Que chacun au fond de son cœur essaie une fois de laisser parler jusqu'au bout ses affections, qu'il les écoute et leur demande où elles veulent définitivement en venir ; il sera effrayé de l'immensité de leurs désirs que jusqu'ici elles n'ont fait que bégayer à moitié.
Si vous affectionnez une personne, ne fouillez jamais dans les replis de sa conscience : vous y trouveriez de quoi la haïr.
Quelle est pour vous la plus grande preuve d'affection ? — Se sacrifier et n'en rien dire.
Méfiez-vous du froid des affections humaines ! Ce terrible froid finirait par donner la mort à votre âme, si elle ne se souvenait que la terre est charité et le ciel amour, c'est-à-dire vertu et récompense.
La constance dans les affections est le plus grand de tous les mérites.
Contrairement à éloignement, c'est un grand et inappréciable bonheur qu'une vie resserrée. On n'a pas à se diviser en menues fractions ; on se donne entier à quelques affections ; et, cette large part d'affection qu'on accorde à quelques amis, on la peut attendre d'eux.
Un des éléments du bonheur consisterait à restreindre nos goûts et à accroître nos affections.
Il est encore plus difficile et plus rare, mais aussi plus essentiel, de bien placer ses affections que de bien placer ses capitaux.
L'habitude est tantôt la fille et tantôt la mère de nos affections.
L'amour est une affection plus forte et plus turbulente dans l'esprit que dans le cœur.
Mon affection pour toi n'a rien perdu de sa ferveur, la souffrance n'a pas affaibli les facultés aimantes de mon cœur.
Voulez-vous avoir la mesure des affections humaines ? Piquez votre maîtresse dans sa vanité, dites la vérité à votre ami.
Il n'y a pas de moyen plus sûr d'acquérir l'affection des autres que de leur donner la sienne.
On a beau s'étudier soigneusement à ne pas blesser le prochain et spécialement nos proches, rien ne remplace l'affection ; et entre hommes l'affection ne va pas sans le respect mutuel.
L'affection est un enfant câlin qui vous retient dans la vie, malgré vous.
II y a de sincères affections qui sont, à leur insu, toutes pétries d'égoïsme.
Les affections déréglées produisent promptement sur le moral le même effet que l'usage des mauvaises boissons sur le physique. Les unes ôtent le goût des affections honnêtes, comme les autres celui des boissons saines.
Que de nuances dans nos affections ! Approbation, sensibilité, émotion, trouble, saisissement, passion, emportement, démence, fureur, rage. Voilà tous les états par lesquels peut passer cette pauvre âme humaine.
L'affection des femmes est plus sûre que l'amitié et que la parenté.
L'affection aime son indépendance, et tout en étant toujours la même au fond, elle varie souvent dans la mesure de son expression. Laissons-la faire, puisque tout son charme est dans son élan et dans sa sincérité.
Nos visages, nos caractères, nos goûts changent. Nos affections restent seules les mêmes.
Il n'y a aucun inconvénient à gâter les enfants lorsqu'ils ont du cœur. Au lieu de s'en prévaloir, ils ne seront que plus dociles et plus affectueux.
Les vieillards ont besoin d'affection comme de soleil. C'est de la chaleur.
Les affections les plus vives sont celles qui compensent leurs contrastes par des équivalents.
Il n'y a rien de si dangereux qu'une femme qui aime sans être aimée lorsqu'elle a donné quelques marques d'affection à un homme qui n'y répond pas.
Tout bon cœur a besoin d'égards, d'affection et de soin.
Il y a des êtres pour lesquels on a de l'affection parce qu'ils plaisent, et d'autres qui ne plaisent que parce qu'on a de l'affection pour eux. On aime mieux les premiers quand ils sont là, et les autres en leur absence.
L'espérance est l'affection qui procure les plus faux plaisirs et les plus grandes douleurs.
Le temps ne fortifie rien ; une affection ancienne est aussi facile à briser qu'une amitié récente ; c'est parce qu'on la regretterait davantage qu'on est tenté de la croire plus inébranlable ; en réalité elle n'est que plus chère.
Les grandes affections sont moins nombreuses que notre cœur ne nous le laisse croire ; nous n'aimons parfaitement qu'un seul être dont nous ne pouvons nous passer ; un abime le sépare du reste.
L'affection que nous avons pour nos amis est faite pour eux, elle leur ressemble.
Une affection est une conviction.
Il faut à l'homme une vie partagée, un échange quotidien, un peu d'affection et d'intimité.
Rien ne réconforte un malade comme l'affection de ses amis.
L'affection qui cherche trop à se produire se nuit à elle-même, et finit par faire douter de sa réalité.
Plus je vis et plus je m'aperçois qu'après les véritables affections, le premier bien de ce monde est tout grossièrement la santé.
L'espérance est la plus utile de toutes les affections de l'âme, parce qu'elle entretient la santé par le repos et l'imagination.
Le mariage est la disette de toutes les affections, la famine du cœur.
Après le culte de Dieu et le culte de l'affection, il n'en est pas de plus doux que celui du souvenir.
L'affection n'attire pas les personnes froides : elles sont comme les glaçons que les courants, partis de l'équateur, rejettent encore plus vers les pôles.
Il est dans l'affection trois sortes de bonheur : le bonheur de s'aimer, le bonheur d'y penser et le bonheur de se le dire.
Une grande affection écarte les obstacles, une affection médiocre les amène.
Il n'est pas d'affection qui ne cesse par une affliction.
Voulez-vous faire le bien ? Etendez vos sentiments ; voulez-vous être heureux ? Restreignez vos affections.
La vraie affection, un seul mépris la tue : il faut un piédestal où poser sa statue.
Saintes affections d'ici-bas, purs dictames ! Du sort vous émoussez les traits ; la vie est de s'aimer, et l'un de ses attraits, c'est l'amitié des belles âmes.
Il n'y a point de vieillesse pour la véritable affection.
Le cœur qui déleste est plus près de l'affection que celui qui s'est refroidi.
Vivre c'est déperdre son sang, ses forces, ses affections, ses illusions, ses espérances.
On voit toujours par les yeux de son affection.