mes enfants, de cet esprit de rivalité dénigrante qui tend à se développer en vous, et qui vous fait juger à la légère les choses que vous ne connaissez point ; on devient facilement injuste en agissant ainsi, et, qui plus est, ingrat.
Pour bien juger, il faut connaître. Et le seul moyen de connaître est de décomposer l'objet inconnu. Si l'analyse n'en donne pas toujours les principes, ou parce que ces principes sont au-dessus de l'intelligence humaine, ou par quel qu'autre raison que ce soit, elle y découvre au moins une infinité de rapports qu'on ignorerait absolument sans elle.
L'on ne peut bien juger d'autrui avant de l'avoir vu jouer le dernier acte de sa comédie.
Rien n'est plus difficile que de juger de l'esprit et des talents. II faut soi-même en avoir beaucoup, et les hommes du plus grand génie ne sont pas toujours ceux qui jugent les plus sûrement.
Tous ceux qui me jugent mal ont perdu tout droit sur mon cœur.
Qui juge les gens n'a pas le temps de les aimer.
Juger signifie condamner, or, on ne peut condamner sans avoir entendu l'autre partie.
Juger empêche de comprendre pour corriger.
Juger par soi-même n'est pas juger par soi seul, c'est juger comme en dernier ressort.
À défaut de science, on juge selon sa conscience ; on ne trompe personne, mais l'on se trompe.
Rares sont ceux qui apprécient que d'autres prennent la liberté de les juger.
On ne juge que de ce qu'on connaît bien.
Rien n'est plus commode que de juger quelqu'un d'un mot, sur l'étiquette. Cela évite la peine d'apprendre, de réfléchir, de raisonner ; cela permet d'approuver, de condamner, sans paraître ignorant. Il vaut mieux n'avoir rien fait, c'est un grand avantage, et dont on peut abuser inconsidérément.
Les hommes jugent selon ce qu'ils sentent et non pas selon qu'ils conçoivent, car ils sentent avec plaisir et ils conçoivent avec peine.
On juge l'homme par les amis qu'il fréquente?