L'homme est doué de talents que n'éveillent jamais que des circonstances fortuites.
L'homme heureux, à qui le public aveugle prête tous les talents et toutes les vertus, croit bientôt que tout lui est dû ; c'est-à-dire admiration et opulence. Il se repose sur cette agréable certitude ; il est sûr que cela durera toujours. Il a confiance en son étoile. Cela produit des réveils cruels, car rien n'est moins fidèle qu'une étoile. L'étoile brille pendant quelques années, et puis elle clignote, et puis elle s'éteint.
Pour devenir riche, nos talents nous servent plus que nos qualités.
L'audace, fille de l'ignorance et de la sottise, est au-dessous des vrais talents.
On éprouve toujours de la joie à exercer ses talents.
Lorsqu'on ne possède pas un grand génie, les petits talents en peuvent tenir lieu.
À mesure que les hommes deviendront raisonnables, ils trouveront qu'il est plus glorieux d'avoir des talents que des ancêtres.
L'admiration des uns développe les talents des autres.
Nos talents humilient ceux qui en ont moins que nous, il faut savoir se les faire pardonner pendant sa vie, car lorsqu'on est mort, tout est pardonné. On exalte au contraire le talent qui survit à l'homme, pour ravaler celui des hommes qui vivent après lui.
La jeunesse, en acquérant des talents, se dote elle-même.
La beauté ne dure qu'un moment, les vertus et les talents restent toute la vie, et même peuvent se perfectionner avec le temps.
L'homme qui cache dans son sein les perles et les pierres précieuses, qui enfouit ses talents n'a jamais aimé sa famille.
Ne recherchez pas trop sévèrement les fautes de l'homme qui se distingue par de grands talents ou par de grandes vertus : un diamant a-t-il quelques défauts ? Il est encore bien plus précieux qu'une pierre commune qui n'en a aucun.
L'étude féconde les talents donnés par la nature, mais c'est la conversation qui les met en œuvre, qui les polit, qui les épure.
La médiocrité des talents est quelquefois plus insupportable que leur défaut.
Les caresses de ceux à qui nos talents ou notre mérite font ombrage ne sont jamais sincères.
Rien n'élève plus un homme que les talents : ils remplacent bien supérieurement en lui le défaut de la naissance ; ils le mettent même au-dessus des grands, en le rendant digne des hommages de ses semblables.
Les talents sont toujours inutiles quand la vertu ne les seconde pas.
Le précieux et le plus rare des talents, c'est de savoir tirer parti des circonstances.
Un seul homme ne peut réunir tous les talents : tel brille dans les combats, tel autre dans les conseils.
Il faut quelquefois plus de talents pour voir mourir sa réputation que pour la voir éclore.
Il est de grandes qualités qui supposent de petits talents.
La crainte du ridicule étouffe plus de talents qu'elle ne corrige de vices et de défauts.
Les petits talents comme les petites tailles se haussent pour paraître grands ; ils sont taquins et susceptibles, et craignent toujours de n'être pas aperçus.
Il est singulier que l'on accorde quelquefois aux autres la supériorité des talents, mais jamais celle des sentiments, et que l'on croie aux erreurs de sa raison et non à celles de son goût.
II en coûte souvent plus pour cacher ses talents que pour déguiser son ignorance.
C'est déjà outrager les talents que de ne pas les sentir.
Les principes de vertu sont plus étendus que les lumières du génie. La morale est l'esprit des siècles, et les talents sont celui d'un homme en particulier.
Les talents attirent la jalousie, comme l'aimant attire le fer.
Décrier les talents d'autrui, pour cacher ceux dont il manque, c'est une habitude chez l'envieux.
Les talents qui montrent trop de perfection en s'annonçant ne sont ordinairement que médiocres.
Les talents de l'imagination sont l'usufruit d'un héritage, et le jugement est un fond inaliénable.
Les talents font l'homme de mérite, comme les vertus font l'homme de bien.
Entre tous les talents celui de gouverner est le plus difficile et le plus rare.
Le secret de se rendre ridicule c'est de se piquer des talents que l'on n'a pas.
Rien n'approche tant de l'homme singulier que celui dont les talents sont ignorés.
Les talents sont comme la vérité, ce sont les occasions seules qui les font éclore.
La modestie donne aux talents, aux vertus, un charme pareil à celui que la pudeur ajoute à la beauté.
La nature a ébauché beaucoup de talents qu'elle n'a pas daigné finir.
L'oisiveté étouffe les talents, et de plus engendre les vices.
Les riches se persuadent que les talents s'achètent comme une étoffe.
Les talents font les hommes de mérite, comme les vertus font les hommes de bien.
Le vrai mérite a des talents et des vertus secrètes qui valent mieux que tout ce que l'on en connaît.
On ne devrait estimer les talents que par le bien qui en revient à la société.
Les talents les plus heureux restent ordinairement dans l'obscurité ; et tel homme, qui aurait pu illustrer sa patrie, rampe dans le triste atelier d'un artisan, et ne sent qu'à regret les efforts d'un génie qui se devine sans se bien connaître, et met forcément de l'importance à des riens dont il est forcé de s'occuper pour vivre.
Les grands talents sont plus rivaux qu'amis.
Tout homme qui manque de talents est naturellement porté à envier ceux des autres.
Le premier des talents est celui d'amuser.
Plus les talents d'un homme sont grands, plus il a le pouvoir de fourvoyer les autres.
À chacun ses talents.
Une extrême modestie est l'écueil de certains talents.
Mon Dieu, que les hommes ont de talents pour ne rien valoir !
Les talents agréables sont des amis, et les talents utiles des ennemis.
Du partage inégal des talents, il résulte que le vœu de la nature est que les hommes s'unissent par les liens de la société.
Chaque homme a son propre talent?