Un médecin, un notaire, un prêtre qui trahissent le secret de leurs clients commettent un abus de confiance. Des bavards, en de pareilles professions, deviennent presque criminels.
Un homme de goût peut-il être bavard ? Non ; un homme d'esprit peut l'être, il y a des gens d'esprit qui manquent de goût.
Aux bavards qui ne peuvent s'empêcher de faire des confidences, je conseillerais volontiers de s'adresser à l'égoïste. Telle est son indifférence pour tout ce qui ne le touche pas personnellement qu'il n'entendra qu'à demi ou qu'il ne retiendra rien.
Ces bavards qui parlent sans cesse d'eux-mêmes, pour dire très longuement les choses les plus simples et les plus insignifiantes, semblent avoir pris leur parti sur le peu d'attention qu'on leur prête : ils vont toujours. Je suppose qu'ils sont heureux de s'entendre plus encore que d'être écoutés.
Si un bavard vous laisse cinq minutes la parole, ne vous flattez pas qu'il vous écoute : il s'efforce de prendre patience, et songe à tout ce qu'il dira quand vous aurez fini.
Il y a des gens inexorablement bavards qui font penser le jardinier à une maladie de certain arbres que l'on appelle phyllomanie et qui consiste à produire beaucoup de feuilles et point de fruits.
Le bavard n'entend pas ce qu'on lui dit ; et ce qu'il dit lui-même, il ne le comprend pas toujours.
La vanité est bavarde, l'orgueil est taciturne.
Le vice du bavard est de parler toujours et de ne jamais penser.
S'il a plu à quelques bavards de colporter des potins ridicules, laissez-les cancaner à leur aise, ils se lasseront promptement de répéter la même chose !
Il est beaucoup moins vilain d'être bavarde que d'être rapporteuse.
Le bavard dit et redit cent fois la même chose.
Celui qui confie un secret à un bavard met tout le monde dans sa confidence.
Le Mal est bavard, les Bons ne parlent pas du bien qu'ils font.
Le fourbe est un bavard qui mérite peu d'attention et de confiance.
Les professeurs de mon enfance étaient des agrégés et ils n'enseignaient qu'à l'école. Aujourd'hui, n'importe quel bavard, n'importe quel ignorant s'arroge le droit de faire la classe à tout le monde, par le truchement de la radio, de la télévision, des journaux et des théâtres de banlieue. Cela s'appelle la Culture. Il faut, paraît-il, la faire pénétrer dans le peuple, c'est-à-dire assommer ce pauvre peuple en lui expliquant que Diderot est né en 1713, mort en 1784 !
Il y a cet avantage avec le bavard, c'est qu'on est dispensé de parler et de l'écouter.
Le silence peut faire supposer le savoir, le bavard trahit toujours son ignorance.
Ce que nous reprochons aux bavards, c'est qu'ils nous empêchent de parler.
Les bavards parlent beaucoup, mais ils créent peu.
Les menteurs et les bavards veulent attirer à tout prix l'attention sur eux.
Un bavard est un moulin à paroles, qui tourne, et qui tourne, et jamais ne s'arrête.
À table de conteur laisse à d'autres le rôle, tu passes pour bavard quand tu crois être drôle.
Le bavard, qui a tant de langue, n'a que cela.
Un bavard, à bien réfléchir, c'est un homme qui parle tout seul.
Un bavard me fait toujours l'effet d'un train qui va dérailler.
Rien ne déconcerte les bavards comme un interlocuteur qui prend la parole et ne la lâche plus.
Un homme de lettres est un bavard qui n'est heureux que lorsqu'il a révélé les secrets les plus cachés.
La caractéristique du malheur est d'être bavard, il se raconte interminablement lui-même.
Qui s'émerveille de son propre esprit est un bavard redoutable.
Il y a une énorme différence entre un livre ennuyeux et un bavard importun ; on met l'un de côté sans inconvénient, et l'on ne peut se débarrasser de l'autre sans risquer de s'en faire un ennemi.
Qui fait toujours de son mieux ne craint pas les bavards.
La nature donne le babil aux femmes pour qu'elles répètent tous les mots à leurs enfants.
J'ai connu une bavarde qui n'a jamais eu la force de se taire que quand il s'est agi de défendre une amie.
Le bavard ressemble à un homme qui vivrait toujours hors de chez lui.
Les bavards mettent toutes leurs actions en paroles, les musiciens mettent leurs paroles en musique.
Les bavards préfèrent les malheurs à la joie, parce qu'il y a plus à dire sur la peine que sur le bonheur.
Les plus bavards sont toujours les moins instruits.
Dire d'un homme vain et bavard : c'est un bon père de famille, un bon voisin, un hôte affectueux, c'est le juger avec son âme. Dire, au contraire, du père de famille homme de bien, du voisin officieux et du maître de maison hospitalier, qu'il est bavard c'est le juger avec son esprit ; c'est oublier le visage pour la verrue, et le plan pour le point.
Un des côtés charmants du bavard est l'impossibilité de garder pour lui une bonne nouvelle, il lui faut l'annoncer le plus tôt possible à la personne qu'elle intéresse, comme un beau cadeau qu'il ne peut se retenir de donner tout de suite.
Un bavard jase comme une pie borgne?