Nous acceptons plus facilement les privations qu'impose la ruine quand elles sont secrètes. Notre amour-propre, que nous qualifions de dignité, nous tient au cœur plus que notre bien-être.
Tous les plaideurs protestent qu'ils défendent leur dignité plus que leur bourse. L'amour-propre parait un mobile plus avouable que l'intérêt.
Où chacun met du sien, il n'y a plus de point d'honneur engagé, il n'y a plus de susceptibilité éveillée, il n'y a plus de dignité compromise, il n'y a plus de fierté humiliée ! La force disparaît pour faire place à la raison, et l'intérêt particulier s'absorbe dans l'intérêt commun.
On n'est pas un grand homme parce qu'on se trouve élevé par sa place au-dessus des autres. Les plus hautes dignités que sont que de beaux piédestaux, où l'on ne doit paraître que fort petit, quand on n'y brille point par sa propre vertu.
Le mensonge dégrade la dignité de l'homme, il suppose dans celui qui l'emploie le dessein prémédité de vouloir tromper. De quel œil le menteur peut-il être regardé dans le monde par les gens sensé et raisonnables ? La hardiesse et l'effronterie reposent sur le front des menteurs. Le mensonge annonce un cœur faux dont il faut se méfier ; un honnête homme n'emprunte jamais son langage, dût-il même par-là arriver plus sûrement à ses fins, la délicatesse s'offense des moindres détours.
Ce n'est ni la stature, ni la force qui fait le pouvoir et la dignité de l'homme, c'est la sagesse. Le bœuf, quelque énorme qu'il soit, obéit au fouet léger qui lui fait tracer son sillon.
On pourrait souvent comparer les dignités à ces mausolées chargés des titres les plus pompeux, et au-dessous desquels on ne trouve que corruption et pourriture.
Les dignités les plus brillantes n'honorent point celui qui s'en montre indigne, mais l'homme de mérite honore l'emploi le plus humble quand il sait le remplir avec dignité.
La femme susceptible, mélange d'orgueil, de vanité et d'égoïsme, se redresse de toute la hauteur de sa dignité d'impératrice au moindre mot improbateur.
La durée ne fait pas la vie, c'est la dignité qui en fait le prix.
Dieu respecte notre dignité, mais le monde nous roule avec mépris et fureur ses vagues, pour constater que nous sommes sa chose. Les théories de la nullité de l'individu, les conceptions panthéistiques et matérialistes, enfoncent maintenant une porte ouverte, et abattent un homme abattu. Dès qu'on cesse de glorifier ce point imperceptible de la conscience et d'en célébrer la valeur, l'individu redevient naturellement un atome de la masse humaine, laquelle n'est qu'un atome de la masse planétaire, qui n'est rien dans le ciel.
Il n'est pas au pouvoir de tous les hommes généreux de l'être avec dignité.
La vraie dignité de l'homme, c'est d'humilier son mauvais moi.
Le gentleman est l'homme maître de lui-même qui se respecte et se fait respecter. Son essence est donc la souveraineté intérieure. C'est un caractère qui se possède, une force qui se gouverne, une liberté qui s'affirme et se montre et se règle sur le type de la dignité.
La coquetterie la plus enracinée est celle qui est accompagnée d'une certaine dignité naturelle.
Une haute distinction qui trouve son cadre devient une dignité sociale.
Les plus hautes dignités sont des piédestaux qui rapetissent les hommes sans mérite.
Renaissance au travail, c'est-à-dire à la force, à la joie intime, au seul bonheur inviolable, à la dignité.
Les dignités donnent le pouvoir de faire des choses qu'il est bon de ne pouvoir faire.
Une dignité déshonore celui qui en est indigne.
La dignité chez autrui est pour les gens de mérite une porte toujours ouverte et pour les sots une barrière infranchissable.
La vraie noblesse est dans le caractère, dans le mérite personnel, dans la distinction morale, dans l'élévation des sentiments et du langage, dans la dignité de la vie et le respect de soi-même.
Un peu moins de dignités égale un peu plus de dignité.
L'homme perd difficilement l'opinion de sa dignité personnelle ; il n'aime pas à croire qu'il fait peu de chose, parce qu'un individu n'est presque rien ; il accuse plutôt sa paresse que ses moyens ; il s'en prend plus à la dépravation de sa volonté qu'a la faiblesse de sa nature.
Il n'y a de dignité du travail que dans le travail librement accepté.
Si nous pouvions voir l'homme le plus haut placé en dignité, sans tous les entourages de la puissance, il nous paraîtrait souvent l'être le plus ordinaire. Le véritable grand homme est peut-être plus grand dans l'intimité, qu'assis sur un trône.
Les dignités ne servent qu'à rendre méprisables ceux qui les possèdent sans les mériter.
Combien l'on retrancherait de paroles de la circulation intellectuelle, si l'on n'en disait que de nécessaires, d'utiles, ou seulement d'agréables ! La plupart des propos ne sont que oiseux. La dignité de l'esprit en souffre. Mais qui d'entre nous songe que l'esprit a sa dignité comme le caractère ?
La finalité d'un être libre, c'est de parvenir à toute la dignité, à toute l'excellence de sa nature.
L'homme qui se complaît dans ses dignités, son orgueil et sa vanité, me fait l'effet d'un paon qui, s'enivrant de la beauté de sa queue, oublie la laideur de ses pieds.
La naissance et les dignités sont de vains titres que le hasard procure. C'est par les sentiments qu'il faut être noble et grand : il n'y a que la vertu qui mérite l'admiration et le respect des hommes.
Protège ta dignité, il est superflu de montrer son coeur à ceux qui n'y tiennent pas.
Il y a dans les affections profondes du cœur quelque chose de pur, de saint et de désintéressé qui fait l'excellence et la dignité de l'âme humaine.
Le silence dans l'homme est une dignité.
La dignité de l'âme humaine doit être le but principal de la vie.
Notre dignité sert de tente à nos petites rancunes et les abrite.
L'amour-propre n'exclut point l'amour du prochain : la conscience de notre dignité, la foi en notre valeur personnelle nous poussant à des actes capables de commander l'estime et de forcer l'admiration, nous fera rendre de grands services aux autres.
C'est une ivresse d'être mère, une dignité d'être père.
Gardons la dignité sous le joug du malheur?