Ce n'est pas la force qui fait le mérite d'une nation mais son intelligence.
Les nations ne périssent que quand on les tue.
L'homme est un loup pour l'homme, et jamais une nation n'a reçu d'une nation étrangère que des insultes et des dommages.
Entre nations rivales, on se déteste autant pour ses qualités que pour ses défauts.
L'ingratitude des nations attend que les grands hommes soient morts pour s'apercevoir qu'ils méritaient de vivre.
Les nations sont femmes par la nervosité et les affolements.
Quand une nation et son gouvernement font mauvais ménage, il y a des torts des deux côtés.
Les nations qui cessent de coloniser sont des ruches qui n'essaiment plus.
Les nations en décadence ont encore un luxe de végétation parasite qui leur prolonge l'apparence de la vie, en achevant de les épuiser ; c'est le gui des vieux arbres.
Croire à la reconnaissance des hommes est une naïveté, compter sur celle des nations est une faute.
Pour nous consoler de nos sacrifices, nous n'avons que nos délits. Cela ne vaut pas seulement pour les individus, mais aussi pour les nations. La France d'aujourd'hui, amie de tout le monde, pratiquant le pardon des injures, insultée et moquée un peu partout, se console avec son histoire, c'est-à-dire avec le récit de ses délits envers les autres nations. Ah ! la belle époque, celle où nous étions menés par un chef de brigands qui détroussait l'Europe !
Le langage reflète le degré de la grandeur d'une nation ou de son abaissement.
La France, c'est la nation élue par le Seigneur puisqu'il a mis en elle le plus noble des sentiments que puisse contenir le cœur de l'homme, l'amour de la liberté.
Le commerce réunit les nations, entretient l'industrie, et répand ses bienfaits sur tout l'univers.
Une nation est coupable de remettre à la merci des autres son approvisionnement des denrées de première nécessité.
L'honneur est toujours le meilleur guide d’une nation.
Une grande nation ne vit pas de sophismes, de doutes et de négations. Elle en meurt, ou elle les rejette. Notre pays doit revenir aux saines et puissantes traditions qui ont fait sa force et sa gloire dans le passé.
Le nationalisme est l'impolitesse des nations.
Une nation désordonnée est une nation désespérée.
Les nations sont pleines de contradictions que les hommes d'État qui gouvernent doivent prévoir. Tantôt elles se livrent et tantôt elles se refusent ; tantôt elles s'abandonnent avec mollesse à la main maladroite qui les pétrit, et tantôt elles lui échappent brusquement.
Il n'y a que les grandes passions qui fassent les grandes nations.
Ceux qui pensent que les nations sont des troupeaux qui, de droit divin, appartiennent à quelques familles, ne sont ni du siècle ni de l'Evangile.
Une nation ne peut marcher qu'à une condition, c'est que l'ordre y règne. L'ordre, c'est l'accomplissement par un chacun de ses devoirs sociaux : devoir de respecter son voisin, devoir d'obéir à la justice, devoir de contribuer pour sa part aux charges publiques, devoir de respecter les lois de son pays.
Il faut voyager chez les nations conquises pour savoir ce que c'est qu'une patrie libre.
Les nations sont des individus qui ne sont ni plus sages ni plus forts que n'est l'homme, et leurs destinées sont les mêmes.
Les nations ont quelquefois un sentiment plus net et plus vif de leurs intérêts que les hommes d'Etat qui les conduisent.
Un des grands effets de la providence, c'est que chaque nation, quelque misérable qu'elle soit, s'imagine que le bonheur ne peut se trouver ailleurs que chez elle.
Une nation n'a pas le droit de décréter le déshonneur d'une autre.
Un drapeau, c'est une nation... Quand une cohorte marche, son drapeau en tête, elle se fera, si elle a du cœur, hacher en morceaux plutôt que de laisser, dans la boue de la bataille, ce signe qui la conduisait, et lui promettait la victoire.
Chez toutes les nations, le citoyen indifférent sur les malheurs de sa patrie, le séditieux qui la trouble, le perfide qui la trahit, sont des fils dénaturés et des monstres.
La nation française n'aime pas au fond la liberté, mais elle adore l'égalité ; sa vanité lui commande de n'obéir qu'à ce qu'elle s'impose.
Les mœurs et les usages d'une nation qui reposent sur de certains vices sont ineffaçables.
La liberté se fixe dans une nation quand elle forme pour ainsi dire l'instinct des masses et fait battre tous les cœurs.
Chaque nation est d'autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent mieux.
Dans une nation libre, le seul avis qui ait de l'autorité, c'est l'exemple.
Il est plus facile d'élever au plus haut degré de puissance une nation barbare que de tirer de la médiocrité une nation policée.
La France est la nation qui possède les meilleures institutions politiques, mais qui a les plus mauvaises mœurs constitutionnelles. En fait de ministérialisme, sa fausse pudeur ressemble fort à celle des malheureuses filles qui commettent un crime pour cacher une faute.
Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite.
Il est des nations qui n'ont pour toute loi que la volonté de leur maître.
