Si l'orgueil pouvait s'élever du mépris pour les autres au mépris pour soi-même, il deviendrait enfin philosophie, a dit Francis Bacon. Un lexicographe et poète français, Pierre-Claude-Victor Boiste, a écrit : Le mépris est un pas glissant ; dès qu'on y est arrivé, on ne peut plus s'arrêter, et l'on tombe de précipice en précipice. Et un philosophe français : Le mépris est un sentiment par lequel on témoigne le peu de cas ou d'estime qu'on fait d'une personne ou d'une chose, et par lequel on juge cette personne ou cette chose comme étant indigne de sympathie, de considération, d'égards. Le mépris est un très mauvais sentiment toutes les fois, surtout, qu'il se rapporte aux personnes ; c'est la monnaie vulgaire des relations et des conversations ; c'est le dissolvant des affections les plus robustes, l'agent perturbateur des amitiés les plus profondes et les plus sincères ; ce qui le rend on ne peut plus haïssable et en même temps regrettable.
La bêtise est une infirmité naturelle qu'il est injuste et cruel de tourner en dérision ; elle ne commence à mériter le mépris que quand la vanité s'y joint, le boiteux ne devient ridicule que lorsqu'il veut courir.
Que ton estime ou ton mépris, soit pour toi, soit pour les autres, ne dépende point du plus ou moins d'argent. Sache plutôt qu'il n'y a que le vice qui soit digne de mépris et que la vertu seule à des droits à notre estime.
Le mépris profond conduit à l'horreur, jamais à la haine ; ces deux sentiments sont opposés en principes et en résultats, quoique semblables en couleur.