Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.

Les citations sur deuil.

Notre proverbe et sentence favorite :

Le proverbe favori Ce qui donne du prix à la visite que vous faites à une personne en deuil, c'est votre silence qui marque que vous prenez part à la douleur. Explication : Ne vous livrez pas à une conversation frivole devant une personne en deuil, car ce maintien semblerait prouver que vous ne ressentez aucun chagrin. (Sentence hébraïque)

Les 47 pensées et citations sur deuil :

Ô mon Dieu, que l'on s'en va vite de ce monde ! Le soir, quand je suis seule, toutes les figures de mes proches morts me reviennent. Mes pensées prennent toutes le deuil, et le monde me parait aussi triste qu'un tombeau.

Eugénie de Guérin - Journal intime, le 17 novembre 1834.

Il y a une espèce de fraternité qui se forme à première vue entre ceux que le malheur a frappés. Lorsque vous avez longtemps porté le deuil, vous vous sentez attiré vers chaque robe noire que vous rencontrez.

Élisabeth de Wied - Les pensées d'une reine (1882)

Les étrangers critiquent votre tristesse selon le degré de parenté qui vous unissait au défunt. Le monde mesure vos morceaux de crêpe et pèse vos larmes.

Élisabeth de Wied - Les pensées d'une reine (1882)

Le premier jour qu'une femme est veuve, elle n'a que deux partis à prendre : ou le chagrin la tue, ou bien il la laisse vivre. S'il la tue, tout est fini : il n'y a plus de chagrin ; s'il la laisse vivre, il faut bien qu'elle se décide ; on pleure plusieurs semaines, on est triste pendant des mois, et on a le reste de sa vie pour se consoler.

François-Benoît Hoffmann - Le roman d’une heure (1803)

La joie est bordée de deuil, et quand les hommes se disposent à rire, la sage Providence leur apprête à pleurer pour les convaincre de leur vanité.

Jacques Amyot - Le bréviaire (1580)

En voyant les deuils qui s'abattent coup sur coup sur certaines familles, on se dit que l'inégalité règne jusque devant la mort.

Gustave Vapereau - L'homme et la vie (1896)

Les fleurs, comme nos plus vraies amies, s'associent à toutes les émotions de notre âme. Les fleurs pavoisent nos fêtes, témoignent nos sympathies, suivent nos deuils.

Diane de Beausacq - Les pensées et maximes de la vie (1883)

Un deuil de convenance est toujours commode : chacun en profite pour élaguer de sa vie ce qui l'ennuyait. L'un ne sort plus, mais reçoit encore ; l'autre sort, et ne reçoit plus ; ce sont des vacances noires.

Diane de Beausacq - Les pensées et maximes de la vie (1883)

L'invention du lilas pour deuil est une invention analogue à celle de la sarcelle, de la macreuse et de la poule d'eau comme nourriture maigre de carême, c'est un de ces nombreux accommodements qui se font tous les jours avec le ciel comme avec le monde.

Alphonse Karr - L'esprit d'Alphonse Karr (1888)

Lorsqu'un grand citoyen descend dans le cercueil, ce jour, pour la patrie, est un long jour de deuil.

Publilius Syrus - Les sentences et adages - Ier s. av. J.-C.

Il ne faut pas s'ensevelir dans son deuil, s'enterrer dans son chagrin ; quoi qu'il en coûte, il faut sortir de soi. Malheureusement, toute occupation paraît rebutante, odieuse à l'homme qui souffre.

Victor Cherbuliez - La vocation du comte Ghislain (1888)

L'enterrement : Dernière rencontre d'un mort et des vivants. Depuis que le deuil ne se porte plus avec un voile, une cravate ou un brassard mais devant les yeux, les people réunis pour un dernier adieu à l'un des leurs ont toujours l'air d'arriver de la plage. À croire que seules des lunettes de soleil sont capables, en toutes saisons, de cacher un chagrin ou de dissimuler l'absence d'icelui.

Philippe Bouvard - Je crois me souvenir (2013)

Décence : Après un deuil, le temps qu'on s'est fixé pour retrouver le sourire correspond rarement au délai fixé par les autres.

Philippe Bouvard - Bouvard de A à Z (2014)

Je suis en deuil, je pleure, j'ai peur ; un peu de fraîcheur, Seigneur.

Arthur Rimbaud - Vierge folle, Une saison en enfer (1873)

Deuil : Dans la panoplie de ses signes extérieurs, les verres fumés ont remplacé le brassard et la cravate noirs qui attestèrent longtemps la tristesse éprouvée après une disparition. L'autre jour, à l'enterrement d'un notable corse, les lunettes de soleil étaient si nombreuses qu'en l'absence de l'astre des jours on ne pouvait expliquer leur utilisation que par le désir de cacher son absence de peine, son chagrin ou ses traits.

