Les femmes ont toutes le faible aristocratique, elles détestent la vulgarité ; leur goût est pour la distinction, pour la faveur arbitraire, pour l'inégalité des mérites.
Henri-Frédéric Amiel - Œuvre : Journal intime, le 21 mars 1878.
Les femmes ont toutes le faible aristocratique, elles détestent la vulgarité ; leur goût est pour la distinction, pour la faveur arbitraire, pour l'inégalité des mérites.
En fait d'héritage, on raisonne sur les espérances de chacun des héritiers, sur leurs degrés de faveur, sur les vicissitudes de leur fortune changeante, sur leurs hauts et leurs bas ; on parie sur eux comme sur des chevaux.
La fortune, qui souvent se prostitue, a aussi le sort d'une courtisane ; on feint de la mépriser lorsqu'elle n'accorde point ses faveurs, et certaines dupes prennent cette affectation pour de la vertu.
Heureusement, je n'ai à hériter de personne, n'ayant plus d'ascendants et mes collatéraux ayant des rejetons. Les haines indestructibles qu'engendre un espoir déçu et une jalousie exaspérée me seront donc épargnées et ce n'est pas payer trop cher ce plaisir, que de l'acheter par le renoncement à toute richesse due à un legs de faveur.
Tous les hommes sont en faveur de la démocratie comme tous les vers sont en faveur des pommes.
Les conseils sont comme les faveurs, il faut attendre qu'on les demande : les offrir, c'est les prostituer.
Il y a quelque ressemblance entre la loterie et l'amour. La loterie non plus ne récompense rien. Elle est faveur toute pure, don de la nature qui, pour une fois, ne demande pas de contrepartie.
J'ai besoin que les regards de la faveur luisent sur moi. C'est de moi qu'il est vrai de dire : « Qui plaît est roi, qui ne plait plus n'est rien. » Je vais où l'on me désire pour le moins aussi volontiers qu'où je me plais.
La faveur des grands, l'amour d'une femme, et la rose, passent comme le beau temps.
Mieux vaut échouer par le concours que d'être nommé par faveur.
Avant de vous plaindre des rigueurs de la fortune, commencez par nous montrer que vous étiez dignes de ses faveurs.
Une faveur payée avilit celui qui la reçoit et déshonore celle qui l'accorde.
L'estime est un prix qu'exige la vertu, et qu'on ne peut lui refuser. L'amitié est une faveur qu'on lui accorde.
Des faveurs d'un être aimé, les plus douces sont celles qu'il nous accorde volontairement.
Le sage à qui la Fortune accorde ses faveurs doit en jouir honorablement, et pour acquérir une bonne renommée et pour les partager avec ses amis ; car telle est notre commune destinée, de pouvoir tous être en butte au souffle du malheur.
Il vaut mieux refuser une faveur d'un air gracieux que de l'accorder lourdement.
Il est curieux que ce soit toujours la femme qui « accorde ses faveurs » à l'homme. Ce n'est pourtant qu'un échange de bons procédés ?
La fortune est fidèle à celui qui l'enchaîne ; négliger ses faveurs, c'est mériter sa haine.
Faveur populaire ! mot tracé dans le sable, et qu'efface le plus léger souffle de l'adversité.
Il y a presque toujours un fonds d'égoïsme dans les actions des hommes, même dans celles qui paraissent entièrement faites en faveur d'autrui.
La renommée que donne l'intelligence vaut mieux que celle qui vient de la faveur.
Le génie ose à peine aspirer aux postes élevés qu'accorde la faveur.
On ne doit point trop se fier sur la faveur et sur la protection des hommes puissants ; l'une et l'autre dépendent de deux choses fort inconstantes : leur volonté et leur fortune.
La faveur fait la fortune, et la fortune soutient la faveur.
Les femmes ne placent l'infidélité que dans la dernière faveur.
Tout est grand dans le temple de la faveur, excepté les portes, qui sont si basses qu'il faut y entrer en rampant.
Rends les honnêtetés qu'on te fait, et sois toujours reconnaissant des faveurs que tu auras reçues.
La plus grande faveur de l'amour est un instant de délire.
La fortune semble exprès s'épuiser à combler les uns, pour ne pouvoir ensuite rien faire en faveur des autres.