Beaucoup pardonner est mériter beaucoup de pardons.
Le pardon des injures est une fort belle chose d'homme à homme et tant que la blessure du cœur y est seule intéressée. Mais quand une trahison éclate, lorsqu'elle fait scandale, lorsqu'on est notoirement pris pour dupe, quand votre honneur souffre autant que votre intérêt, il serait trop commode aux traîtres de compter sur l'impunité, sous prétexte de pardon et de miséricorde.
La facilité d'obtenir le pardon de Dieu n'a d'égale pour l'homme que la difficulté de le demander.
Le pardon peut être l'équivalent d'une double tromperie : l'une envers celui qui pardonne et l'autre envers celui qui est pardonné. Car accorder son pardon à celui qui nous a violentés, c'est toujours garder en soi l'impact de la violence que nous avons reçue de sa part.
Le pardon est presque de l'indifférence ; on ne pardonne pas quand on aime.
Il ne faut pas s'y tromper : dans le pardon des injures, la faiblesse ou la lâcheté se cachent parfois sous le masque de la générosité et de la grandeur d'âme.
Dans certaines circonstances de la vie l'oubli et le pardon d'une injure profitent plus qu'ils ne coûtent.
L'ennui est la seule chose horrible dans ce monde. C'est le seul péché pour lequel il n'existe pas de pardon.
Le jugement d'un fils devient toujours une redoutable épreuve, quand il s'agit de savoir si l'on rencontrera la condamnation ou le pardon d'une faute irréparable.
Qui demande pardon reconnaît ses torts.
Au pardon des injures s'ajoute parfois l'injure du pardon.
Tu l'es rancunier, vieille savate, j'te demande humblement, t'entends, humblement pardon !
Il y a plus de vrais pardons que de vrais oublis.
Pardonner tout aux autres et rien à soi-même, c'est le meilleur moyen pour n'avoir besoin du pardon de personne.
La vengeance la plus noble et la plus délicieuse, c'est le pardon.
Si la vengeance est le plaisir des sots, le pardon est le plaisir des âmes humaines.
On a vu des femmes oublier un bienfait, il en est peu qui oublient une offense. Les femmes ne pardonnent généralement qu'après qu'elles se sont vengées, et encore n'est-il pas bien prudent à un homme de dormir sur ce pardon-là.
Le vrai pardon d'une femme ne commence qu'à l'oubli, et l'oubli ne vient chez elle qu'avec l'indifférence ; l'indifférence, suprême et implacable vengeance de la femme aimée et offensée.
Défie-toi de la femme qui a le pardon facile, le pardon d'une femme se paye d'autant plus cher qu'on semble l'obtenir pour rien.
Une femme qui a fait une faute essaye presque toujours, avant de la confesser, de s'en faire demander pardon, et souvent elle y parvient.
On doit le pardon à tout homme qui confesse sa faute, et se rend à discrétion.
Il y a des pardons qui offensent, des pardons qui gravent l'injure au lieu de l'effacer.
L'ahiṃsā (la non-violence) est l'extrême limite du pardon.
Qui tombe dans une lourde, grossière et injurieuse méprise demande humblement pardon.
Pardonner à qui demande pardon est facile, mais pardonner à qui ne le demande pas, à qui s'opiniâtre dans sa malice, à qui abusera de votre douceur, et la retournera contre vous, voilà le difficile.
Quand on continue ses fautes, et qu'on abuse du pardon, la dernière paie pour toutes.
Reconnaître son erreur, c'est mériter le pardon.
Le pardon est aisé, l'oubli est plus difficile.
Le pardon n'empêche pas plus le souvenir de se réveiller que l'éclipse n'empêche le jour de reparaître.
Une femme ne pardonne aisément aux autres femmes que les péchés qu'elle peut encore commettre : il est prudent de se montrer indulgent pour les autres, quand on court le risque d'avoir soi-même besoin de leur pardon.
Chez certaines âmes, plus hautaines que tendres, le pardon est une forme polie, une sorte d'euphémisme du mépris.
Un pardon accordé trop facilement occasionne la répétition d'une faute.
La moitié douce et tranquille du genre humain est ordinairement outragée par l'autre ; mais dans cette fatalité, il lui reste un précieux avantage ; elle pardonne : quel que soit le ressentiment de l'injure qu'on fait à l'homme de paix, l'orgueil ne surveille pas de si près le pardon qu'il accorde, que dans le cœur de l'homme superbe.
Un mari heureux dans son couple, mais qui trompe son épouse, n'est pas digne du pardon.
Si le pardon des injures coûte d'abord, car il faut l'avouer, rien n'est peut-être plus difficile au cœur de l'homme, on en est bien dédommagé par la paix, la tranquillité, le contentement, qui suivent ce généreux sacrifice.
On est comme on est, et je préfère avoir à vous demander pardon que de ne point faire de fautes.
Demander pardon est le seul remède qui puisse ramener quelque tranquillité dans une âme fautive.
La politesse consiste à demander pardon pour tous les dommages autres que l'assassinat.
Le pardon descend des mains mêmes de Dieu.
Qui demande pardon fait amende honorable.
Un prompt aveu mérite le pardon?