Le canon et l'échafaud sont les deux arguments des gouvernements et des révolutions au-dessous de leur tâche. On a dit que c'étaient les arguments du plus fort ; on aurait dû ajouter : Et du moins capable !
Que fait le gouvernement qui ne craint pas de recourir à l'abus de la force ? Il en donne l'exemple. Or jamais un tel exemple n'est donné sans imprudence et sans danger.
Dans un gouvernement constitutionnel, la force sans le droit n'est rien. Eût-elle l'avantage un jour, elle le perdrait le lendemain.
La flamme brûle les aveugles et ne les éclaire pas... Avis aux gouvernements atteints de cécité !
Si les mendiants sont onéreux à l'État, c'est à l'État de faire en sorte qu'il n'y ait point.
Le langage du cœur est toujours vrai, mais peu de gens s'en servent ; et le gouvernement n'est pas le lieu où on le connaisse le mieux, ni où il se fasse le plus entendre.
Le meilleur des gouvernements n'est pas celui qui fait les hommes les plus heureux, mais celui qui fait le plus grand nombre d'heureux.
Si l'on connaissait les ténébreuses intrigues des gouvernements les uns contre les autres, depuis trois siècles, pour se nuire et s'affaiblir réciproquement, on serait effrayé de leurs résultats, pour ceux qui y ont été les plus habiles et même les plus heureux.
Depuis que la physique a découvert le moyen de préserver les édifices de la foudre, je ne connais qu'un malheur public dont les gouvernements soient tout à fait innocents : un tremblement de terre.
L'extrême opposé d'un gouvernement violent n'est pas un gouvernement doux, mais un gouvernement juste.
L'impossible des utopies prend naissance dans les temps et sous les gouvernements qui se refusent à pratiquer le possible. Quand les gouvernements sauront faire à propos des évolutions, les peuples ne feront plus de révolutions.
Un siècle est presque toujours la critique de l'autre ; il en est de même d'un gouvernement qui succède à un autre.
Un bon gouvernement doit être comme le chimiste habile qui sait tirer parti de tout, et transformer le poison même en spécifique.
Un parfait gouvernement est celui où toutes les parties sont également protégées.
Les meilleurs gouvernements sont ceux qui renferment en eux-mêmes des principes de réformation.
Les gouvernements dominés par les factions n'ont point besoin de donner les ordres dont ils souhaitent l'exécution ; ils n'ont qu'à laisser agir la faction dont ils partagent les vœux.
Il faut suivre la coutume du pays que l'on habite, et subir la loi que le gouvernement nous impose.
On met souvent à la tête du gouvernement des gens dont les particuliers n'eussent pas voulu faire leurs hommes d'affaires.
Constituer un nouveau gouvernement, c'est comme faire un puzzle avec les morceaux d'un kaléidoscope.
Les gouvernements ont l'âge de leurs finances, comme les hommes ont l'âge de leurs artères.
Tout ce que fait ce gouvernement sent le provisoire, parce qu'il ne croit peut-être pas en lui-même.
L'opinion est le balancier d'un gouvernement libre, et doit régler son mouvement.
Nul gouvernement ne peut-être longtemps solide sans une redoutable opposition.
Personne ne peut ruiner le gouvernement mieux que le gouvernement lui-même.
Où l'on reconnaît qu'un gouvernement a été sage, habile, prudent, prévoyant c'est alors que, soumis à des épreuves difficiles, il en triomphe facilement.
La faiblesse est la suite naturelle de l'indécision, telle est, en un mot, la situation de notre gouvernement. Il nous a fait arriver à ce point de ne nous pas étonner des événements. Je ne serai pas surpris, un matin, de voir la garde nationale manquer au pouvoir.
L'opinion qui est un contrôle utile est un guide dangereux pour les gouvernements.
Le peuple supporte aisément son malheur quand le gouvernement a l'art de le lui cacher.
Un homme de bien au gouvernement est une plante étrangère que mille insectes s'empressent de dévorer.
Un bon gouvernement engendre une prompte obéissance.
Un bon gouvernement n'est que la garantie des intérêts.
Toutes les bévues politiques dues à l'incapacité, et à l'indécision de nos ministres, courent dans l'air prêtes à se heurter, et à faire éclater la meilleure des républiques.
Dans un gouvernement, il arrive tous les jours des malheurs auxquels on ne peut remédier, faute de remonter à une source très éloignée, que souvent l'ignorance des ministres a fait tarir, tandis qu'on en ouvre d'autres dont le cours inconnu va empoisonner le bonheur public.
Les bons gouvernements sont les gouvernements où rien ne se passe.
Le gouvernement d'une nation est une roue qui tourne à laquelle chaque époque donne la couche de peinture qui lui plaît.
Le gouvernement, c'est l'art des actes imperceptibles.
L'art du gouvernement consiste à organiser l'idolâtrie.
Sous un bon gouvernement, la pauvreté est une honte.
Le gouvernement, c'est ce qui est juste et droit.
La bonne conduite, la sagesse, dans un gouvernement, sont les premières colonnes du crédit.
Le bon gouvernement est celui où les citoyens sont élevés dans le respect des lois, dans l'amour de la patrie et du genre humain, qui est la grande patrie.
Les mauvais gouvernements sont enduits d'une espèce de glu à laquelle viennent s'attacher l'avidité, la délation, le mauvais sens, tous les vices.
Le gouvernement peut quelquefois manquer de lumières et d'équité, mais il est encore plus juste et plus éclairé dans ses choix, que si chacun de nous était cru sur l'opinion qu'il a de lui-même.