Philippe Bouvard - Bouvard de A à Z (2014)

Les religions seraient plus humaines si, après un deuil ou une catastrophe, le fidèle pouvait passer un savon à la divinité.

Philippe Bouvard - Mes dernières pensées sont pour vous (2017)

Je reviens d'enterrer ma tante, je l'ai mise dans son cercueil, elle me laisse assez de rente pour me permettre un joli deuil ! Elle est dans un coffre de chêne où tout de son long on peut tenir ! Il ne faut pas que ça la gêne ! où y a d'la gêne, y a pas de plaisir.

Maxime Du Camp - Les forces perdues (1867)

Je porte mille deuils qui ne m'appartiennent même pas. Des jeunes gens, des jeunes femmes, que je rencontrai une ou deux fois et dont j'ai appris soudain la mort, m'apparaissent et deviennent mes familiers. Je rêve presque continuellement à eux.

Jean Giraudoux - L'école des indifférents (1922)

Le futur sera-t-il un jour de fête ou un jour de deuil ? Nul ne sait, sauf Dieu.

Vladimir Jankélévitch - L'aventure, l'ennui, le sérieux (1963)

Je comprends toute l'amertume de l'affliction que vous avez ressentie, et j'y dois sympathiser d'autant plus vivement, qu'il n'y a pas un degré de la douleur que peut nous causer la perte d'un des êtres de notre affection, que l'expérience ne m'ait appris à mesurer. J'ai toujours éprouvé que le temps et le silence étaient le seul remède. Or ce remède adoucit seulement, mais n'efface jamais les regrets profonds que le souvenir ne cesse de renouveler jusqu'à ce que la mémoire soit éteinte avec la vie.

Thomas Jefferson - Les mélanges politiques et philosophiques (1833)

La mélancolie et la toilette de deuil donnent aux femmes une profondeur d'expression plus belle que la beauté même. Les yeux humides et le teint recueilli exercent la plus pénétrante des séductions, ils touchent. La douceur résignée émeut et captive plus encore que la grâce brillante, et qui ne préfère cent fois à la splendeur de la Vénus la langueur de la Madone ? C'est qu'il y a plus d'âme dans le chagrin que dans la joie, dans une larme que dans un sourire, et que ce qui charme, attire, touche, saisit, enchaîne, c'est l'âme.

Henri-Frédéric Amiel - Grains de mil (1854)

Un voile épais et lugubre s'est élevé dans mon âme entre la nature et moi. La scène du monde, si riante, si animée, n'est plus à mes yeux qu'un champ de deuil où triomphe la mort. Comment dire : Ceci est, puisque tout passe et s'écoule avec la rapidité d'un torrent ; et qu'emportée par les vents en furie, brisée contre les écueils, chaque créature disparaît à son tour, ensevelie dans les flots du temps ?

Johann Wolfgang von Goethe - Les souffrances du jeune Werther (1774)

Les morts dont la maladie a été lente sont moins pleurés. Leur deuil a fait son temps d'avance.

Diane de Beausacq - Les pensées et maximes de la vie (1883)

Qu'on est dégoûté de l'espèce humaine en voyant combien peu d'effet produit une mort, même dans une famille ! Une mort, c'est une pierre qui tombe dans l'eau ; autour d'elle quelques ondes, puis engloutissement, repos et oubli.

Henri-Frédéric Amiel - Journal intime, le 17 mai 1849.

La pensée qu'une femme en deuil vient prier sur vos cendres dix ans après que vous avez disparu de la scène du monde, donne du prix à l'existence.

Henri-Frédéric Amiel - Journal intime, le 28 janvier 1852.

La tombe est un berceau, le secret de la mort, c'est la résurrection. Les ténèbres n'existent que pour être vaincues par la lumière, le deuil que pour relever l'allégresse.

Henri-Frédéric Amiel - Journal intime, le 28 janvier 1852.

Au fond de toute chose est la tristesse, comme au bout de tous les fleuves est l'océan. En pourrait-il être autrement dans un monde où tout ce que nous aimons doit mourir ? Le silence et l'immobilité, voilà la fin de toutes nos agitations ; la mort, voilà le secret de la vie ; le deuil enveloppe de près ou de loin l'âme comme la nuit enveloppe l'univers.

Henri-Frédéric Amiel - Journal intime, le 28 janvier 1852.

Au premier jour d'un deuil, on pense à celui qu'on aimait et qui n'a plus la joie de vivre : on est ému et on pleure. Plus tard on pense à soi, à l'affection qu'on a perdue, à l'appui que cette affection nous donnait dans les misères de la vie : la tristesse succède aux larmes, à l'émotion le découragement. Puis la vie reprend son cours, les habitudes se creusent un nouveau lit. Le disparu n'a pas cessé de nous être cher, mais nous n'avons plus sans cesse devant les yeux l'image effrayante de la mort, ni dans le cœur le déchirement de la séparation. Le temps a fait son œuvre, nous sommes consolés.

