L'ennui est pour l'homme le vide du cœur et de l'esprit, l'engourdissement de l'âme et des sens, et l'impuissance de trouver, dans la vie, un intérêt ou un plaisir. Pour la femme, l'ennui c'est le dégoût d'une existence qui ne répond ni à ses sentiments, ni à ses espérances, et hors de laquelle toute situation lui semble propre à donner le bonheur.
L'ennui est une peste à laquelle on croit échapper en sortant de la solitude, et qu'on ne rencontre jamais plus vite que dans la société. C'est un vide de l'âme, un anéantissement de notre activité et de nos forces, une pesanteur générale, une paresse somnolente, une fatigue, et, ce qu'il y a de pire, c'est souvent un coup mortel que l'on porte d'une main polie et avec beaucoup de grâce à notre intelligence et à nos plus douces émotions.
C'est un grand agrément que la diversité, l'ennui naquit un jour de l'uniformité.
L'ennui est une des plus tristes prérogatives de l'homme civilisé ; c'est une disposition maladive de notre être qui nous conduit souvent à la consomption, à la mort ; c'est une sorte de paralysie de l'âme, qui succède à toutes les émotions qu'on a tant cherchées et qu'il n'est plus facile de renouveler.
L'ennui est la grande maladie de la vie ; on ne cesse de maudire sa brièveté, et toujours elle est trop longue, puisqu'on n'en sait que faire. Ce serait faire du bien aux hommes que de leur donner la manière de jouir des idées et de jouer avec elles, au lieu de jouer avec les actions qui froissent toujours les autres et nuisent au prochain.
L'ennui, ce fond de la vie humaine, qui rentre par une porte quand on le chasse par l'autre.
Il ne faut pas garder en soi l'ennui qui ronge l'âme ! Je le compare à ces petits vers qui se logent dans le bois des chaises et des meubles dont j'entends le crac-crac quand ils travaillent et mettent leur loge en poussière.
Décrire l'ennui ou la bêtise, ne fût-ce qu'en dix lignes, suffit à vous révolutionner l'esprit ; c'est comme si on avalait une tasse de café ; on ne ferme pas l'œil avant deux heures du matin.
De toutes les maladies de l'esprit, la plus contagieuse est l'ennui.
Dans ce pays le temps ne vole pas, il se traîne ; l'ennui lui a coupé les ailes. Le matin ressemble au soir, le soir ressemble au matin ; et je me couche avec la triste certitude que le jour qui suit sera semblable en tout au précédent.
L'ennui est la seule chose horrible dans ce monde. C'est le seul péché pour lequel il n'existe pas de pardon.
L'ennui nous saisit lorsque nous sommes obligés de rester dans un lieu où l'on ne parle que de choses que nous ne nous soucions pas d'apprendre, ou lorsque quelqu'un s'empare de nous et nous force à écouter des paroles qui n'excitent en nous aucun intérêt. Que de fois un de ces imperturbables causeurs pétille de joie, tandis que son entretien fatigue, tourmente toute une société ! En s'abandonnant à sa prolixité, il ne voit pas qu'il répand l'ennui dans le cercle qui l'entoure.
L'homme marche entre la fatigue et l'ennui, la peine et le plaisir.
Dans la vie comme en littérature, en peinture, en musique, dans tous les arts, l'ennui est la pire des choses. Il faut le fuir à tout prix. L'ennui est le père de tous les vices.
Le travail écarte l'ennui, le vice et la misère.
L'ennui est le plus grand ennemi de la santé des femmes, c'est pour elles un mal incurable.
L'ennui est comme la rouille, il ronge les facultés.
Le désœuvrement amène l'ennui aigu, et l'ennui jette dans le vice.
L'ennui est un vampire à qui l'âme lui est livrée en proie.
Dans les heures de calme, l'ennui peut être un bienfaiteur : Il devient le régulateur de la pensée et souvent sa lumière.
L'ennui, le sot le donne à tout le monde sans le connaître.
L'ennui est un compagnon qu'on ne supporte que dans la solitude.
Les langueurs de l'ennui énervent l'âme plus promptement que les fatigues de l'esprit et les tourments du cœur.
L'ennui entraîne beaucoup de personnes dans le monde, mais il en est que le dégoût de la société ramène dans la solitude.
