J'ai besoin d’affection, de sympathie, de tendresse et je me raidis pour m'en passer, j'ai honte de ma dépendance, j'ai peur de la prise que j'offre au destin impitoyable.
Je puis me passer de sympathie comme on peut se passer de tout ; mais quand j'en retrouve un peu quelque ombre, je ne comprends plus comment on s'en passe. C'est un plaisir si immense ! C'est tout autre chose qu'un plaisir, tout autre chose que ce qu'on appelle le bonheur ; c'est le sentiment de la vie même ; à lui tout seul l'homme ne se sent pas vivre ; il a besoin d'une âme au dehors, pour sentir son âme, comme d'un miroir pour voir son visage.
François Guizot - Les lettres à sa famille et à ses amis (1884)
La sympathie de l'homme pour l'homme, voilà la vraie source du plaisir.
François Guizot - Les lettres à sa famille et à ses amis (1884)
Ce qui rend si doux de faire l'aumône, c'est cette sympathie passagère, c'est cette entente momentanée qui s'établit entre celui qui donne et celui qui reçoit.
Il est plus facile de témoigner sa sympathie aux heureux qu'aux affligés. C'est que les premiers ne sont pas difficiles : toute parole convient ; à peine ils vous entendent, ils n'ont besoin de rien. Les seconds sont plus exigeants. Ils comptent sur vous pour adoucir leur peine, ils vous tendent la main et le cœur. Un rien les froisse. Ils sentent si le mot n'est pas juste, si la consolation n'est pas délicate. La crainte de mal faire rend maladroits les mieux intentionnés. On sent bien d'ailleurs que la plupart des consolations que l'on peut offrir sont vaines, que pour les grandes douleurs il n'y en a pas. Écoutons-les et pleurons avec elles.
Il n'est pas toujours bon dans une société corrompue d'exprimer ses sympathies, c'est même souvent un devoir de ne le point faire. La volonté ne peut pas empêcher la combinaison fatale de deux fluides, mais elle peut toujours en empêcher la déclaration et l'aveu.
La sympathie n'est qu'un sentiment, et c'est peu de chose qu'un sentiment. Elle peut bien me pousser quelquefois à me rendre agréable aux gens qui me plaisent, la sympathie ne me décidera jamais à être juste envers un homme qui me déplaît.
La sympathie ou la faculté précieuse que nous possédons de sortir de nous-mêmes, est un moyen de nous oublier et de nous calmer, de nous sentir vivre, agir et pâtir dans les autres.
L'esprit aimable est un esprit facile à vivre, qui, sans abdiquer sa pensée et ses goûts, se prête aux courants où le hasard le jette, et semble avoir toujours choisi les personnes qu'il rencontre, la conversation qui se présente et les sympathies qu'on lui montre. Il plait à tous, parce que tous croient lui plaire.
Je suis impressionnable ; j'ai besoin d'accueil, de sympathie et n'ai de prise que sur la bonne volonté, comme je n'ai de zèle que par le cœur. Comme une femme, j'ai besoin d'affection, et si le devoir m'arrache le nécessaire, l'amour seul peut me faire surabonder.
Le front du jeune homme est le resplendissement du front de Dieu, et il est impossible de voir une âme vierge sur un visage pur sans être ému d'une sympathie qui contient de la tendresse et du respect.
La vie de pension est insupportable au valétudinaire ; il lui faut les soins de la sympathie et le regard de la bienveillance. Il lui faut de la tendresse et de la sollicitude. Il lui faut la vigilance protectrice d'une compagne.
Sympathiser, c'est sentir de même, c'est se liguer contre les mêmes douleurs et doubler la coupe où l'on respire les mêmes joies ; c'est, au fond, n'être pas seul, et - cela dit tout.
Il est difficile de nous magnétiser, de nous exciter nous-mêmes ; mais grâce à la sympathie, nous sommes capables d'énergie et d'endurance. Le sentiment de l'entente enflamme les gens d'une certaine ardeur d'exécution à laquelle ils atteindraient rarement s'ils étaient seuls.
Il n'y a point d'amitié plus douce que celle qui naît de la sympathie des caractères.
Cicéron - Le traité des devoirs - env. 44 av. J.-C.
Rien n'est si loin de nous que ce qui habite avec nous, quand la sympathie est absente. On peut même en arriver à n'avoir pas une seule idée ni un seul goût à mettre en commun, et par conséquent à supprimer toute conversation, tout échange de vie personnelle.
Nos sympathies et nos antipathies sont moins individuelles qu'on ne pense. Elles tiennent le plus souvent à ce que l'espèce morale de ceux qui nous les inspirent est semblable ou contraire à la nôtre.
Quand je n'aime plus je deviens méchant. Incapable de m'arrêter sur la pente, quand je quitte la sympathie, je roule jusqu'à l'aversion. Le cercle de l'indifférence est moins étendu pour les tempéraments passionnés que pour les autres.
La cessation de la sympathie est extrêmement douloureuse ; je lutte contre cette souffrance en me durcissant, en me concentrant, en me congelant pour ainsi dire, par le mouvement instinctif de l'âme blessée dans sa vie de sentiment. Ce qui amène la guérison, c'est ou bien une explication franche, un aveu, un repentir ; ou, à défaut, l'impression faite par mon mouvement rétractile et par mon changement de conduite.
Le mérite dans un jeune homme, nous flatte, nous séduit sans doute, mais c'est parce que nous le voyons apprécié, non pas parce que nous en sommes juges. D'ailleurs, soyez équitable, et voyez combien de choses marchent encore à nos yeux avant le mérite, c'est-à-dire avant de vastes connaissances, ou de beaux écrits, ou le talent des grandes affaires... la grâce des manières, les qualités du caractère, la sympathie des pensées, la réserve, la modestie, que sais-je, le courage, des procédés empreints de noblesse ou d'un délicat attrait.
Notre sympathie instinctive est comme un verre coloré à travers lequel notre raison +entrevoit les hommes. Aussi notre jugement sur eux est-il toujours un portrait flatté ou une caricature : c'est une étude où l'on retrouve plus encore le peintre que le modèle.
Il n'y a que la conformité des sentiments qui puisse rendre les liaisons durables. C'est la sympathie qui rapproche les cœurs, et qui serre les liens de l'amour ou de l'amitié.