Eugène Marbeau - Les remarques et pensées (1901)

Une visite de condoléances est cruelle. La famille en deuil, lasse de pleurer, se reprenait à vivre. Rappelée au devoir de la douleur, il lui faut rouvrir sa blessure pour se montrer aussi triste que le visiteur est ému.

Eugène Marbeau - Les remarques et pensées (1901)

Après certains deuils, le cœur se ferme complètement : le mort a emporté la clé.

Anne Barratin - De toutes les paroisses (1913)

Songe que chaque mortel doit payer sa dîme à la douleur, au deuil, à la tristesse, à la privation, et acquitte sans révolte ta part de redevance. Vieillir, c'est déchoir, c'est subir à la fois la diminution, le démembrement, l'appauvrissement du corps et de l'esprit.

Henri-Frédéric Amiel - Journal intime, le 17 février 1869.

Seul ici bas sur terre, il n'est pas en ce monde une âme qui s'intéresse à moi, ni parent, ni ami, pas une pensée fraternelle où puisse se réfugier mon âme solitaire, pas un être qui, me voyant triste et pleurant, me serre la main en me disant : Qu'as-tu ? Le passé ne m'a laissé que des souvenirs désolés. Je porte en moi un deuil qui s'étend sur toutes choses : mon présent est désert, mon avenir désenchanté.

Jules Sandeau - Marianna (1839)

La seconde moitié de notre vie n'est employée qu'à porter le deuil de la première moitié.

Alphonse Karr - Sous les tilleuls (1832)

Lorsqu'on est en deuil de ses père et mère, on doit porter l'expression de sa douleur.

Confucius - Les entretiens - VIe s. av. J.-C.

Un deuil est une bonne fortune pour une femme, et la raison pourquoi je ne me marierais jamais, c'est de peur que ma femme ne se défasse de moi pour porter mon deuil. Le noir va si bien aux femmes !

Théophile Gautier - Mademoiselle de Maupin (1835)

Les habits de deuil ont beau s'user et blanchir : le cœur reste noir.

Victor Hugo - Les misérables (1862)

Dans les premiers jours d'un deuil, d'une affliction, ou même d'un grave et injuste échec, la souffrance est souvent telle que toute consolation serait vaine. L'ami ne peut alors que garder le silence, respecter, plaindre, entourer, attendre.

André Maurois - Sentiments et coutumes (1934)

Les grandes joies et les grandes douleurs ouvrent le cœur à la compassion. Mais les bonheurs sont trop fugitifs pour laisser sur notre âme une empreinte durable : ce sont les deuils qui inspirent les réels sacrifices et les longs dévouements.

Eugène Marbeau - Les remarques et pensées (1901)

Les joies qui satisfont la conscience sont les seules que puisse supporter un cœur en deuil : toute autre joie lui semble une insulte à sa douleur, un outrage à l'être pleuré.

Eugène Marbeau - Les remarques et pensées (1901)

On se fait une parure d'une douleur éclatante : la perte d'un époux va bien aux blondes à cause du deuil, et à toutes les femmes à cause de l'exhibition publique de vertus qu'elle autorise.

Alphonse Karr - L'esprit d'Alphonse Karr (1888)

L'homme sensible et bon, dont les jours n'ont point eu d'éclat, ne laisse point de triomphes, de statues, de palmes pour rappeler son passage sur la terre, mais l'amitié conserve son souvenir. Des regrets sincères, un deuil constant prolongent sa vie dans les cœurs qu'il chérissait ; et si ses paroles et ses bienfaits ne font plus d'heureux, sa mémoire et son exemple font encore du bien.

Louis-Philippe de Ségur - Les quatre âges de la vie (1816)

Il n'est pas plus facile de remplacer une amante qu'un ami. Des liaisons nouvelles seraient-elles encore de l'amour ? Hélas ! l'amour ne se recommence jamais, dès qu'il disparait, le cœur est en deuil.

Auguste de Labouïsse-Rochefort - Le petit livre de l'amour (1854)

Femme veuve porte le deuil aux dépens de son mari.

Antoine Loisel - Institutes coutumières, 135 (1607)

Chaque jour apportez une joie à votre mère, c'est ce que je vous dis gravement du haut de mon deuil.

Albert Cohen - Le livre de ma mère (1954)

Le mari fait perdre le deuil à sa femme, mais non la femme au mari.

Antoine Loisel - Institutes coutumières, 131 (1607)

C'est le plus réjoui qui porte le deuil le plus ostensible.

Tacite - Les annales - IIe siècle.

La symétrie, c'est l'ennui, et l'ennui est le fond même du deuil.

Victor Hugo - Les misérables (1862)

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