Ce qu'on apprend le mieux en étudiant, c'est combien on sait peu de choses ; mais ce n'est point là un motif de découragement : le plaisir que l'on prend à gravir une montagne, à découvrir du pays à mesure qu'on s'élève, ne saurait être gâté ni troublé parce qu'on voit se dérouler, en arrivant au sommet, un immense horizon qu'il ne nous est pas donné de parcourir.
On se lasse de tout, des palpitations les plus vives comme des hochets les plus brillants ; on ne se lasse point d'étudier. L'étude a le secret de ce qui ne doit pas finir : elle ravive sans cesse nos joies, elle n'épuise aucune de nos facultés, et seule elle donne à la fois les jouissances de l'esprit et la paix du cœur.
En étudiant les choses on devient savant, mais en étudiant les mots on passe pour l'être.
Il est bon qu'un jeune homme travaille, mais il y a des bornes aux forces humaines. Être courbé sur des livres quinze heures par jour à étudier, n'avoir jamais ni une distraction ni un plaisir, ça fait pitié !
L'homme qui s'étudie ressemble à celui qui le soir porte une lanterne : ce n'est pas sur lui, c'est autour de lui qu'il en dirige les rayons.
Connais-toi toi-même, dit-on. Pour cela il faut s'étudier, et on s'étudie précisément pour se dispenser de se connaître.
Les hommes étudient la femme comme ils étudient le baromètre, mais ils ne comprennent jamais que le lendemain.
Étudier le cœur de l'homme est plus instructif que consolant.
On dit : Artiste, étudie la nature. Mais ce n'est pas une petite affaire que de dégager le noble du commun, le beau de l'informe.
Étudier sans but, pour simplement pouvoir dire ce que d'autres ont fait, c'est là des sciences la dernière, et de pareilles gens sont autant des savants, que des registres sont des livres.
Quiconque veut étudier les hommes doit s'astreindre à leur dire souvent : Je te connais, beau masque !
Pour étudier un caractère, comme pour dévider un écheveau, il faut commencer par en trouver le fil.
Étudiez, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux que les autres.
Qu'il est intéressant d'étudier l'égoïsme humain, ses ressources pour ne déranger aucune de ses jouissances, ses soins pour les préserver, ses frayeurs de les perdre, toute cette manière de s'emmailloter lui-même !
Partout où j'apercevrai une idée féconde en résultats pratiques, je la ferai étudier, et si elle est applicable, je proposerai de l'appliquer.
Ces duels tacites entre deux êtres qui s'étudient, qui s'attendent, qui se jugent, comme ils sont plus intéressants que les duels à l'épée !
Étudier l'homme, le scruter dans ses pensées et dans ses actes, chercher à le connaître mieux, ce n'est pas se condamner à l'aimer moins ; c'est apprendre à le plaindre dans toutes ses défaillances, à l'excuser dans beaucoup de ses erreurs, à juger de plus près les difficultés de la lutte, et à lui tenir compte de ses efforts.
Heureux qui se connaît, mais ce bonheur est rare : Loin de s'étudier, on se flatte, on s'égare.
Beaucoup de gens savent beaucoup ; ils sont bien éloignés de la sagesse. Les autres vous sont un jouet : nul ne s'est jamais étudié à fond lui-même.
On apprend à se connaître en étudiant les hommes, on apprend à connaître les hommes en s'étudiant soi-même.
Mieux vaut étudier très bien un tout petit objet que beaucoup et mal.
Qui n'a pas étudié peut être plus intelligent que l'érudit.
L'homme laborieux qui aime à étudier et à penser éprouve un certain éloignement pour les fades entretiens qui ne peuvent rien lui apprendre, et qui ne lui apportent aucune émotion.
La vie de l'homme n'est pas trop longue pour étudier les sciences. Il doit commencer au sortir du berceau, et ne finir qu'en entrant dans le tombeau.
Il y a une grande différence entre la connaissance de l'homme et la connaissance des hommes. Pour connaître l'homme, il suffît de s'étudier soi-même, mais pour connaître les hommes, il faut les pratiquer.
Plus on étudie, plus on s'aperçoit combien sont bornées les facultés de l'homme.
Il y a dans la vie des particuliers, comme dans celle des États, de grandes circonstances dignes d'être notées ; ce sont à peu près les seules qui méritent de figurer dans l'histoire et d'être étudiées.
Étudier n'est rien ; apprendre et savoir pour être utile est le point.
Il faut de la pensée pour reconnaître la pensée : les étudiants-moutons prennent les roses qu'on leur offre pour du foin sec, et les ananas pour des navets. Si la jaunisse voit tout jaune, la bêtise voit tout bête ; et qui n'a jamais rien cherché ni trouvé, croit que tout ce qu'on lui dit est dans le premier manuel venu.
La fenêtre ! c'est le vrai passe-temps d'un étudiant. Jamais mes professeurs ne m'ont donné le centième de l'instruction que je hume de là, rien qu'à regarder dans la rue. L'étudiant à sa fenêtre, à force de regarder dans la rue, il lui arrive au cerveau une foule d'idées qui, vieilles ou neuves en elles-mêmes, sont du moins nouvelles pour lui, et prouvent clairement qu'il a mis son temps à profit. Et ces idées venant à heurter dans son cerveau ses anciennes idées d'emprunt, du choc naissent d'autres lumières encore. Car, par nature, ne pouvant flotter entre toutes, et surtout entre les contraires, le voilà qui, tout en fixant un fétu, compare, choisit, et se fait savant à vue d'œil. Quelle charmante manière de travailler, que cette manière de perdre son temps !
Pour étudier l'ordre, il ne faut pas étudier le désordre.
La science du salut est la première et la principale science qu'il faut étudier.
Il faut étudier les hommes ou les livres. Je vous conseille les livres, les hommes sont trop mal écrits.
L'homme sans femme ni enfant étudierait mille ans dans les livres et dans le monde le mystère de la famille qu'il n'en saurait pas un mot.
En culture être le premier, ne se peut faire sans étudier.
L'homme qui s'étudie avec soin aisément se passe de médecin.
La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse ; la vieillesse est le temps de la pratiquer.
Il faut étudier pour éviter l'ennui, le savoir est l'aliment de l'esprit.
Il faut avoir beaucoup étudié pour savoir peu.
Le vrai plaisir du savoir, c'est l'étude?