En matière de gouvernement, il y a plus d'un âne qui professe encore l'indifférence des gouvernés en matière de gouvernants.
Il y a trois actes de gouvernement : éclairer, soutenir, combattre ! Eclairer les aveugles, soutenir les faibles, combattre les ennemis.
Un gouvernement contesté et contestable ne saurait vivre longtemps sans avoir de rudes combats à soutenir.
Le moins mauvais gouvernement est celui qui se montre le moins, que l'on sent le moins et que l'on paye le moins cher.
Le véritable citoyen libre est celui qui ne tient pas au gouvernement et qui n'en tient rien. Voilà ma pensée et voilà ma vie.
Le jour où un gouvernement n'a plus la confiance du peuple, il ne lui reste qu'à s'en aller.
En matière de gouvernement, nous n'avons guère de choix qu'entre le mauvais et le passable.
Depuis près d'un siècle, c'est par l'exagération du principe qui les a portés au pouvoir qu'ont péri les divers gouvernements qui se sont succédé en France.
Quand une nation et son gouvernement font mauvais ménage, il y a des torts des deux côtés.
On demande en même temps au bon Dieu la pluie et le soleil, au gouvernement la protection et la liberté.
Le meilleur gouvernement est celui qui me sert.
Quand un peuple a trouvé le gouvernement conforme à ses intérêts et à son caractère, les agitateurs et les faiseurs d'émeutes perdent leur temps.
Un mauvais gouvernement subsiste tant qu'il est plus difficile de le remplacer que de l'améliorer.
Tous les gouvernements sont bons lorsqu'ils sont honnêtes ; mais plusieurs ont une origine qui leur interdit l'honnêteté.
Il n'y a pas plus de société sans gouvernement que de gerbe sans lien.
S'il existe un gouvernement bête fauve, il doit être traité en bête fauve.
Ce que le genre humain sait, les gouvernements l'ignorent. Cela tient à ce que les gouvernements ne voient rien qu'à travers cette myopie, la raison d'état ; le genre humain regarde avec un autre œil, la conscience.
Vous qui présidez au gouvernement, qui êtes préposés à l'exécution des lois, n'êtes-vous pas à la place du ciel pour servir de pasteurs aux peuples ? Faites prudemment un choix de personnes qui méritent votre confiance. Ne punissez pas légèrement, et réfléchissez longtemps avant de prononcer ; mais surtout ne cherchez pas des hommes éloquents pour juger les coupables, mais des hommes justes, doux et sincères.
Le Français ne peut pas se passer d'un gouvernement ferme, sérieux, régulier et surtout un peu personnel, pour qu'il ait une cible à cribler ; la république ne remplit aucune de ces conditions : il en a peur ou s'en moque.
Les gouvernements ont été établis pour aider la société à vaincre les obstacles qui entravaient sa marche. Leur forme a dû varier suivant la nature du mal qu'ils étaient appelés à guérir, suivant l'époque, suivant le peuple qu'ils devaient régir.
Le meilleur gouvernement est celui qui remplit bien sa mission, c'est-à-dire celui qui se formule sur le besoin de l'époque, et qui, en se modelant sur l'état présent de la société, emploie les moyens nécessaires pour frayer une route plane et facile à la civilisation qui s'avance.
Un gouvernement n'est pas comme l'a dit un économiste un ulcère nécessaire, mais c'est plutôt le moteur bienfaisant de tout organisme social.
La bonne conscience des messieurs du gouvernement, la certitude que tout ce qu'ils accomplissent est juste, salutaire, sacré, a quelque chose de désespérant pour nous autres, pauvres gens du commun, qui subissons de plein fouet, sans protection, la faune des nouveaux truands.
L'indécision est le péché qui est châtié le plus durement. Lorsqu'un gouvernement est indécis, il fait des coups de force à contretemps.
Les hommes ne sont point parfaits, rien de plus visible et de plus certain. Il reste donc que quelqu'un veille aux devoirs sociaux ; ce quelqu'un, c'est le gouvernement : il est le représentant et le fondé de pouvoirs universel. Il ne faut pas se le représenter simplement comme un employé subalterne, réduit à suivre sans réflexion les ordres qu'on lui transmet, tenu de les recevoir sans observation et de les exécuter sans commentaire. Le gouvernement sait qu'il a lui-même des devoirs, il représente dans la société l'ordre, et pour le maintenir il use de l’autorité.
L'autorité de tout gouvernement dépend autant de sa fermeté dans l'action que des mesures prises en faveur de la collectivité.
D'aucuns s'élèvent contre l'autorité dont fait preuve le gouvernement, mais sans cette autorité, aucun gouvernement ne pourrait se maintenir.
La République, c'est le gouvernement des meilleurs choisis par tous dans l'intérêt de tous.
Il ne suffit pas de bien gouverner les peuples, il faut leur faire aimer leur gouvernement et les apprivoiser avec la raison en l'accommodant à leurs goûts.
Le libéralisme consiste à croire que la liberté a des vertus secrètes, que seule elle peut guérir les maux qu'elle cause, et que le premier devoir d'un gouvernement fort est de respecter les droits des minorités.
Rien n'est plus commun que le mécontentement personnel des particuliers sous un gouvernement nouveau, établi depuis peu, composé d'hommes qui étaient la veille dans les rangs des simples citoyens.
La finesse, la hauteur et la sévérité sont les vraies maximes du gouvernement.
Les gouvernements se forment comme les îles dans la mer, et disparaissent de même.
C'était, en somme, un vieil homme agressif, qui paraissait être de l'opposition ; mais dès que, par complaisance, on semblait se rallier à ses idées, il n'en fallait pas davantage pour qu'il redevînt gouvernemental.
