La plus belle action est de consoler les gens qu'on aime dans leur malheur.
Citation de Pierre-Claude-Victor Boiste ; Le dictionnaire universel (1843)
La plus belle action est de consoler les gens qu'on aime dans leur malheur.
Il est peu d'âmes sur lesquelles les malheurs ne puissent rien. Encore faut-il dans ce petit nombre faire quelques distinctions, car souvent on prend pour de la philosophie ce qui n'est qu'une insensibilité naturelle. L'homme d'Ésope n'est pas si rare qu'on le pense.
Comme les malheurs, les fautes ne vont jamais seules.
Que de gens se consolent du malheur des autres par la joie de l'avoir prédit.
Devant un petit malheur, songeons à l'avenir ; nous n'en souffrirons plus dans dix ans. Devant un grand malheur, songeons au passé ; nous aurions pu en souffrir depuis dix ans.
Devant le malheur la nature pousse l'homme à la révolte, la philosophie lui conseille l'indifférence, la religion seule peut lui donner la résignation.
Ce ne sont pas les grands malheurs qui sont à craindre dans la vie, mais les petits. J'ai plus peur de piqûres d'épingle que de coups de sabre, de même on n'a pas besoin à toute heure de dévouements et de sacrifices, mais il nous faut toujours de la part d'autrui des semblants d'amitié et d'affection, des attentions et des manières.
Le malheur qui remplace la prospérité nous fait seul entendre le langage de la vérité.
Il est des instants à rire de tous mes malheurs, mais ce rire est si voisin de la fureur que j'aurais grand besoin d'une dose d'ellébore.
Le malheur retrempe les forts ; il ôte aux faibles la moitié de leur âme.
Le malheur donne souvent de l'esprit à ceux qui n'en ont pas, et le bonheur en ôte souvent à ceux qui en ont.
Le malheur dépend moins de ce qu'on souffre que de l'impatience avec laquelle on augmente son malheur.
Le malheur dépend moins de ce qu'on souffre que de l'impatience avec laquelle on augmente son malheur.
Le malheur est le pire des métiers ; le monde traite les malheureux de profession comme la charité les mendiants de grands chemins ; on leur fait l'aumône d’un peu de pitié, mais à cette pitié se mêle un peu de mépris. Ceci n'est rien. Que nous importent les propos du monde !
Le malheur supprime les distances et rétablit les égalités, le malheur ne méprise rien ni personne, il se saisit avidement de la première main qui lui est tendue, il a toutes les condescendances et toutes les patiences, il écoute tout, se prête à tout, il a besoin des consolations et des dévouements des petits de la terre.
Un malheur qu'on ne craint pas pour soi, par exemple l'inconduite d'un fils quand on n'a pas d'enfant, nous semble à peu près supportable.
Ton malheur fait des heureux, auras-tu jamais la générosité d'en souffrir moins ?
Il est bien difficile d'être adroit dans le malheur, mais il n'est pas rare d'être maladroit dans le bonheur.
Le malheur a cent fois passé près de nos têtes, mais gare au jour fatal qui porte les tempêtes !
Entre la coupe et les lèvres, il y a encore de la place pour un malheur.
Certains amis ont la rage de vous prodiguer leurs consolations pour des malheurs que vous n'avez pas eus.
Le malheur est un horrible engrenage ; qu'il vous tienne seulement par le bout du doigt, il aura bientôt fait de vous prendre les deux bras et la tête.
Il semble parfois que l'homme ait faim et soif de souffrir. On n'a jamais sondé le fond de son malheur.
Le malheur le plus grand ne manque guère d'être suivi de quelque favorable événement.
Nos amis et nos parents trouvent une douce consolation pour les malheurs qui nous frappent dans la joie de les avoir prédits et de nous l'avoir bien dit.
Les malheurs de la vie enseignent l'art du silence.
À l'âge des cheveux gris ou blancs, on change d'âme et de mœurs : les coups de sonnette vous annoncent des fâcheux, et on redoute les lettres comme des malheurs.
La tristesse est la bonne éducation du malheur.
Les pessimistes ont cet avantage que les malheurs leur donnent raison.
Il y en a qui croient que le malheur est une maladie contagieuse et qu'il se prend comme la petite vérole.
Le malheur est le roi d'ici-bas, et tôt ou tard tout cœur est atteint de son sceptre.
Il est plus aisé de soutenir les malheurs qu'on n'a point mérités. L'amour-propre et la certitude d'être plaint nous en consolent, mais ceux qui nous arrivent par notre faute ajoutent l'humiliation au revers.
Être dans le cas des remords, perdre un proche, manquer du nécessaire, souffrir des douleurs aiguës, voilà de vrais malheurs ; tous les autres sont des géants qu'enfante notre imagination pour nous combattre, nous soumettre, et nous tourmenter.
Ce que nous regarderions comme un vrai malheur pour nous n'est plus à nos yeux qu'un léger accident lors que les autres l'éprouvent.
Serait-ce un paradoxe d'oser dire que le malheur est presque un être de raison ? La fausse idée que l'on se fait du bien et du mal ne donne-t-elle pas souvent l'existence à l'un et à l'autre ?
Les malheurs servent aux âmes bien nées, comme les orages à l'air qu'ils purifient.
Le malheur s'attache à certaines personnes, comme le lierre à certains arbres.
Quand on s'apitoie sur le malheur des autres, c'est souvent plutôt pour soi que pour autrui, et parce qu'on craint de se trouver en pareille passe.