Il y a tant de manières d'être utile que le bien s'impose à chacun de nous.
Le mérite dans un jeune homme, nous flatte, nous séduit sans doute, mais c'est parce que nous le voyons apprécié, non pas parce que nous en sommes juges. D'ailleurs, soyez équitable, et voyez combien de choses marchent encore à nos yeux avant le mérite, c'est-à-dire avant de vastes connaissances, ou de beaux écrits, ou le talent des grandes affaires... la grâce des manières, les qualités du caractère, la sympathie des pensées, la réserve, la modestie, que sais-je, le courage, des procédés empreints de noblesse ou d'un délicat attrait.
Sois affable envers ceux qui t'approchent, et n'aie point de fierté. Le poids de l'orgueil est à peine supportable, même pour des esclaves : au contraire, des manières agréables plaisent à tout le monde. Or, tu seras affable si tu n'es ni querelleur, ni grondeur, ni contrariant sur les moindres choses, si tu ne t'opposes pas avec rudesse à la colère de ceux qui t'entourent, quand même elle serait injuste ; si tu cèdes à leur humeur, et si tu attends qu'elle soit calmée pour leur en faire des reproches.
Que tes manières soient affables, et ton langage poli. Il est de l'affabilité de parler à ceux que l'on rencontre, et de la politesse de les entretenir de choses qui les intéressent.
Il y a bien moins de manières d'être honnête femme que d'être bon mari.
Pour louer les manières d'un homme Ie bourgeois dit : « Il est comme il faut. » Le gentilhomme : « II est distingué. » Le premier se pique d'être aussi bien que tout le monde ; le second d'être mieux que tout le monde.
Les bonnes manières s'apprennent en commençant par les soins que réclame la famille.
La politesse, ainsi que toutes les choses exquises, n'est pas commune, mais elle est nécessaire : unie à un bon caractère et quelque usage du monde, elle suffit pour acquérir cette honnêteté de manières qui fait considérer et rechercher.
Tout l'agrément des bons offices dépend de la manière dont ils sont mis en œuvre.
On ne saurait faire assez d'attention à ses manières, elles éloignent les gens de nous ou nous les approchent.
Les bonnes manières commencent et forment les premiers nœuds de la société.
Il faut fuir la société de ceux dont on n'a rien à prendre que des travers. L'esprit s'exerce avec les gens instruits ; il s'assoupit avec les autres. On ne cultive ses talents, on ne conserve la pureté de son langage, on ne persévère dans la vertu, les mœurs, la décence et les bonnes manières qu'avec ceux qui ne pèchent par aucun de ces côtés. Le mauvais exemple nuit plus que le bon ne sert.
Le bon ton est la science des convenances dans la conversation et dans les manières.
C'est sur le ton et manières des domestiques que l'on juge leurs maîtres.
Il y a une certaine politesse de cœur qui tient de près à l'amour, c'est elle qui donne les manières les plus agréables et les plus gracieuses.
Les manières polies donnent cours au mérite et le rendent agréable, car il faut avoir de bien éminentes qualités pour se soutenir dans la politesse.
Il faut très peu de fonds pour la politesse dans les manières ; il en faut beaucoup pour celle de l'esprit.
L'honnêteté des manières, sans l'honnêteté des mœurs, n'est qu'une honnête mais perfide hypocrisie.
On acquiert des mœurs avec les personnes qui en ont ; on prend des manières polies et gracieuses avec les gens aimables et bien élevés ; on étend son esprit et ses connaissances avec les hommes spirituels et savants.
Si la fierté des airs et des manières ne saurait convenir qu'à des sots, il n'en est pas de même de la fierté du cœur, qui est inspirée par la noblesse du sentiment : elle est l'attribut des personnes de probité et d'honneur. C'est elle qui les empêche de rien faire de bas, de honteux, de déshonorant. Elle venge aussi quelquefois noblement le mérite, des outrages du riche insolent qui ose l'insulter, ou des mépris de l'homme heureux qui s'oublie.
