Le spectacle d'une belle nature ne fait qu'augmenter l'amertume de notre tristesse : nous sommes blessés de le voir si peu en harmonie avec notre cœur.
La nature crée-t-elle des ridicules ? — Ils ne viennent que de la civilisation.
Rien n'autorise notre raison à supposer des degrés dans les merveilles de la nature.
Différence entre une nature et un talent ? — Une nature est un talent brut.
La Nature, dont nous nous plaignons à chaque instant avec tant d'amertume, aurait pu cependant faire plus mal les choses. Que dirions-nous, par exemple, si la pluie, qui se borne à mouiller les vêtements, les tachait comme de l'encre ou les brûlait comme du vitriol ?
Il existe des endroits que la nature se réserve où elle entend que personne ne la dérange. La corneille y peut croasser à son aise, le vent peut y causer avec les trembles ; mais la voix de l'homme y détonne, elle n'a pas assez de mystère, elle inquiète la silencieuse mélancolie des choses.
La tonique de l'homme tient plus à sa nature sociale qu'à sa nature individuelle.
Les natures les mieux douées doivent être les plus aimables, car il est plus difficile de se faire pardonner ses mérites que ses défauts.
La nature est toujours le meilleur conseiller.
Les beautés de la nature sont dans l'âme de celui qui les observe ; les objets extérieurs ne font qu'éveiller l'harmonie de l'instrument interne disposé par Dieu même. Le paysage le plus triste nous renvoie, nous ramène à quelque paysage splendide dont nous avons goûté le charme autrefois, ou dont la beauté n'avait point frappé notre regard indifférent. Tel l'enfant dort son sommeil insoucieux dans un berceau de fleurs.
La nature, qu'il faut toujours tenir pour notre véritable institutrice, a elle-même assigné aux mères le soin de l'éducation première.
Les natures de fer me font d'acier ; la ténacité me rend intraitable.
J'aimerais mieux avoir cinquante vices contre nature qu'une seule vertu contre nature.
L'infinie variété de la nature est un mythe. On ne la trouve pas dans la nature, mais dans l'imagination, dans la fantaisie ou dans la cécité que cultive l'homme qui la regarde.
Celui-là seul aime la nature qui tire des idées morales des spectacles du monde extérieur.
Le Tout ou Rien est le mot de mon caractère, telle est ma nature.
Une nature commune prête plus à la popularité qu'un esprit élevé : il ne faut pas être trop au-dessus de la foule pour agir sur elle.
Il faut agir avec la nature comme avec les mauvais débiteurs, et s'estimer heureux de recevoir des acomptes.
Ce que j'aime dans la vie des champs, c'est non seulement tout ce qui y est, mais aussi tout ce qui n'y est pas : c'est l'absence de tant d'occupations factices, de tant de soins inutiles, de tant de devoirs de convention, de tant de plaisirs vains ; c'est le silence de tant de bruits ; c'est le repos de tant de poursuites ; c'est le retour au simple et au vrai.
L'homme en lui passe toute sa vie à faucher sa vraie nature.
La plupart des jouissances ne sont pas à la portée de tous. Celles de la nature le sont.
La nature est comme une grande bénédiction de Dieu sur nous.
La nature a cela de délicieux qu'il n'y a rien en elle de factice, elle est simple et vraie.
Tout est relatif dans la morale comme dans la nature : rien n'est bien ou mal, grand ou petit par soi-même, mais seulement par comparaison avec ce qui l'est plus ou moins.
L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé de belles choses afin que vous en jouissiez.
Il faut s'accoutumer à respecter la nature jusque dans ses moindres productions : Une mouche, un hanneton, un chien, un arbre, une fleur, tout cela est son ouvrage. Si vous arrachez une aile ou une patte à une mouche, il n'est pas en votre pouvoir de réparer le mal que vous lui avez fait. Si vous arrachez l'écorce d'un arbre, il n'est pas en votre pouvoir de l'empêcher de périr, c'est comme si l'on vous arrachait la peau.
La nature n'a accordé aux hommes que la constance, tandis qu'elle donnait aux femmes l'obstination.
L'âme qui s'abandonne à l'approfondissement de la nature ne connaît bientôt plus que deux états : l'épouvante et l'extase.
L'homme a l'art de faire servir toutes les productions de la nature à chatouiller et dorloter son pauvre corps.
La nature humaine est ballottée entre tant de passions diverses qu'elle devient inintelligible.
Il arrive une époque où, ayant beaucoup lu, il reste encore à lire le livre de la nature, toujours riche, fécond, et ouvert à tous ceux qui veulent y puiser.
Tout est dans la nature, mais tout y est à sa place.
On aime l'image de la belle nature : aussi celui qui excelle dans l'art de la peindre, attire-t-il l'admiration de tout le monde.
La nature est un beau livre, ouvert aux regards de tout le monde ; malheureusement, il en est peu qui le lisent et encore moins qui le comprennent.
L'habitude se change en nature, et l'on fait à la longue avec plaisir ce qu'on faisait d'abord par nécessité.
Il est heureux que l'homme ne puisse pas se rendre maître des forces de la nature. Il aurait bientôt détruit son ordre merveilleux, et s'en vanterait comme d'un progrès.
Dans la campagne, il est de bien suaves choses qu'ignore l'œil vulgaire ; il ne voit que les roses. L'amour vrai sait par cœur, déserteur des salons, toutes les voluptés que donnent les vallons. La nature, en montrant sa grâce universelle, lui dit tous ses secrets pour l'attirer vers elle.
Dieu ne nous donne un cœur aussi grand que le monde que pour tous les biens dont la nature abonde y puissent mieux tenir.
La nature de l'homme ne change pas plus que l'instinct d'un loup.
La nature est le premier ministre de Dieu.
Ce que nature donne, nul ne peut l'ôter?