Toute souffrance personnelle est supportable. Ce qui est intolérable, c'est la souffrance des autres.
La souffrance est notre plus fidèle amie, elle revient toujours. Souvent elle change de robe et même de figure, mais nous la reconnaissons aisément à son étreinte cordiale et intime.
La souffrance est une lourde charrue conduite par une main de fer. Plus le sol est ingrat et rebelle, plus elle le déchire ; plus il est riche et facile, plus la souffrance s'y enfonce.
La souffrance est sensitive et clairvoyante. Le bonheur a les nerfs plus solides et l'œil moins juste.
Le devoir c'est l'action, et toute action est un effort qui engendre la souffrance.
Je peux compatir à tout, sauf à la souffrance.
Dans la vie, la souffrance fait ressortir le bonheur comme dans un tableau l'ombre fait ressortir la lumière. Dans l'une c'est le contraste des émotions, et dans l'autre le contraste des couleurs qui en détruit la monotonie et qui en augmente le charme. L'âme, pas plus que la nature, ne peut se passer du clair-obscur. Il faut la diversité des teintes dans les sentiments comme dans le paysage.
La souffrance physique est plus difficile à supporter que la souffrance morale, bien qu'elle soit toujours inférieure. C'est que les consolations d'un ordre moral s'y appliquent moins naturellement ; c'est qu'elle échappe davantage à la patience, à la raison.
Toute souffrance apporte avec elle un certain ennui. Dès que l'ennui prend le pas sur la douleur, l'homme est sauvé.
À vingt ans on a assez vécu pour connaître la souffrance, pas assez pour la garder.
La distraction est à la douleur morale ce que le chloroforme est à la souffrance physique, qu'il ne guérit pas, mais qu'il suspend : c'est l'instinct de conservation qui conduit les malheureux à puiser dans un repos momentané la force de souffrir encore.
Le bonheur sur terre est une chimère, et la souffrance une réalité.
Quand la souffrance est insoutenable, il est doux d'espérer la mort.
Dieu a donné à l'homme la souffrance pour se purifier dans la vie et l'amour pour la supporter.
Les souffrances de la femme sont mêlées d'amour-propre, celles de la mère ne sont que de l'amour meurtri.
Sainte Thérèse se régalait de la souffrance : puissions-nous seulement nous en contenter !
Le bien, c'est l'amour ; aimer les autres, c'est détester la souffrance.
Mettons toujours la souffrance de moitié dans toutes nos joies, elle se croit généreuse quand elle consente un partage.
Pauvre âme de l'homme, combien tu es bien plus féconde pour la souffrance que pour le bonheur !
La vie m'apparaît comme une souffrance ; je n'aperçois dans l'avenir qu'une longue série d'efforts inutiles et d'insuccès répétés, une cascade répétée de désagréments, de misères et d'ennuis, jusqu'au saut définitif de la dernière cataracte, qu'on appelle la mort.
Ne regardons jamais nos croix qu'à travers la croix de notre divin Sauveur, et nous les trouverons si douces, ou du moins si agréables, que nous en aimerons plus la souffrance que la jouissance de toutes les consolations du monde.
Il y a des éclats d'âme comme des échardes qui çà et là cochent encore un peu de souffrance.
Dans la plus haute souffrance a parfois lieu une paralysie de la sensibilité.
Si tu as un ami qui souffre, sois un asile pour sa souffrance.
Le bonheur n'est pas permis en ce monde tant qu'il sera une insulte à la souffrance de tous, tant que pour en jouir il faudra se séparer de ses frères. Que chacune de nos larmes, versée désormais pour autrui, adoucisse une misère et enlève une amertume au désespoir de celui qui gémit et qui pleure dans l'isolement.
Il y a dans l'humanité, à l'heure qu'il est, une souffrance morale qui ne peut rien amener de bon. Le méchant souffre, et la souffrance du méchant, c'est la rage ; le juste souffre, et la souffrance du juste, c'est le martyre auquel peu d'hommes survivent.
Il y a beaucoup d'hommes dont le cœur est puissamment ému par la seule apparence de la souffrance chez une femme : pour eux la douleur semble être une promesse de constance et d'amour.
Il est terrible de penser que les seuls moyens découverts jusqu'à présent par l'homme pour apaiser la souffrance, le chloroforme, l'opium, la morphine, l'hypnotisme, ne sont, en réalité, que des approximatifs de la mort.
Si la souffrance est à elle-même sa propre fin, il vaut mieux ne pas souffrir que souffrir.
La souffrance est le lot de la vie ; et la vie en a-t-elle un meilleur ? L'homme qui souffre et qui ne se refuse pas obstinément à l'action de Dieu dans son cœur savoure les clartés de ce mystère de miséricorde. La douleur, c'est l'expiation ; l'expiation, c'est le pardon ; le pardon, c'est la force et la lumière. La douleur est le don de Dieu, le désespoir est la faute de l'homme. Relève-toi, Dieu te tend la main.
La souffrance n'a pas beaucoup d'amis, mais ceux qu'elle a sont sincères.
Le cœur de l'homme est un abîme de souffrance dont la profondeur n'a jamais été sondée.
Il n'y a aucun mérite à avoir de la sympathie pour la souffrance. Il est beaucoup plus difficile d'avoir de la sympathie pour la pensée.
Le suicide a violemment tenté mon intolérable souffrance.
La volonté vaincue engendre de la souffrance, et victorieuse pousse à l'orgueil.
La mémoire, dans la souffrance passée, s'accable le plus souvent de fardeaux inutiles.
Le désordre engendre la souffrance.
La compassion est la souffrance, en nous, d'une blessure morale ou physique qui est ailleurs.
Quand la souffrance s'abat sur nos vies, il faut l'accepter avec un sourire.
Le bonheur n'est pas permis en ce monde tant qu'il sera une insulte à la souffrance de tous.
Déception et souffrance, tristesse secrète sous une gaieté de surface, telle est ma vie.
La souffrance est la pierre de touche de l'individu.
Il n'est pas une négligence qui n'amène une souffrance, ni une souffrance qui n'enchaîne une force.
La souffrance vient aussi bien de la compréhension que de l'ignorance.
Apprends dans la souffrance de ton ennemi, si tu as un bon cœur, le pardon.
La souffrance est féconde en enseignements, on apprend vite à l'école de la douleur.
Il y a tant d'envie, tant de rêves qui naissent d'une vraie souffrance.
La souffrance du corps est peu de chose au prix de la souffrance intérieure.
Une faute qui se paie par une souffrance pèse moins à la conscience délicate que celle qui paraît impunie.
La souffrance, nous lui devons tout ce qu'il y a de bon en nous, tout ce qui donne du prix à la vie.
Quiconque a souffert craint la souffrance?