Une nation n'a de caractère que lorsqu'elle est libre.
Diviser les intérêts d'une nation, c'est les desservir tous, c'est engendrer la guerre civile. On ne divise pas ce qui par nature est indivisible, on le mutile.
Une nation ne se compose pas d'une ou de quelques familles, mais de toutes les familles.
Il n'y a que l'élite d'une nation qui soit sensible à la gloire, à la liberté, aux idées nobles et généreuses, et qui consente à leur faire des sacrifices.
La France est une nation prodigue et routinière... Nous n'avons pas de scrupules lorsqu'il s'agit de dépenser follement l'argent des contribuables ; nous ne ressentons de craintes que lorsqu'il s'agit de l'employer utilement. C'est, en effet, l'esprit de tous les prodigues qui se ruinent : il n'y a jamais pour eux de placements ni assez sûrs ni assez avantageux !
Lorsqu'on étudie avec soin le caractère des nations, on s'aperçoit avec peine que les plus grandes ne s'élèvent pas toujours au-dessus des plus petits sentiments. De grandes nations peuvent avoir de petites rivalités, de petites défiances, de petites susceptibilités, de petites passions qui leur fassent oublier les grands intérêts et les grandes questions dont il serait de leur dignité de se préoccuper exclusivement.
Ce qu'il faut désormais aux nations, ce sont moins des additions de territoires que des certitudes de débouchés ; or, des débouchés ne se conquièrent pas la baïonnette au bout du fusil: ils se conquièrent en vendant et en transportant à meilleur marché que ses concurrents les produits de son sol ou de son industrie.
Le courage qui s'appuie sur la force est simple dans son langage, calme dans son attitude. Il n'y a que les nations faibles qui doivent pousser la susceptibilité jusqu'à l'ombrage. Les nations fortes, comme la France, ne s'exposent point à sortir de leur repos pour un malentendu ; le sentiment de leur dignité les met en garde contre tout faux point d'honneur, elles ne supposent pas légèrement qu'on puisse les défier ou les offenser ; elles sont trop sûres de leur énergie pour craindre qu'on la mette en doute; elles ne se courroucent point sans motifs pour s'apaiser sans concessions ; elles ne menacent point, elles s'expliquent, et ne se décident à la guerre qu'après avoir fait pour l'éviter tout ce que l'humanité commande, tout ce que l'honneur permet.
Autrefois, une nation ne parvenait à s'agrandir qu'en en amoindrissant ou qu'en en assujettissant une autre. Ce mode d'agrandissement par la spoliation s'appelait conquête. Maintenant, une nation croît par elle-même en puissance et en nombre : en diminuant les causes de la mortalité humaine, en augmentant la durée de la vie moyenne, en extrayant de son sol tous les éléments de richesse qu'il renferme ; en exerçant toutes les facultés, toutes les aptitudes dont elle a été douée ; en s'appropriant tous les modes de circulation les plus perfectionnés applicables aux hommes, aux idées et aux choses ; enfin en multipliant ses échanges par ses débouchés. Ce mode d'agrandissement par la production s'appelle Civilisation.
Si la guerre n'avait jamais existé, il n'existerait pas de nations : les nations sont filles de la guerre.
Une grande nation n'a que cette seule alternative : Conquérir ou Civiliser.
Une nation croît lorsqu'elle veut fermement ce qu'elle peut ; une nation décroît lorsqu'elle veut inconsidérément plus qu'elle ne peut.
L'augmentation de la richesse d'une nation est toujours en raison du développement de ses facultés intellectuelles.
L'influence d'une grande nation est dans la sagesse de ses lois, la plénitude de ses libertés, l'essor de sa prospérité et l'ordre de ses finances.
Malheur à la nation qui ne se souvient plus de l'histoire de ses pères ! Son histoire à elle touche à sa fin.
Une nation doit produire sa production comme un ver à soie file son cocon.
La nation n'a pas de rancune, mais elle a de la mémoire.
Aucune nation ne jouit du fruit de ses peines ; car aucune ne daigne s'élever jusqu'à l'humilité.
Les nations ont le crâne bien ou mal fait selon leurs institutions.
Il faut qu'une nation jouisse d'une tranquillité parfaite.
Qui veut être digne de diriger l'économie d'une nation doit savoir diriger son destin.
Une nation qui ne sait pas soutenir son élite est une nation condamnée à disparaître.
Heureuse la nation qui n'a que la nature pour guide, et la vérité pour principe.
Le jugement d'une nation n'est formé que du moment où elle peut se juger elle-même.
Une nation trouve son droit à la victoire dans la quantité d'énergie dont elle dispose.
Une nation où les femmes donnent le ton est une nation paresseuse.
Les français sont dans la société des nations, ce qu'est une coquette aimable dans le monde.
Les mœurs sont l'hypocrisie des nations, l'hypocrisie est plus ou moins perfectionnée.
La vraie sagesse des nations est l'expérience.
Une nation n'a point de droits contraires à son bonheur.
La terre est la ressource des nations?