L'homme est tellement avide de se ressaisir dans le passé, qu'il en arrive à regretter de sa jeunesse jusqu'aux malheurs et aux chagrins.
En médisant du passé, nous oublions que nous lui devons nos meilleures prérogatives.
Aux jeunes hommes le Passé est peu sympathique ; c'est que, pour le contempler, il faut détourner la tête, regarder en arrière, revenir sur ses pas. Ils professent une répugnance instinctive pour cette manœuvre rétrograde. Eclaireurs avancés, soldats d'avant-garde, ils regardent toujours en avant, parce qu'ils marchent ; ils méprisent les sentiers battus devenus des ornières ! Il leur faut l'espace inexploré.
Ce n'est pas le premier cheveu blanc qui annonce la vieillesse, mais bien cette tendance de l'esprit à se reporter invinciblement vers le passé.
Je crois qu'il faut voir le passé comme on regarde la peinture, à la distance voulue par l'œil de chacun pour embrasser l'ensemble, et savoir faire, ainsi que les maîtres l'ont voulu en composant leurs tableaux, le sacrifice des détails sans importance qui détruisent parfois, dans la réalité, l'harmonie de la nature.
La mémoire est le châtiment ou la récompense de la vie passée.
Le passé si douloureux perd chaque jour de sa réalité dans nos souvenirs.
Le passé ne peut donner lieu qu'à des regrets ; il ne peut pas servir d'objet à des espérances.
Notre passé, voilà ce que nous sommes ! Il n'y a pas d'autre façon de juger les gens.
Les journalistes ne font qu'enregistrer ce qui est passé. Et que nous importe ce qui est passé ? Seules les choses durables sont dignes d'intérêt.
Comme les épidémies, les idées du passé ont leurs retours, mais, de reprise en reprise, elles perdent en intensité et en durée.
Le passé est un héritage dont le présent a toutes les charges, sans pouvoir réclamer le bénéfice d'inventaire.
Le passé est le plus impitoyable des créanciers ; il devient d'autant plus exigeant pour le présent que l'avenir se montre plus insolvable.
L'expérience du passé est, à l'usage du présent, une sorte de balance délicate à laquelle chaque intérêt donne le coup de pouce.
Le passé est bien le passé quand l'amour est éteint. Le passé est toujours le présent pour ceux qui s'aiment toujours.
Les amoureux exclusifs du passé ont la pensée qui voyage en calèche.
Est-ce parce que le passé est si imprégné de nos cœurs que nos cœurs se tournent toujours vers lui ?
Le passé, même si nous y avons souffert, nous reste toujours cher.
Le grand âge est celui où l'on parle de ses amis au passé.
Nous vivons tous du passé, et c'est le passé qui nous tue.
Le passé est une médaille dont le revers est effacé.
Le passé doit être pour chacun d'entre nous une instruction continuelle.
Le passé est passé, et ce qui est mort est mort.
Nous ne voyons du passé que ce qui est beau parce que le souvenir fait comme un enfant qui épluche des fraises et qui n'en prend que les meilleures.
Qui peut rappeler le passé et rendre non avenu ce qui est arrivé ? Nul, ni Dieu, ni le Destin.
L'amour n'est qu'une convention fortuite, plus ou moins durable, et dans laquelle le passé surtout garde tous ses droits. Le passé on le fouille, on le commente, on l'épluche, puis ensuite on le calomnie. Cette partie de sa vie nul n'a aucun droit.
À quoi bon vous parler de mon passé ? Il ne vous regarde pas.
On prend congé de son triste passé comme un aveugle qui par miracle a recouvré la vue se sépare de sa sébile et de son chien, fâcheux témoins de ses mauvais jours.
Bien que les années soient courtes, elles nous mettent vite à une longue distance de notre passé même le plus voisin.
Un passé pur : Un lit de roses sèches qui sentent toujours bon.
Pour les âmes subalternes, le passé n'a pas de prestige ; l'être est ce qu'il est, qu'importe ce qu'il a été ?
Les images caressantes du passé s'évanouissent devant le cortège des vanités blessées.
Des fracas des fêtes, il ne reste que la lassitude lorsqu'elles sont passées.
