Le fat lasse, ennuie, dégoûte, rebute ; l'impertinent rebute, aigrit, irrite, offense, il commence où l'autre finit.
La fatuité est une sorte d'aliénation mentale aussi digne de notre mépris que de notre pitié ; c'est l'exaltation plus ou moins prolongée d'un esprit faible de complexion et totalement dénué d'idées.
La graisse et la fatuité rendent insensible au froid, ce qui ne les empêche pas de donner des vapeurs.
Être trop confiant, c'est le rôle d'un fat.
Quand on n'est pas un fat, on ne fait pas attendre une charmante fille.
Un homme fat et ridicule rêve la veille par où et comme il pourra se faire remarquer le jour qui suit. Un homme sage se laisse habiller par son tailleur. Il y a autant de faiblesse à fuir la mode qu'à l'affecter.
Guerre sourde entre le fat et celui qui le comprend.
Le fou qui décore sa maison et ne la meuble pas est frère du fat qui pare sa tête et ne la meuble pas.
De la crainte d'être pris pour un sot procèdent les mensonges de la fatuité générale en France, où passer pour un sot, c’est ne pas être du pays.
Chez les jeunes gens, la fatuité, quand elle tombe sur les femmes, annonce presque toujours un bonheur très-haut situé ; entre les hommes, elle annonce la mauvaise fortune.
Les fats sont les seuls hommes qui aient soin d'eux-mêmes. Or, avoir trop soin de soi, n'est-ce pas dire qu'on soigne en soi-même le bien d'autrui ?
Le fat est le colonel de l'amour. Il a son régiment de femmes à commander.
Vanter ce que l'on fit, toujours parler de soi, ou d'un sot ou d'un fat c'est l'ordinaire emploi.
Le sot est persuadé de son mérite, le fat veut en persuader les autres.
La société rit d'un fat, le sage le plaint, et les sots l'admirent.
Règle générale, un fat ne conçoit aucun idéal. La conception de l'idéal dans l'art ou dans la science nous fait sentir combien nous en sommes éloignés et nous écrase. Voilà pourquoi un fat est toujours un sot.
Le fat se croit parvenu ; le présomptueux croit qu'il parviendra, ce n'est que la moitié d'un sot.
Il existe pour la femme un crime de plus que pour l'homme, c'est la coquetterie. La coquetterie de l'homme n'est qu'un ridicule, c'est la fatuité.
Le savoir, dans un fat, devient impertinent.
La magnificence est le moyen du fat pour attirer les regards du sot.
Le cuivre a beau être doré, il n'est que du cuivre : ainsi en est-il d'un fat ; fût-il le premier du Conseil, il n'est qu'un fat.
La fortune et les honneurs font d'un bon homme un fat, et corrompent les mœurs.
Le fat et l'échaudé sont beaux, gonflés et vides.
D'un cœur fat ne peut partir une noble pensée.
Une femme d'un certain âge, qui veut s'attacher à jamais un homme, commence par en diviniser les défauts, afin de rendre toute rivalité impossible. Les fats sont le produit de ce travail féminin, quand ils ne sont pas fats de naissance.
Les femmes tiennent autant aux amants qu'on leur dispute, que les hommes tiennent aux femmes qui sont désirées par plusieurs fats.
Rien n'est plus insupportable à un fat que la présence de celui qui lui ressemble.
Quelque esprit et quelque mérite qu'on ait, on ne sera jamais estimé, si l'on n'a pas celui de parler à propos et de savoir se taire. Il est vrai que le fat, ainsi que l'homme qui se pique de tout savoir, et qui parle beaucoup, en impose au premier abord. Mais il perd presque toujours dans le second quart-d'heure l'estime qu'il avait surprise dans le premier. On commence par l'admirer, et on finit par le mépriser.
Celui qui ne doit qu'écouter, et qui parle trop et trop haut, fait juger, indépendamment de ce qu'il dit, qu'il est un fat ou du moins un étourdi, et s'il ne dit pas de bonnes choses, il est tout ensemble : un fat et un étourdi, et de plus un sot.
Un fat doit bien souffrir quand il est épris de tout autre que de lui-même.
Les airs de la fatuité sont impertinents ; les airs de dédain sont insolents.
D'où vient que le mot fat n'a pas de féminin ? On dit d'un homme qu'il est fat, on ne saurait le dire d'une femme. Ce qui sauve la femme de ce défaut c'est peut-être qu'elle peut mettre de la grâce jusque dans la suffisance.
Le fat fait du monde un miroir qui réfléchit sa vanité.
Le suffisant, le présomptueux et le fat sont le positif, le comparatif et le superlatif de la vanité.
Si aujourd'hui le pessimisme est à la mode, c'est que, faute de grandes choses à aimer, on s'aime beaucoup soi-même. La fatuité est une religion triste.
L'orgueil du fat refuse les grâces et les manières d'un gentilhomme.
Tout homme qui est fier, d'une fierté noble, est plus éloigné d'être fat que dupe.
Les gens d'esprit se trouvent si déplacés dans la compagnie des fats, qu'il arrive souvent aux premiers d'en contracter un air gauche, dont les seconds ne manquent jamais de se prévaloir.
Décomposez la fatuité, vous y trouverez un grain d'impertinence, deux de vanité et trois de sottise.
Le fat s'écoute et s'admire, il ajoute à la sottise le dédain.
Un fat choisit un ami comme il choisit un costume. Il faut qu'il aille à la taille des prétentions qu'il a et à l'air de visage qu'il veut avoir.
Ce qui aide si souvent un fat à réussir auprès des femmes, c'est l'espèce de gloire qu'elles trouvent à se faire aimer de ceux qui s'aiment tant eux-mêmes.
Le fat est un jeune sot, le suffisant est un vieux sot.
Les fats sont comme les échaudés, dont le dehors est brillant et dont le dedans est vide.
L'homme est un fat ! il suffit d'être supporté pour se croire indispensable.
Tous les jours on voit un sot du nom d'esprit fatuité dotée, et de vertu sottise étiquetée.
Un homme modeste est celui qui n'a pas encore rencontré un fat.
Un fat est celui que les sots croient un homme de mérite.
La nature fait tes sots, et tes femmes les érigent en fats.