Rien n'est plus triste qu'un désir assouvi. Il faut bien constater que, maintenant que nous avons la lune, nous ne savons pas quoi en faire.
Citation de Jean Dutourd ; Le septennat des vaches maigres (1984)
Rien n'est plus triste qu'un désir assouvi. Il faut bien constater que, maintenant que nous avons la lune, nous ne savons pas quoi en faire.
Le désir, c'est l'infini dans un battement de cœur et plus l'objet se dispute et se dérobe, plus il grandit et s'auréole de lumière, plus il vous brûle aux entrailles.
Le désir et l'aversion sont les passions mères d'où dérivent toutes les autres, et soit que notre âme éprouve des mouvements d'approche ou de recul, elle ne peut trouver son repos que dans l'anéantissement de ce qu'elle cherche ou de ce qu'elle fuit.
Le renoncement est la plus belle conquête du désir.
Supprimez le besoin, il n'y a plus de désir.
Le désir est comme le brocanteur, il sait faire l'article.
Il y a des époques où l'on est repris violemment du mal de son mal, du désir de son désir, du regret de son regret.
On a toujours un désir malicieux embusqué dans quelque coin.
En amour, les boutades sont comme les mouches du visage, elles aiguisent le désir ; en amitié, ce sont des maladresses.
Le bon désir qui ne décuple pas nos forces est comme le fruit qui sèche au lieu de mûrir.
Le désir de ce qu'on n'a pas détruit la jouissance de ce qu'on a.
Le désir qui précède la jouissance, aiguise et affine le ressentiment d'icelle.
Plus le désir a été pressant et puissant, plus la possession de la chose désirée est délicieuse.
Le désir s'entretient par la distance, la tension et la conquête.
Celle que j'aime incarne mon désir de vivre.
L'espoir est le désir mais ouvert à la peur.
Le désir n'a jamais fait la preuve de l'existence de l'objet du désir.
Il y a deux manières de se délivrer de son désir : En y renonçant ou bien on le réalise.
Un désir naît d'abord petit, modeste, peureux, puis, comme à l'oiseau, les plumes lui poussent.
L'obstacle donne l'élan au désir, comme le canon dans lequel elle est forcée donne la vitesse à la balle.
Plaignons l'homme qui ne porte pas de désir au-delà du jour où il vit, ni de prétentions en dehors du cercle étroit d'une existence inutile.
Le désir sage est celui qui tend à l'acquisition de biens permis, à la satisfaction modérée des besoins de notre double nature ; mais l'homme ayant le sentiment de l'infini, la conscience de l'éternité, et ne pouvant jamais atteindre que des objets bornés et périssables, n'est jamais satisfait ; il cherche toujours plus et mieux que le bien trouvé.
La volupté est faite de désir, de perversité, de curiosité allègre, d'insistance libertine.
Le bonheur, c'est quand le désir ne s'épuise jamais.
Mon désir du bonheur s'engourdit sous un ciel brumeux, comme le serpent dans une cage ; mais quelle imprudence de le porter au soleil ! Il s'y dégourdit et rampe jusqu'à mon cœur pour le mordre encore.
Le désir est un câble avant d'être satisfait, ce n'est plus qu'un fil quand il est satisfait.
Le contentement est l'appoint du bonheur, et le désir en est le déficit.
La pudeur a beau s'affubler d'un voile, le désir trouve toujours moyen de le rendre transparent.
Le désir et la crainte sont des verres grossissants, la nature en a fait les yeux de l'homme.
Tout vrai regard est un désir, mais le désir n'est rien si l'on n'espère.
Le désir crée le désirable, et le projet pose la fin.
Le désir est une passion dans la jeunesse et un vice dans la vieillesse : quand il sollicite, il est pardonnable ; quand on le sollicite, il est vil.
Quand on s'abandonne passivement à la manipulation du désir, le réveil peut être dur.
Le temps, plus habile que bien des philosophes, affaiblit le désir avant de toucher au plaisir.
L'amour ne va jamais sans le désir de plaire.
Le désir de ce qui nous manque nous prive de la jouissance de ce que nous possédons.
Tout désir implique la prévoyance de ce qui peut le satisfaire.