En France, plus que partout ailleurs, l'ordre social ressemble à une haute échelle ; chacun a assez d'orgueil pour vouloir arriver à l'échelon le plus élevé, et personne assez de jugement pour se contenter de la place qu'il occupe naturellement.
Comme le cerf-volant destiné à se perdre dans les nuages, l'homme politique, qui veut s'élever très haut, doit plus s'occuper de la largeur de ses ailes que de la longueur de sa queue.
Il en est des hommes politiques comme des aéronautes : ils ne gagnent rien à s'être élevés trop haut s'ils ne savent pas se diriger.
Il en est des esprits élevés comme des sommets des Alpes ; pour eux le jour arrive plus tôt, et la nuit arrive plus tard que pour le reste de la terre.
Pour s'élever aujourd'hui dans les hautes régions de la vie pratique (fortune, honneurs, pouvoir), il faut alléger sa nacelle d'un poids dangereux... le cœur.
Les princes sont élevés à vivre avec tout le monde : on devrait élever tout le monde comme les princes.
Un cœur élevé accepte la déférence et repousse l'obséquiosité.
C'est un des écueils de l'amitié que l'un reste dans sa sphère tandis que l'autre s'élève à une sphère supérieure ; et cela est aussi vrai dans l'ordre social que dans l'ordre intellectuel.
Les gens bien élevés contredisent les autres. Les gens sages se contredisent eux-mêmes.
L'hypocrite s'élève, non comme l'alouette, pour chanter, mais comme le héron, pour tomber sur sa proie !
On dit qu'il y a beaucoup d'enfants mal élevés ; j'en connais qui ne sont pas élevés du tout.
On appelle mal élevé l'homme qui dit tout haut ce que chacun pense tout bas.
Le cœur en aimant s'élargit et s'élève. Il devient plus bienveillant pour ceux même qu'il n'aime pas.
La femme veut être aimée sans raison, sans pourquoi ; non parce qu'elle est jolie, ou bonne, ou bien élevée, ou gracieuse, ou spirituelle, mais parce qu'elle est.
Élève des corbeaux, ils te crèveront les yeux.
Quand l'esprit ne sait pas s'élever, il tombe aisément dans la bassesse.
Les gens mal élevés sont assez portés à penser que la grossièreté constitue un signe d'indépendance.
Les anciens sages, les personnages illustres dont les grandes qualités étonnèrent autrefois l'univers n'étaient cependant que des hommes. Ne suis-je pas un homme moi-même ? Ne puis-je pas les imiter, devenir leur égal ? Pourquoi regarder leur gloire d'un œil timide, lorsque je puis m'élever jusqu'à leurs vertus ?
Rien ne m'est plus antipathique que l'orgueil et la vanité ; ces petits esprits qui s'élèvent au-delà de toutes les choses de ce monde.
Si les chiens ne font pas des chats, c'est surtout parce que les éleveurs auraient du mal à les vendre.
Élever, ce n'est pas chercher à faire passer son âme dans celle de son disciple, c'est placer l'âme de son disciple devant le devoir, l'honneur, la vertu.
Il y a des enfants qu'on peut élever aisément parce qu'ils sont doux : j'en ai quatre dont je fais tout ce que je veux, et que j'aime beaucoup ; mais il y en a une cinquième qui me désespère. Elle est plus méchante qu'un diable.
Les enfants élevés par des mères qui ont toujours des injures à la bouche, et le soufflet au bout du doigt, doivent devenir menteurs pour éviter les injures et les coups.
Il y aurait moins de tours si l'homme n'était pas persuadé de s'élever en montant.
Les enfants bien élevés ne se permettent pas de parler avant qu'on les interroge.
Il faut souffrir pour s'élever.
Animé par l'émulation, l'homme s'élève, comme le palmier, en dépit de l'oppression.
Tout ce qui doit élever l'homme au-dessus de l'homme ne suffit pas si l'on ne pense trouver que des fleurs sur son chemin, si l'on veut moissonner avant d'avoir semé.
Ni la naissance, ni la fortune, ni les emplois publics ne font rien pour élever un homme, s'il ne s'élève lui-même par sa capacité, ses services et ses vertus.
On élève son enfant dans une série d'illusions qui ne résistent pas à l'expérience ; on lui persuade volontiers que, dans ce bas monde, tout est miel et vertu, il y trouve fiel et vice. On ne le fortifie pas contre l'inévitable bataille, puis, lorsqu'il a l'âge d'homme, ou à peu près, on le lâche désarmer, presque nu, au milieu du combat ; au premier pas il est blessé, et il ne guérit jamais. Il marche d'étonnements en étonnements, et chaque étonnement est une meurtrissure, meurtrissure d'autant plus vive et douloureuse qu'il ne l'avait pas prévue.
On aime à abaisser celui qui s'élève trop haut.
Il faut plaire pour s'élever.
On éprouve autant de plaisir à renverser ses châteaux en Espagne qu'on en a eu à les élever.
Plus les hommes sont élevés, moins ils cherchent à connaître la vérité : elle ne les flatte pas ; et ils seraient fâchés d'apprendre d'elle que c'est le plus souvent à leur place, et non à leur mérite, qu'ils doivent tous les honneurs qu'on leur rend : elle blesse trop leur délicatesse pour qu'ils puissent l'aimer.
La vieille bonne est rondouillarde, pas commode. Le genre de fille revêche qu'on engage un matin en se disant qu'avec cette tronche-là on ne la supportera pas plus de quarante-huit heures, mais qui finit par élever vos petits-enfants.
Il y a des êtres dont tous les mobiles sont élevés, comme il y a des fleurs qui regardent toujours le soleil.
Pour voir de haut, élevons-nous.
Toute grande affection nous élève, parce qu'elle nous fait aimer un autre plus que nous-même.
Ce qui s'élève trop se renverse aisément.
L'humilité est le contrepoids de l'amour-propre qui cherche à s'élever.
Tout enfant bien élevé a connu de vrais parents?