L'esprit de conversation et la gaieté sont un roi et une reine du bon vieux temps qui de nos jours ont abdiqué en faveur de la pipe.
Pour l'esprit de conversation, comme pour les manières et le costume, avec ses supérieurs on se pare, avec ses égaux on se néglige, avec ses inférieurs on s'abandonne.
Dans la conversation, l'esprit est tiré au tonneau ; dans la composition écrite, il est mis en bouteille.
L'esprit de conversation fait inutilement étinceler son épée si l'esprit de conduite n'en dirige pas les coups.
Jusque dans une conversation avec un sot on reconnaît un homme d'esprit, non plus aux choses brillantes qu'il dit, mais aux sottises qu'il fait éviter à l'autre.
Dans le monde, il y a une « conversation de soirée » comme il y a une « tenue de soirée ». Voilà pourquoi il est aussi ridicule de prétendre connaître à fond le caractère d'un homme pour avoir été une fois son voisin de table, que de vouloir préjuger sa fortune ou sa position sociale d'après le lustre et la coupe de son habit noir.
Les conversations deviennent pénibles lorsqu'on répond, non plus aux paroles dites, mais aux paroles pensées.
Il existe deux choses qu'il est impossible de contrefaire : la bravoure au feu et l'esprit dans la conversation.
Il est des gens dont la conversation nous donne de l'esprit ; il en est d'autres dont la conversation nous fait perdre celui que nous avons.
La conversation est une dialectique au petit pied. Elle doit partir de la base consentie, développer les différences des deux (ou plusieurs) opinions, et s'attacher à les compléter et conclure par une totalité.
Il est des conversations qui durent aussi longtemps qu'une partie d'échecs au ralenti.
La conversation est le grand livre du monde qui apprend l'usage des autres livres. Sans elle la science est sauvage et sans agrément.
Je crains que vous n'ayez écouté la conversation d'une personne plus âgée que vous. C'est toujours une chose dangereuse, et si vous en preniez l'habitude, vous vous rendriez compte que c'est absolument fatal à tout développement intellectuel.
Un gentleman ne fait jamais d'exercice. Le seul exercice possible, ce n'est pas la marche mais la conversation.
Si la conversation n'est pas à propos, une parole est déjà de trop.
Une collection d'anecdotes et de maximes est pour l'homme du monde le plus précieux de tous les trésors, s'il sait placer les premières à propos dans la conversation, et se rappeler à point nommé les secondes.
La conversation exige qu'on y soit présent tout entier ; la plupart des hommes sont absents d'eux-mêmes.
La conversation est le doux commerce des échanges, des regards et des sourires.
Tâchons dans la conversation d'aider les autres à loger la flèche dans la cible, ils nous trouveront charmants.
Les convenances sociales sont des sottises qui ont fait leur chemin.
Dans la conversation le privilège des sots a toujours été de réduire au silence les gens d'esprit.
L'ivrogne, c'est connu, n'aime pas boire seul, et ses conversions à Bacchus sont nombreuses.
La légèreté de l'esprit et les grâces de la conversation sont un don de la nature ou le fruit d'une éducation commencée au berceau.
Grave ou frivole, la conversation hérite de tous les trésors amassés par l'étude, la réflexion, les souvenirs vivants de la personnalité. Elle accepte même les idées qui paraissent le plus étrangères à son caractère. Le difficile est de les faire arriver et surtout partir à propos.
Les femmes du dix-septième siècle créèrent la conversation, dans un moment où, par un concours de circonstances heureuses, le beau et le délicat étaient à la mode. Elles la firent à leur image, libre et contenue, n'ayant d'autres règles que les règles de l'art de plaire, et d'autres limites que les limites du goût.
Si chacun était sage, on serait toujours d'accord, et que deviendrait la conversation ? Il faut des fous pour l'animer, et des sots pour l'égayer.
Toutes frivoles que soient les conversations de ceux qui se disent exclusivement les gens du monde, il est possible cependant d'y prendre intérêt lorsqu'on a la chance rare de trouver un écho et un encouragement à ses propres pensées.
La conversation est l'art de parler sans discourir et d'écouter sans interrompre.
Conversation : Dix pour cent de banalités météorologiques, vingt pour cent de médisances concernant autrui, soixante-dix pour cent de propos visant à faire partager un énorme contentement de soi.
J'ai atteint l'âge où on pense plus vite qu'on ne marche. Ça autorise à suivre certaines conversations mais plus des dames.
Conversation téléphonique : Durant de longues minutes, on s'entretient affectueusement avec un interlocuteur qu'on connaît depuis des années. Jamais l'intimité n'a été aussi grande. Or, au moment de quitter le vieil ami, on se contente d'un au revoir très sec parce qu'on ne se souvient plus de son prénom.
Dans le tête-à-tête avec un homme, sondez d'abord le terrain pour savoir à qui vous avez affaire ; basez ensuite la conversation sur la connaissance que votre interlocuteur vous aura donnée de ses goûts et de son esprit.
Il n'est rien de plus insupportable que ces gens qui ont toujours à leur disposition une pacotille d'anecdotes qu'ils jettent sans choix à travers toutes les conversations.
J'aime les conversations d'hommes réunis dans les clubs ou dans les bars ; les paroles échangées dans la mine par des travailleurs à demi nus ; l'individu complètement dénué de prétentions, et sans autre but dans la vie que son dîner du soir, l'amour, l'argent, c'est-à-dire sans grandes espérances, sans idéal, sans rien de supérieur, et dont la seule ambition est de se débrouiller sans trop d'ennuis.
Le premier devoir d'un homme, c'est de parler ; voilà sa tâche principale dans l'existence ; et la conversation, qui est l'échange harmonieux entre deux personnes ou plus, est de loin le plus accessible des plaisirs. Elle ne coûte rien ; elle rapporte beaucoup ; elle parfait notre éducation, noue et entretient nos amitiés, s'apprécie à tout âge.
Je ne te comprends pas ! Tu ris de ce qui n'est pas risible et l'on ne sait jamais si tu plaisantes ou si tu es sérieux. Il n'y a pas de conversation possible avec toi !
Sa conversation est pauvre, il ne donne que ses ratures.
Il y a deux choses qui ne s'imitent pas : Le talent de conversation et le courage devant l'ennemi. Il y a des niais qui savent se tenir dans un salon et des hommes supérieurs qui sont incapables de trouver sur le coup la réponse qu'il faudrait, et qui plairait.
Il ne faut pas chercher ses mots pour bien parler, ni réfléchir à l'excès. Sans cela on n'est plus naturel. De même qu'il faut écrire beaucoup pour écrire de temps en temps de bons morceaux, de même c'est en se laissant aller qu'on peut briller dans la conversation, le talent de conversation !
Lorsque, dans une conversation, j'émets des arguments pour telle ou telle chose, dans tel ou tel sens, il me serait tout aussi aisé d'émettre des arguments dans le sens opposé. Cela est du reste souvent un jeu pour moi. Je fais tout ce que je veux de moi-même.
Une conversion sincère n'est jamais trop tardive?