On ne s'ennuie pas de l'ennui.
Je hais l'ennui plus que la mort.
L'ennui fait peur, parce que l'esprit, quand rien de précis ne le sollicite, se tourne instinctivement vers la mort et la regarde.
L'ennui ne s'achète pas, on ne va pas le chercher au diable, on le trouve chez soi, en soi, il est tapi au fond de nous comme un cancer.
L'ennui habituel est le plus grand des maux, on peut, avec du courage, se mettre au-dessus des plus grands revers, mais on ne se met point au-dessus de l'ennui.
Dans le mariage, il n'y a que l'ennui que les femmes redoutent : l'ennui les fatigue, l'ennui les tue.
L'ennui est une sorte de veillée d'armes, nécessaire pour la littérature, pour l'acte artistique qui va suivre le lendemain ou dans quelques jours.
L'ennui n'est admissible qu'en société.
L'ennui est le tombeau de tous les sentiments.
Le plaisir nous fait oublier l'existence ; l'ennui nous la fait sentir.
L'ennui, c'est le quotidien réduit à lui-même.
Il y a des gens qui craignent si fort l'ennui que la seule crainte de l'éprouver en devient un ennui.
L'ennui est le mal contre lequel on cherche le plus de médecins et de remèdes, mais on ne peut que pallier les effets de son poison par le secours d'autrui. Pour en guérir, il faut porter en soi l'antidote.
L'impuissance à rien faire d'agréable engendre l'ennui, qui est comme une nausée.
L'homme n'échappe à l'ennui que par ses passions, c'est par elles qu'il se sent vivre.
L'homme est né pour vivre dans les convulsions de l'inquiétude ou dans la léthargie de l'ennui.
L'ennui est une maladie organique à laquelle certains sont sujets dès leur naissance.
Rien n'est plus efficace que l'ennui pour humaniser une inhumaine.
Le vide et l'ennui me persécutent, mon esprit ni mon cœur n'ont la nourriture qu'ils réclament, je suis sans commerce spirituel, je me rouille l'intelligence, et je me rétrécis le cœur.
Les petits esprits éprouvent rarement de l'ennui. Ils rencontrent partout des gens de leur espèce, ou pire, auxquels ils s'attachent de prime abord.
Tout ce qu'il y a d'essor dans l'esprit d'un homme, d'élan dans son cœur, est comprimé, paralysé par l'ennui qu'il éprouve ou qu'on lui fait éprouver. Dans cet ennui, on s'assied en silence au milieu d'une assemblée, on écoute d'une oreille indifférente ce qui se dit, on ne s'intéresse à aucun entretien, et souvent on perd soi-même toute espèce de pensées.
Aujourd'hui j'ai retrouvé mon ennui et mon boulet quotidiens, l'irréparable et le perdu.
Reprends près de moi ton ennui. Moi près de toi je reprendrai ma solitude.
La symétrie produit infailliblement l'ennui ; elle glace l'esprit et attriste les regards.
La seule chose ennuyeuse, c'est l'ennui.
La mort est la cessation des mouvements du cœur, et l'ennui en est le ralentissement.
Entre le travail et le jeu, il n'y a que l'ennui qui est la sensation de l'oisiveté.
L'ennui décolore tout ce qu'il touche.
Dans l'ennui, la solitude et le silence ne devraient pas en faire partie.
La torpille de l'ennui engendre plus vite que la lime des chagrins.
L'ennui ne s'est si universellement répandu dans toutes les conversations des gens du monde que parce que pour se plier au goût du siècle pour la frivolité, on en a banni tout ce qui servait autrefois à éclairer l'esprit et à remplir utilement le cœur.
L'ennui provient des contrariétés que l'on éprouve dans ses affections intimes, et de ce que l'on ne sait pas s'occuper, plutôt que parce que l'on est seul.
Toi, ne t'enferme pas dans l'ennui d'un seul être, regarde ailleurs.
On peut tout pardonner sauf une chose : l'ennui.
Tel promenait son ennui pour le faire changer d'air. Il changeait d'air et non pas d'ennui.
L'ennui est souvent la maladie des sots ou des gens qui ne savent pas s'occuper.
L'ennui et l'oisiveté sont deux vilaines bêtes?