Pauvre en désirs rend riche en richesse.
L'homme est ainsi fait que le désir l'inspire mieux que la possession.
Un désir réalisé qu'est-ce que c'est ? Si vous saviez quel vide ça laisse ! Si vous saviez comme c'est triste de constater que l'amour où l'on a tout mis s'attiédit... de savoir qu'on n'a plus qu'à le sentir mourir.
Prendre l'existence d'un désir pour mesure de sa légitimité, c'est confondre l'ordre de l'instinct avec celui de la pensée.
L'énergie du désir est en raison inverse de la force qu'on a pour le réaliser. Voilà pourquoi les gens d'imagination sont les plus malheureux des hommes.
Ma chère petite sainte a deux défauts dont elle ne se défie pas assez : l'outrance du désir et la susceptibilité maladive. Ces natures absolues que ne tempère ni la nuance ni le sourire sont bien mal outillées pour le bonheur ; elles ne le trouvent pas, ne le donnent pas et l'effarouchent dès qu'il passe. Un peu d'égalité d'humeur, de débonnaireté, d'enjouement, de suavité et de grâce, d'esprit et d'indulgence valent mieux pour une femme. Mais enfin on est ce qu'on est, on a ce qu'on a !
Rien n'est plus triste qu'un désir assouvi. Il faut bien constater que, maintenant que nous avons la lune, nous ne savons pas quoi en faire.
Le désir et l'aversion sont les passions mères d'où dérivent toutes les autres, et soit que notre âme éprouve des mouvements d'approche ou de recul, elle ne peut trouver son repos que dans l'anéantissement de ce qu'elle cherche ou de ce qu'elle fuit.
Le renoncement est la plus belle conquête du désir.
Supprimez le besoin, il n'y a plus de désir.
Il y a des époques où l'on est repris violemment du mal de son mal, du désir de son désir, du regret de son regret.
On a toujours un désir malicieux embusqué dans quelque coin.
Le bon désir qui ne décuple pas nos forces est comme le fruit qui sèche au lieu de mûrir.
Le désir qui précède la jouissance, aiguise et affine le ressentiment d'icelle.
Plus le désir a été pressant et puissant, plus la possession de la chose désirée est délicieuse.
La satisfaction tue le désir.
Il y a deux manières de se délivrer de son désir : En y renonçant ou bien on le réalise.
Un désir naît d'abord petit, modeste, peureux, puis, comme à l'oiseau, les plumes lui poussent.
Le désir est une joie anticipée.
L'obstacle donne l'élan au désir, comme le canon dans lequel elle est forcée donne la vitesse à la balle.
Le désir sexuel est une mécanique, guère compliquée à mettre en branle.
Le désir sage est celui qui tend à l'acquisition de biens permis, à la satisfaction modérée des besoins de notre double nature ; mais l'homme ayant le sentiment de l'infini, la conscience de l'éternité, et ne pouvant jamais atteindre que des objets bornés et périssables, n'est jamais satisfait ; il cherche toujours plus et mieux que le bien trouvé.
La volupté est faite de désir, de perversité, de curiosité allègre, d'insistance libertine.
Le bonheur, c'est quand le désir ne s'épuise jamais.
Mon désir du bonheur s'engourdit sous un ciel brumeux, comme le serpent dans une cage ; mais quelle imprudence de le porter au soleil ! Il s'y dégourdit et rampe jusqu'à mon cœur pour le mordre encore.
Le désir est un câble avant d'être satisfait, ce n'est plus qu'un fil quand il est satisfait.
Le contentement est l'appoint du bonheur, et le désir en est le déficit.
La pudeur a beau s'affubler d'un voile, le désir trouve toujours moyen de le rendre transparent.
Le désir et la crainte sont des verres grossissants, la nature en a fait les yeux de l'homme.
Tout vrai regard est un désir, mais le désir n'est rien si l'on n'espère.
Le désir accompli est un arbre de vie?