On s'accoutume à la prospérité, et on n'y devient insensible ; mais on sent toujours la joie d'être l'auteur de la prospérité d'autrui. Chaque bienfait porte avec lui ce tribut doux et secret dans notre âme. Le long usage, qui endurcit le cœur à tous les plaisirs, le rend ici tous les jours plus sensible.
Dès que vous savez que vos amis sont dans la nécessité, n'attendez pas qu'ils s'adressent à vous, épargnez-leur la honte de vous avouer leur état, et la peine de demander. Cherchez même, si vous le pouvez, quelque moyen honnête, pour ménager leur sensible délicatesse.
Paraître trop sensible à la peine qu'un ennemi nous fait, c'est lui donner la satisfaction qu'il désirait, le plaisir de nous chagriner. Ne faisons point attention à ce qui nous vient de sa part, ou ne faisons qu'en rire : il prendra le parti de nous laisser tranquilles.
Paraître sensible à ses offenses, c'est réjouir son ennemi.
L'attachement aux choses sensibles naît avec nous-mêmes, c'est le devoir de la raison de le régler, la religion seule a la force de le détruire.
La bonté est le caractère marqué d'un cœur honnête et facile : c'est une des vertus qui fait le plus d'honneur à l'homme, quand elle le porte à supporter les défauts de ses semblables, ou qu'elle le rend sensible à leurs malheurs ; mais elle dégénère en un vice très dangereux, quand elle lui fait adopter indifféremment leurs goûts et leurs caprices.
Être aimé de l'être qu'on aime, c'est le comble du bonheur pour l'âme sensible et délicate.
Celui qui est excessivement sensible est sujet à mille chagrins, à mille maux.
La femme est l'être le plus sensible que je connaisse, après le chien.
Quand je vois un être bon, sensible, entourer les animaux de soins affectueux, cultiver les fleurs, avoir un goût, aimer quelque chose enfin, cela m'encourage et je me dis : J'ai quelque chance de me faire aimer aussi.
La pitié est le lien qui unit les malheureux aux âmes sensibles, en vertu duquel, si vous faites résonner chez les uns les cordes de la douleur, vous les ébranlez dans les autres.
L'homme et la femme sont deux petits astres intelligents et sensibles ayant plus d'une analogie avec le soleil et la lune. La femme tient sa force de l'homme et le réfléchit. Tantôt en opposition, tantôt en conjonction, les deux sexes règnent alternativement ; l'un, pendant le jour ; l'autre, pendant la nuit ; l'un, dans les affaires ; l'autre, dans les plaisirs.
Cœur sensible, cœur bon ; la sensibilité est le thermomètre de la bonté. Pour graduer cet instrument, l'appliquer d'abord au cœur d'un philanthrope, d'un vieillard ou d'un banquier ; on obtient ainsi le zéro ou la glace du thermomètre. Si vous le mettez ensuite sur le cœur d'un jeune homme, d'un artiste, et surtout d'une femme, n'importe de quel âge, vous aurez la bonté bouillante.
La colère de l'homme sensible est un nuage qui passe comme une giboulée de mars.
La mesquinerie est la marque d'un cœur étroit, et peu sensible.
Tout ce qui est sensible au goût ne l'est pas toujours au jugement.
Quand on n'est plus sensible à l'amour, on a plus de repos et moins de plaisir, moins de vie.
Les âmes sensibles ont plus d'existence que les autres, les biens et les maux se multiplient à leur égard.
Les hommes restent toujours sensibles au souvenir d'une femme qui les a aimés.
Sage, le sourire est sensible ; fou, le rire est insensible.
Les gens de sang-froid croient que les amants sont fous, ils ne sont cependant que sensibles.
Que l'homme sensible, délicat et juste, a de choses à souffrir en ce monde !
Plus on a le cœur sensible, plus on doit en surveiller les mouvements.
Il y a des personnes qui ne sont sensibles qu'aux égards qu'on leur doit, c'est la faiblesse des femmes.
La nature, en nous donnant des larmes, prouve qu'elle nous créa sensibles.
L'homme sensible et bon, dont les jours n'ont point eu d'éclat, ne laisse point de triomphes, de statues, de palmes pour rappeler son passage sur la terre, mais l'amitié conserve son souvenir. Des regrets sincères, un deuil constant prolongent sa vie dans les cœurs qu'il chérissait ; et si ses paroles et ses bienfaits ne font plus d'heureux, sa mémoire et son exemple font encore du bien.
Il y a des gens si sensibles qu'ils nous affligent de nos propres douleurs.
Le supplice d'une âme sensible, c'est de n'avoir point de remède pour soulager la peine d'un ami.
Quand on est honnête et sensible, on revient souvent où l'on est toujours attendu.
Plus la main qui nous frappe nous est chère, plus le coup est sensible.
Une âme sensible fait de l'amour sa joie, son bonheur et ses plaisirs, et elle n'y renonce jamais.
L'amour est l'aliment d'une âme sensible.
Quelques personnes se croient sensibles et ne sont qu'irritables.
C'est un grand mérite de savoir oublier le sien, et de ne paraître sensible qu'à celui des autres.
Un coeur sensible s'inquiète de tout.
Les gens les moins sensibles sont les plus heureux.
Lorsqu'on est sensible, il est toujours bien doux de servir les humains sans qu'ils parlent de nous.
C'est la main des ingrats qui blesse un cœur sensible.
La plus ardente des jouissances humaines, c'est l'amour ; la plus sensible, c'est l'amitié.
Rien de ce qui est sensible n'est immortel.
Voir un ingrat qu'on aime et le voir insensible, c'est de tous les ennuis l'ennui le plus sensible.
Le plus sensible à la menace est celui qui menace le plus volontiers.
Le bon naturel qui se vante d'être si sensible est souvent étouffé par le moindre intérêt.
L'amour est le plus sûr et le plus sensible réactif de l'individuel.
C'est un état bien pénible que celui d'un jeune cœur, un cœur timide et sensible que fait taire la pudeur.
Rien ne plaît tant que les personnes sensibles qui cherchent à se lier aux autres.
Un être sensible est sujet à mille maux?