Il est d'un sage de savoir quelquefois suspendre son jugement,
Les larmes restent suspendues aux yeux de la douleur comme aux arbres les feuilles jaunies par l'automne : la moindre secousse les fait tomber.
Quand une chaîne est brisée, à quoi peut-on utiliser les morceaux ? — À suspendre des reliques.
Le cœur faible, l'esprit suspendu, l'imagination inquiète sont comme des feuilles qu'agite un souffle, comme une détente que fait partir la moindre secousse. Quand les volontés sont minces comme des fils d'araignée, l'aile d'un oiseau qui passe suffit à les rompre, ou s'ils flottent à les lancer sur le premier point d'attache venu.
Ma vie est suspendue à un seul fil et ce fil qui mincit menace de rompre.
L'excès de la fatigue nous plonge dans une sorte de sommeil qui ne repose ni ne rafraîchit, et qui ne suspend pas même le sentiment de la douleur.
Il est d'un sage de savoir quelquefois suspendre son jugement.
Il est étrange que l'homme qui a tant d'horreur de la mort, trouve tant de douceur au sommeil qui suspend la vie.
La nuit, enveloppant de ses ombres la terre, adoucit toutes les peines ; elle suspend, elle calme tout ; elle répand le silence et le sommeil ; en délassant les corps, elle renouvelle les esprits.
Un sot qui va ouvrir la bouche nous suspend à ses lèvres par l'effroi.
Il est des moments où le cœur est si occupé que sentir est toute la vie ; tout autre exercice de l'âme est suspendu, notre passion seule a des yeux et des oreilles, les choses de ce monde défilent confusément devant nous comme les visions d'un songe, et nous n'apercevons nettement que ces fantômes qui sont en nous.
Le sommeil a suspendu mes ennuis et mes larmes.
Une décision prise sans réflexion ou pour suspendre sa réflexion ne décide rien.
La nuit, je rêve que mon corps quitte le lit et vole dans l'espace. Je colle au plafond comme si j'étais doté d'un parachute ascensionnel. Je veux rester suspendu dans la stratosphère, voir le monde d'en haut sans en partager les soucis.
Rien n'est pire qu'une explication suspendue et un rapprochement arrêté.
En cette vie, notre marche, qu'est-elle ? Une suite de chûtes que chacun de nos pas risque, amène ou suspend. Vivre, aussi c'est marcher. À chaque pas tu buttes et chancelles ; n'importe, il le faut, en avant !
Dans le doute il faut toujours suspendre son jugement jusqu'à plus ample informé.
Qui pense, cesse de vivre par le cœur, et suspend momentanément l'oppression de la tristesse.
Il faut savoir suspendre la justice quand son application ne ferait qu'exaspérer ou briser le coupable ; mais suspendre n'est pas abolir, c'est retarder jusqu'à l'heure utile. L'heure utile, c'est quand l'amour-propre désarme et que la crainte ou la conscience se font jour.
Suspends toujours ton jugement jusqu'à ce que tu sois pleinement instruit de la vérité.
Sans la femme, l'homme serait rude, grossier, solitaire, et il ignorerait la grâce qui n'est que le sourire de l'amour. La femme suspend autour de lui les fleurs de la vie, comme ces lianes des forêts qui décorent le tronc des chênes de leurs guirlandes parfumées.
Un dépit vif ne fait que suspendre l'amour, mais un juste mépris le guérit sans retour.
Plus la rosée du matin demeure suspendue sur les fleurs, et plus le jour doit être beau d'après les règles du temps. Qu'un rayon trop hâtif n'aspire pas la rosée sur les fleurs de l'humanité ! Ô vieillard ! par reconnaissance pour les roses d'automne dont votre enfance couronne vos cheveux blancs, préparez aussi à vos enfants les joies célestes de semblables souvenirs.
Les plaisirs du repos, suspendant la douleur, donnent plus de poids à la réflexion.
Comme la perle de rosée suspendue au brin d'herbe de la prairie ; comme la goutte de miel attachée au calice de la fleur ; comme la poussière d'or et d'azur qui recouvre l'aile du papillon, l'innocence, au moindre contact impur, tombe et disparaît sans retour.
L'ignorant assure, l'homme instruit doute, le sage réfléchit et suspend son jugement.
Suspends ton jugement, et abstiens-toi.
La vie est comme le festin de Damoclès, le glaive, au-dessus de notre tête est suspendu.
Il est des mots mystérieux qui, semblables aux lueurs de la lampe suspendue le soir à la voûte du temple, éveillent un monde de pensées et plongent l'âme dans une douce rêverie.
Un bouquet de fleurs d'oranger passé dans la ceinture d'une jolie fille, et une branche de sapin suspendue devant la porte d'un cabaret ont cela de commun, qu'ils promettent souvent ce qu'ils ne donnent pas.
Quand le malheur est suspendu sur ma tête, je m'écrie : Dieu, préserve m'en ! Quand il me frappe : Dieu soit loué !
Suspendre n'est pas abolir, c'est retarder jusqu'à l'heure utile.
Le crime est le plus grand malheur qu'on puisse éprouver, car outre la crainte d'une sanction pénale toujours suspendue sur sa tête, il est intérieurement déchiré par le supplice inévitable des remords.
La lecture suspend le sentiment des peines dont la vie humaine n'est jamais exempte, et fait oublier, au moins pour un temps, les chagrins qui nous rongent le cœur.
Dans mon corps débile, ma vie est suspendue entre l'amour et la pudeur.