Sous des gouvernements dont le principe est la force on est malheureux d'exister sous un pareil régime, c'est la domination des loups sur les moutons.
Gouvernement : Qualifié d'opérationnel quand il dispose d'une batterie de ministres assez vantards ou assez inconscients pour assurer – contre toute évidence – qu'ils résoudront très rapidement les problèmes insolubles depuis des décennies.
C'est une chose remarquable que, dans tous les pays, ceux qui tentent de soulever les masses et de changer la forme du gouvernement, n'en profitent presque jamais.
Si les partisans d'un système de gouvernement quelconque veulent voir triompher leurs opinions, ils doivent commencer, par de bonnes mœurs, à préparer les peuples à adopter leurs principes ; une vertu exemplaire entraîne tôt ou tard une nation à une forme de gouvernement qui est l'expression de ses mœurs.
Un gouvernement qui emploie les hommes les plus vertueux doit s'attirer l'estime et l'affection de tout le monde.
Il est petit le nombre de ceux qui, étant sans ambition, se contentent d'être vertueux. Les gouvernements ont plus besoin de pareilles gens que ceux-ci de places.
Depuis que les hommes ouvrent les yeux, il leur faut de nouveaux hochets pour les occuper ; de là les gouvernements constitutionnels où chacun se croit la mouche du coche ; alors tout va bien, ou semble bien aller : ce qui revient au même.
L'excessive rigueur d'un gouvernement, sa violence, sont souvent des signes de faiblesse.
Le bon gouvernement : le prochain !
L'intérêt d'un gouvernement est de tout réunir, l'intérêt d'un parti est de tout diviser ; le gouvernement survit à tout, parce qu'il se fortifie sans cesse en ralliant tout à lui ; le parti meurt, parce qu'il est de son essence de ne pas vouloir de recrues : le parti vit de vengeance, et le gouvernement de clémence.
L'esprit de parti tend à isoler un gouvernement, en ne le rendant favorable qu'à l'intérêt de quelques-uns ; le gouvernement, au contraire, sait, en consultant la raison, qu'il n'est entouré de l'amour universel qu'en donnant une égale espérance à tous, et qu'il ne réunit la majorité des vœux qu'en favorisant la majorité des intérêts.
Le plus paisible des gouvernements est toujours le plus heureux et le plus durable.
Tout gouvernement a ses jaloux, ses adversaires, ses conspirateurs, qu'il ne connaît pas, outre ceux qu'il connaît ; et les plus dangereux de tous, ce sont les premiers.
Un gouvernement fort et habile, qui désire s'établir et durer, se légitimer enfin, n'y peut réussir qu'en s'emparant successivement des hommes les plus capables, — sur quelque banc qu'ils siègent, à quelque parti qu'ils aient appartenu, — aux seules conditions d'une supériorité reconnue et d'une moralité non contestée. Distinguer toutes les notabilités dans toutes les spécialités, et les absorber dans le gouvernement, ce serait, je l'ai déjà plusieurs fois dit, priver les partis de toutes les forces dont s'accroît le pouvoir ; ce serait appauvrir, déconsidérer, dissoudre l'opposition, et en même temps enrichir et ennoblir le gouvernement ; ce serait centupler son autorité par le plus puissant des prestiges, celui d'une grande et incontestable supériorité intellectuelle.
La force d'un gouvernement est tout entière en lui : elle est dans ses agents, dans ses rouages, dans ses idées, dans ses œuvres ; elle n'est pas dans l'indulgence qu'il mendie ou dans la flatterie qu'il paye. Qu'importe qu'un peintre sans talent fasse dire de ses tableaux sans mérite, par un critique sans conscience, que ce sont des chefs-d'œuvre ? En seront-ils pour cela moins défectueux ? En auront-ils pour cela plus de valeur ?
On me demande : « Qu'appelez-vous un bon gouvernement ? » — Je réponds : Qu'appelez-vous un bon vaisseau ? Qu'appelez-vous un bon fusil ? Un bon vaisseau, n'est-ce pas celui qui est construit de telle sorte qu'il soit en état d'affronter les épreuves de la plus longue ou de la plus difficile traversée ? Un bon fusil, n'est-ce pas celui qui peut contenir la plus forte charge avec le moins de risque d'explosion, porter à la fois le plus loin et le plus juste ?... Eh bien, un bon gouvernement, c'est le gouvernement qui remplit les conditions les plus propres à atteindre le but qui lui est assigné ; c'est celui qui offre le moins de prise au danger d'un naufrage, ou le moins de chance à l'éclat d'une explosion ; c'est celui qui, existant en vertu de certaines lois, les observe strictement ; c'est celui qui ne prend pas le sommet pour la base et la base pour le sommet ; c'est celui qui ne fausse aucun ressort ; c'est celui qui puise sa force dans son homogénéité ; c'est celui qui fonctionne sans frottements nuisibles ou dangereux ; c'est celui qui met en mouvement toutes les énergies de la nation ; c'est celui qui imprime à la circulation, sous toutes les formes, l'essor le plus rapide ; c'est celui qui augmente la valeur de l'actif national ; c'est celui qui diminue le paupérisme ; c'est celui qui ne laisse en retard aucun progrès réel, en souffrance aucune prétention légitime, en suspens aucune question importante, à l'écart aucune capacité reconnue, aucun concours utile ; c'est celui qui embrasse et satisfait le plus grand nombre d'intérêts généraux ; c'est celui qui s'élève le plus haut au-dessus des considérations purement individuelles ; enfin, c'est celui qu'il est facile de réformer et difficile de renverser.