Si vous voulez que tout le monde vous aime et vous estime, ayez pour tous beaucoup d'honnêteté et de politesse. Si au contraire, par des manières dures, fières et hautaines, vous vous rendez insupportable à ceux qui vous approchent, vos inférieurs vous haïront, vos supérieurs vous mépriseront, et tout le monde se moquera de vous.
L'inclination à obliger, l'honnête complaisance, sont les parties principales de la politesse, mais cela seul ne compose pas la politesse : il faut encore ce que quelques-uns appellent le don des manières. Ainsi la politesse consiste non seulement à ne rien faire et à ne rien dire que d'obligeant, mais aussi à le faire et à le dire avec une façon de s'exprimer et des manières qui aient quelque chose de noble et d'aisé, quelquefois même de fin et de délicat.
La douceur du ton et des manières ont un ascendant imperceptible auquel on ne résiste pas.
Les bonnes manières, quand on pense quelle clef cela est, et combien de secrets elles ouvrent ; quelles hautes leçons et que de signes dans le caractère cela indique ; et quelle divination il faut en nous pour déchiffrer ce télégraphe délicat, nous voyons de quelle valeur est un tel sujet, quelles influences il exerce sur les convenances, la puissance et la beauté même.
La source des bonnes manières est la confiance en soi.
Les choses en ce monde importent moins que la manière dont on les fait.
Le seul avantage que trouve le sage à vivre avec ses semblables, c'est de pouvoir leur être utile.
En étudiant nos manières, les étrangers n'apprennent souvent que nos vices ; et en voulant les suivre, ils ne rendent que des ridicules.
Les manières nous aident à cacher bien des petits défauts, mais elles nous nuisent beaucoup plus qu'elles ne nous servent, quand elles sont affectées.
La manière de dire vaut mieux que les mots.
Une des plus savantes manœuvres des femmes est de voiler leurs manières quand les mot sont trop expressifs, et de faire parler les yeux quand le discours est restreint. Ces habiles dissonances, glissées dans la musique de leur amour, faux ou vrai, produisent d'irrésistibles séductions.
Rien ne rend plus odieux que des manières dures et hautaines.
Ce qu'on nomme les manières, quand elles sont naturelles, ce sont les gestes de l'âme, elles la rendent extérieure.
Donnez à un jeune garçon de l'adresse et des manières accomplies, et vous lui assurerez la première place dans tous les palais et dans tous les emplois où il lui plaira de se présenter. Il n'a pas besoin de s'inquiéter de les acquérir ou de les posséder ; palais et fortune le sollicitent à entrer et à les prendre.
Nul ne peut résister aux bonnes manières ; celui ou celle qui les possède, se fait remarquer partout, il est partout le bienvenu, quoique n'ayant ni beauté, ni fortune, ni génie.
Les bonnes manières sont épidémiques, les hommes les gagnent les uns des autres.
Les manières sont le moyen le plus heureux de faire les choses ; elles sont d'abord le fruit de l'inspiration ou de l'amour, puis elles deviennent une habitude dans la vie. Elles forment, en un mot, un riche vernis qui couvre la routine de la vie et en embellit les détails. Elles ont beau n'être que superficielles, elles ressemblent aux gouttes de rosée qui donnent un si grand éclat aux prairies le matin.
La manière de donner vaut mieux que les dons.
La manière est souvent aussi importante et quelquefois plus que la chose ; une faveur peut faire un ennemi, et une injure faire un ami, selon la façon dont la chose est faite.
Pour plaire aux femmes, il faut du « coiffeur » et du « commis voyageur » dans l'esprit et dans les manières.
On plaît par la politesse des paroles et la grâce des manières, mais on ne frappe et on n'émeut que par les saillies de l'âme et l'originalité de l'imagination.
II y a la politesse de l'esprit et la politesse des manières : celle de l'esprit consiste à dire des choses fines et délicates ; celle des manières, à dire des choses flatteuses et d'un tour agréable.