Il y a de mauvaises lois qui devraient être mises au banc des accusés.
Tant qu'il y aura des lois écrites, il y aura des interprétations différentes, contradictoires, de ces lois, et par conséquent des révolutions. L'unité et le bonheur ne régneront sur la terre que le jour où chaque homme étant devenu loi vivante, on pourra brûler tous les codes.
Les lois pénales ont des lacunes ; la société, pour les combler, a recours au mépris.
Les lois sont les conditions essentielles de l'existence des êtres et de leurs rapports entre eux. Que chacun sente, dans la loi, un appui plutôt qu'une chaîne.
En théorie, la raison supplée aux lois, et en fait, ce sont les lois qui suppléent à la raison.
Le caprice et la loi sont incompatibles : la loi n'est rien si elle n'est pas souveraine.
Les lois sont notre apanage et ne pas les invoquer à propos serait faiblesse, avilissement ou ineptie.
La violation des lois morales porte son châtiment avec elle, comme celle des lois physiques. Seulement dans le premier cas la peine est proportionnelle à l'importance de la loi violée ; dans le second cas, la peine est brutale, aveugle, sans proportion avec la loi méconnue, et sans circonstances atténuantes.
La loi a presque toujours pour les avocats deux sens, deux acceptations, double langage et double visage.
Qui fait la loi, la fait souvent à son profit.
Les lois françaises ayant de temps immémorial favorisé les riches aux dépens des pauvres, elles peuvent bien aujourd'hui, par compensation, favoriser les pauvres et les aider à sortir de la situation misérable que leur a faite une oppression archi-séculaire.
Il faut être ou très pieux, ou très philosophe ; il faut dire : Seigneur, que ta volonté soit faite ! ou : Nature, j'admire tes lois, même lorsqu'elles m'écrasent.
C'est un symptôme de décadence chez un peuple que la surabondance des lois ; elle prouve l'impuissance des mœurs.
Les hommes sont de tels poltrons ! Ils bafouent toutes les lois du monde et craignent les mauvaises langues.
Les lois nous gênent et nous protègent ; ce sont à la fois des barrières et des garde-fous.
Les lois de circonstance n'ont en vue que le mal du moment ; le mal disparu, on souffre longtemps du remède.
Les lois et les règlements doivent être courts : on marche mal dans une robe trop longue.
Plus les lois égalisent et rapprochent les hommes, plus les idées et les mœurs les distinguent et les séparent.
Les lois d'exception, toujours odieuses, ne sont qu'un despotisme légal.
Les lois n'existent plus pour quelqu'un qui a vingt millions de rente.
Toutes les lois sont faites par des hommes, et par des hommes âgés. Les jeunes gens et les femmes veulent les exceptions ; les vieux sont pour la règle.
Le législateur doit être l'écho de la raison, et le magistrat l'écho de la loi.
La multitude des lois est, dans un état, ce qu'est le grand nombre de médecins : signe de maladie et de faiblesse.
Pour qu'une loi soit exécutée et se poursuive dans l'avenir, elle doit être claire et non sujette à de fausses interprétations. Si la loi est fondée sur la justice, chacun s'y soumettra avec empressement, et la respectera.
Si la loi est juste en général, il faut lui passer quelques applications malheureuses.
Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires, celles que l'on peut éluder, la législation.
Il ne faut pas faire par les lois ce que l'on peut faire par les mœurs.
Les lois n'ont été pour la plupart que des mesures d'intérêt privé, des moyens d'augmenter et de perpétuer la domination et les abus de la domination du petit nombre sur le plus grand.
Toute loi à laquelle le peuple n'a point concouru, qui n'émane point de lui, est nulle de soi.
Le plus grand vice des lois, c'est qu'elles puissent rester sans exécution.
Neuf fois sur dix, la loi, cette bonne fille, sourit à celui qui la viole.
Il vaut mieux obéir aux lois qu'aux hommes.
Une loi ou charte, privée de l'appui général de l'opinion, n'est qu'un chiffon de papier. Mais elle devient une arche sainte lorsque l'intérêt public en garantit tous les mots, et, qu'en effacer un ou ne pas les exécuter tous, est pour le pouvoir un arrêt de mort.
Tant qu'une loi existe l'autorité ne doit reculer devant rien pour la faire respecter.
Assez et trop longtemps on a fait des lois sans faire de mœurs : essayons donc enfin de faire des mœurs sans faire de lois !
Les mœurs doivent toujours être les préludes des lois.
Qui obéit à la loi de l'Amour ne ressent aucune haine pour son frère irréligieux.
L'homme sage subit de bonne grâce la loi que la nécessité lui impose.
Emblème de la nécessité, les lois protègent sans amour et punissent sans courroux ; leur voix menace et ne conseille jamais ; elles effrayent les passions et ne les gouvernent pas ; elles ne peuvent rien contre les vices, et l'hypocrisie se joue de leur sévérité.
Le meilleur rempart contre les mauvaises lois consiste à leur faire de la publicité.
Seule l'ignorance des lois nous empêche de les contourner.
Nul n'est censé ignorer trois cent mille lois !
La meilleure loi n'est pas la plus juste, mais la plus stable.
Un sac de pommes de terre a rendu plus de services que beaucoup de lois.
La loi est comme chacun de nous, elle a besoin d'être respectable pour être respectée.
Ne te lie jamais d'amitié avec un homme qui n'est pas plus homme de bien que loi.
La loi voit l'imprudent que la colère entraîne, mais l'imprudent ne voit ni la loi, ni la peine.
Une loi inutile ne peut produire beaucoup de bien, mais elle peut être le prétexte de beaucoup de mal.
Les lois sont comme les toiles d'araignées ; les petits insectes s'y prennent, les gros passent au travers.
Une bonne loi doit, comme une définition, être claire, précise, et fixer les rapports, le genre et la différence.
Le règne le plus doux est celui de la loi?