Le passé est passé, mais retiens les leçons qu'il t'a enseigné.
Le temps passé a ceci d'agréable, qu'on lui prête volontiers tout ce qui manque au temps présent.
On vante les temps passés parce que l'imagination se nourrit de regret comme d'espérance.
On ne regarde pas vers le passé quand le présent vous suffit.
Qu'est-ce qu'un écolier ? Un enfant qui travaille à donner un passé à son esprit.
Qu'est-ce qu'un ignorant ? Un esprit sans passé.
Il est bon d'aimer le passé et les grands souvenirs, mais il ne faut jamais devenir le prisonnier de sa mémoire.
Une seule chose est bien à nous dans ce monde, c'est notre passé.
J'ai constaté aujourd'hui que tout mon passé était bien passé. Pour l'amour, pour la gaieté, pour l'esprit d'entreprise, pour l'art de plaire, les beaux temps pour moi sont finis.
Tout homme est la somme de son passé, et de son avenir aussi.
Le passé d'une femme est la racine de la fleur ; la racine plonge dans la boue, cependant vous portez la fleur à vos lèvres. Qui s'avise de chercher ce qui se passe sous la terre ? Moi je le cherche.
Je ne regrette rien dans le passé, sauf ceux que j'ai perdus.
Le passé n'est jamais tout à fait le passé.
Le passé est un immense corps dont le présent est l'œil.
Je pense peu au passé, et je ne me projette pas dans l'avenir.
Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine.
Le passé me rend poltronne pour l'avenir.
Le passé ne meurt pas. Il fait le mort. L'oubli est transparent. Derrière lui le passé reparaît, plus mélancolique d'être insaisissable, de n'être qu'une ombre.
Le passé est un fleuve qu'on ne remonte jamais.
Mieux vaut mille fois un homme qui a un brillant passé que le plus séduisant bellâtre du monde.
Il est singulier combien de gens aiment à fouiller dans le passé et qui ignorent le présent : ils ressemblent au philosophe Thalès qui, cherchant à connaître les cieux, se laisse tomber dans un fossé.
Chaque jour a son travail à fournir, et le présent ne donne pas toujours le temps de revenir sur le passé.
Le passé, du futur est le meilleur prophète.
Collectionner, c'est être capable de vivre de son passé.
Le passé est plus important d'une certaine façon que l'avenir, il nous apporte quelque chose.
Le passé n'est plus rien pour nous ; le présent est un point indivisible qui s'écoule avec une rapidité qui échappe à la pensée même ; l'avenir n'est que le jouet de l'espérance.
Toute semence est un débris d'une chose passée.
Quand on a été frappé dans le passé, on ne rouvre les portes du passé que pour évoquer de douces images, mais on ne veut pas recommencer la vie dans le même cortège ; on voudrait, par une métamorphose soudaine, s'envoler dans un autre monde.
Ecrire l'histoire est une façon comme une autre de se libérer du passé.
Quelquefois le souvenir d'un bonheur passé équivaut à un bien présent ; on renaît, en esprit, à ces heures délicieuses d'amour ou de succès, où l'on savourait la vie dans sa plénitude.
Quand pour nous le jour baisse, nous devons allumer la lampe qui va montrer le passé aux jeunes qui nous entourent.
Le passé, c'est l'éternité morte.
Un beau passé, ça se paie recta dans le présent, et même quelquefois par avances sur l'avenir. C'est pourquoi il n'y en a pour ainsi dire pas.
On efface le passé pour mieux détruire l'avenir.
Peu contents du passé et du présent, nous portons nos regards sur l'avenir, dans l'espoir de le trouver plus heureux pour nous.
Le passé est une prédiction de l'avenir.
Certains vieillards vantent continuellement le passé d'une façon désobligeante pour ceux qui vivent dans le présent. Ils nous donnent par-là la preuve que, dans ce passé qu'ils louent, il y avait au moins des sots tout comme aujourd'hui.
Le souvenir est l'espérance du passé.
L'âme moralise le passé afin de n'être pas démoralisée par lui. Comme les faiseurs d'or du moyen âge, elle ne retrouve dans le creuset de l'expérience que l'or qu'elle y a versé.
Le passé est le présage de l'avenir?