L'homme sensible s'apitoie aisément sur le malheur des autres.
Citation de Pierre-Jules Stahl ; Les pensées et réflexions diverses (1841)
L'homme sensible s'apitoie aisément sur le malheur des autres.
Le malheur est à l'art ce que le fumier est à la culture maraîchère.
Voyez-vous, il y a des gens qui portent bonheur, d'autres qui portent malheur. S'il fallait me ranger dans l'une ou l'autre catégorie, ce serait certainement dans la seconde.
Le malheur se lasse, le souffle des vents orageux n'a pas toujours même violence.
Malheur aux débonnaires, car chacun marche sur eux comme sur un tapis.
Pour qu'une plaisanterie soit agréable, il faut qu'elle ne soit jamais longue, et qu'elle soit parfaitement innocente. Plaisanter sur le malheur des autres, c'est pitoyable !
Le malheur ne passe jamais indifférent sur une âme, il la brise ou il la bronze.
Le soupçon d'un malheur incertain fait souvent une impression plus funeste que la certitude d'un malheur arrivé.
Quand la vertu succombe aux griffes du malheur, il doit gémir, le cœur qui fut toujours tenu pour généreux.
Si les hommes s'aimaient, ils se préserveraient les uns les autres de beaucoup de malheurs.
Le malheur est souvent la punition de l'intempérance.
Le malheur ne sortira jamais de la maison de celui qui rend le mal pour le bien.
Les plus grands malheurs sont causés par la langue.
Une méfiance trop marquée attire souvent elle seule les malheurs dont on cherche à se garantir.
Il est des malheurs si grands, qu'il n'est au pouvoir d'aucune circonstance étrangère de l'adoucir.
Les malheurs resserrent les liens du cœur.
Les malheurs de mon ami sont les miens.
Les plus désagréables des malheurs sont ceux dont on ne peut s'en prendre à personne.
Les malheurs d'amour doivent être remplacés par les bonheurs d'écriture.
Il y a quelque charme à déplorer ses malheurs quand ceux qui nous entendent doivent partager nos larmes.
Toujours le malheur engendre des malheurs plus grands.
On appréhende toujours de s'approcher du lieu où il arrivé un malheur.
Il ne faut demander au malheur que d'être inévitable.
Le malheur se supporte, mais l'ennui c'est autre chose.
Un seul malheur peut produire vingt malheurs, par la solidarité des destinées.
Ne faites pas votre joie du malheur d'autrui.
Le malheur allonge la vie, le plaisir l'abrège.
On se rend ses malheurs bien amers en les aggravant par ses fautes.
Le plus grand malheur des femmes est celui de ne plus pouvoir plaire.
Il est peu de malheurs assez grands pour qu'ils n'aient leurs consolations.
On s'accoutume à ses malheurs, on ne peut s'accoutumer à ceux de ses amis.
Attendez avec fermeté le malheur qui peut vous arriver, envisagez-le à face découverte, voyez-le dans toutes les circonstances les plus terribles, et ne vous en laissez pas accabler.
On vit heureux tant qu'on ignore son malheur.
On insulte le malheur en se montrant avare de secours et prodigue de conseils.
Un malheur, quelque grand qu'il soit, donne du ressort à l'énergie et trempe la fermeté ; mais une longue suite d'infortunes rouille le courage, et le change en résignation.
Les deux plus grands malheurs sont la perte des êtres qu'on aime, et la perte du repos de sa conscience.
Le malheur est une chose sacrée ; on ne devrait permettre qu'à la bienveillance et à l'amitié d'approcher des malheureux pour adoucir leurs peines ; il faudrait surtout éloigner l'infortune des regards de l'envie, car le malheur d'autrui est la seule volupté de l'envieux.
Qui se donne le loisir de penser à son malheur la pensée en adoucit peu à peu l'amertume.
Le malheur et la mélancolie sont les interprètes les plus éloquents de l'amour.
Le malheur est la vie, le bonheur en est l'ombre, l'espérance le soutien, le désir l'activité, la peine la nuit, la jouissance l'éclair.
Il y a deux sortes d'ambitieux : les dévorants et les rongeurs, les premiers happent le morceau, les autres le grignotent à petits coups de dents.