Qu'est-ce que le pardon ? — L'oubli de soi-même.
Pour quel grief le pardon est-il le plus facile ? — L'injure faite à autrui.
Qu'y a-t-il de meilleur, le pardon ou la vengeance ? — Pour celui qui a péché le pardon ; pour l'autre aussi.
Qu'est-ce que le pardon pour vous ? — Le sacrifice voulu de sa peine.
Qu'est-ce que le pardon pour toi ? — La noblesse du mépris.
Qu'est-ce que le pardon ? — Ce qu'on s'accorde toujours à soi-même.
Beaucoup pardonner est mériter beaucoup de pardons.
Le pardon des injures est une fort belle chose d'homme à homme et tant que la blessure du cœur y est seule intéressée. Mais quand une trahison éclate, lorsqu'elle fait scandale, lorsqu'on est notoirement pris pour dupe, quand votre honneur souffre autant que votre intérêt, il serait trop commode aux traîtres de compter sur l'impunité, sous prétexte de pardon et de miséricorde.
La facilité d'obtenir le pardon de Dieu n'a d'égale pour l'homme que la difficulté de le demander.
Le pardon peut être l'équivalent d'une double tromperie : l'une envers celui qui pardonne et l'autre envers celui qui est pardonné. Car accorder son pardon à celui qui nous a violentés, c'est toujours garder en soi l'impact de la violence que nous avons reçue de sa part.
Le pardon est presque de l'indifférence ; on ne pardonne pas quand on aime.
Il ne faut pas s'y tromper : dans le pardon des injures, la faiblesse ou la lâcheté se cachent parfois sous le masque de la générosité et de la grandeur d'âme.
Dans certaines circonstances de la vie l'oubli et le pardon d'une injure profitent plus qu'ils ne coûtent.
L'ennui est la seule chose horrible dans ce monde. C'est le seul péché pour lequel il n'existe pas de pardon.
Le jugement d'un fils devient toujours une redoutable épreuve, quand il s'agit de savoir si l'on rencontrera la condamnation ou le pardon d'une faute irréparable.
Qui demande pardon reconnaît ses torts.
Au pardon des injures s'ajoute parfois l'injure du pardon.
Tu l'es rancunier, vieille savate, j'te demande humblement, t'entends, humblement pardon !
Il y a plus de vrais pardons que de vrais oublis.
Le pardon couronne la grandeur.
Pardonner tout aux autres et rien à soi-même, c'est le meilleur moyen pour n'avoir besoin du pardon de personne.
La vengeance la plus noble et la plus délicieuse, c'est le pardon.
Si la vengeance est le plaisir des sots, le pardon est le plaisir des âmes humaines.
Pour toute faute une porte est ouverte au pardon ; il n'en est point pour l'ingratitude.
Il faut savoir être trompé quand on aime ; je lui demanderai pardon, elle me reprendra !
On a vu des femmes oublier un bienfait, il en est peu qui oublient une offense. Les femmes ne pardonnent généralement qu'après qu'elles se sont vengées, et encore n'est-il pas bien prudent à un homme de dormir sur ce pardon-là.
Le vrai pardon d'une femme ne commence qu'à l'oubli, et l'oubli ne vient chez elle qu'avec l'indifférence ; l'indifférence, suprême et implacable vengeance de la femme aimée et offensée.
Défie-toi de la femme qui a le pardon facile, le pardon d'une femme se paye d'autant plus cher qu'on semble l'obtenir pour rien.
Une femme qui a fait une faute essaye presque toujours, avant de la confesser, de s'en faire demander pardon, et souvent elle y parvient.
Le pardon vaut mieux que la vengeance.
On doit le pardon à tout homme qui confesse sa faute, et se rend à discrétion.
Il y a des pardons qui offensent, des pardons qui gravent l'injure au lieu de l'effacer.
Le pardon devient aussi parfois une vengeance.
Il y a plus de gloire à pardonner qu'il n'y a de plaisir à se venger : le pardon est la marque d'un grand cœur et d'un esprit bien fait, la vengeance est la marque d'un cœur haineux et d'un esprit violent.
L'ahiṃsā (la non-violence) est l'extrême limite du pardon.
Qui tombe dans une lourde, grossière et injurieuse méprise demande humblement pardon.
Pardonner de véritable pardon n'est pas obéir à un commandement de religion.
Pardonner à qui demande pardon est facile, mais pardonner à qui ne le demande pas, à qui s'opiniâtre dans sa malice, à qui abusera de votre douceur, et la retournera contre vous, voilà le difficile.
Quand on continue ses fautes, et qu'on abuse du pardon, la dernière paie pour toutes.
Reconnaître son erreur, c'est mériter le pardon.
Un prompt aveu mérite le pardon?