Il faut prendre les grandes douleurs comme un bain froid. S'y enfoncer d'un seul bond jusqu'au cou, est encore la meilleure manière d'en moins souffrir.
Les femmes ont une sympathie instinctive pour toutes les douleurs de l'amour, et la mère la plus sévère devient indulgente du moment où il est question d'une faute commise par le cœur.
Les douleurs que nous causent nos vertus et celles que nous causent nos vices se ressemblent en ce qu'elles ne sauraient être consolées. Les premières ne veulent pas l'être, les autres ne le peuvent pas.
Nous ne sommes créés ni pour les grandes douleurs, ni pour les joies trop grandes ! Une pluie fine réjouit les œillets et les tulipes, et ne fait qu'en raviver les couleurs ; une averse brise les tiges et couche les plus belles fleurs dans la boue.
Il ne faut pas se faire d'illusion à cet égard les douleurs chantées sont déjà des douleurs calmées. Ce n'est point lorsque nous sommes encore engagés dans la sensation que nous serions capables de l'exprimer. Il faut s'écarter de soi-même et se considérer de loin et avec perspective. Nous ne nous peignons bien qu'à la distance du souvenir.
Les douleurs profondes sont comme la mer, elles avancent, creusent toujours davantage.
L'amour de deux êtres en ce monde n'est souvent que le privilège de se donner l'un à l'autre les plus grandes douleurs.
Les douleurs fondent sur les grandes âmes comme les tempêtes sur les montagnes. Mais là elles se réfractent et fertilisent les plaines !
Le Ciel, dans nos douleurs, sur nos jours passagers sème au moins quelques fleurs.
En est-il de l'amour comme des douleurs physiques, que l'on oublie à la seconde où elles cessent, qui nous apparaissent comme un mauvais rêve ?
Comme les grandes douleurs, les grandes haines se taisent.
La philosophie émousse les douleurs, mais en contre-partie, elle affadit le bonheur. Un stoïcien vrai n'est jamais malheureux ; jamais heureux non plus. Bref, le philosophe n'est pas si philosophe qu'il croit.
On passe son temps à désirer des douleurs qu'on n'a pas, par comparaison avec celles qu'on a.
La douleur de l'âme paralyse comme les douleurs physiques, c'est-à-dire qu'elle occupe entièrement, qu'elle tend un rideau devant le monde, qu'elle tue tout désir autre que celui de ne plus souffrir.
Jouis de ce que le chagrin te laisse ; si les douleurs sont passées, les douleurs sont douces.
L'homme se console de bien des douleurs ; le courage commence l'œuvre, l'habitude la continue, le temps l'achève.
Nos douleurs ennuient ceux qu'elles n'attristent pas.
Les rides sont les chevrons qui attestent l'ancienneté des douleurs.
Les plus violentes douleurs, quand elles sont de peu de durée, se peuvent souffrir sans murmures, et les plus petites, quand elles sont continues, ne se peuvent endurer sans se plaindre.
Quand la saison d'aimer se dépouille de fleurs, adieu jeunes plaisirs pour passer aux douleurs.
L'homme bon s'unit aux douleurs d'autrui aussi étroitement que l'égoïste à sa propre personne.
Dans nos grandes douleurs, la consolation nous semble d'abord un blasphème ; mais nous avons beau nous raidir contre son secours, elle est décrétée : petit à petit, elle fera son œuvre.
Les grandes douleurs ont quelque chose de sacré, la pitié même les profane par sa présence.
L'ingratitude qui se glisse au fond de notre cœur y engendre des douleurs secrètes.
Tous nos plaisirs sont faux et nos douleurs certaines ; pour un bien ici-bas, les maux sont par centaines.
Les grandes douleurs sont les serres chaudes de l'âme.
Bien peu de personnes sont capables de deviner les douleurs des autres, et l'homme froid ne voit pas la pointe du dard caché dans un cœur malade.
Les grandes douleurs se taisent, les petites se plaignent.
Maman, dit le petit étourdi, comment se font les enfants ? Mon fils, répond la mère sans hésiter, les femmes les pissent avec des douleurs qui leur coûtent quelquefois la vie.
Aux grandes joies les grandes douleurs.
Il faut, en état de déréliction, regarder autour de soi : d'autres douleurs s'exhalent, et cela console.
Toujours un peu de faste entre dans nos douleurs !
Il n'est pas de véritables douleurs que le temps n'adoucisse.
Où est l'amour il n'y a point de nuages, point de douleurs.
Je me sens de plus en plus malade. Depuis deux ans et demi, mes douleurs vont en s'augmentant. Cela agit sur mon moral. Le goût de tout diminue, je ne vis plus que par éclaircies. Moi qui avais déjà si peu de ressort. Jolie vie, si cela continue.
Confier ses douleurs, c'est abattre un des murs du sanctuaire ; avec le soleil, pénètrent les regards profanes et la poussière du chemin.
Certaines douleurs sont comme des portes hautes ; il n'y a que les grands fronts qui s'y meurtrissent.
Les grandes douleurs contiennent de l'accablement, elles découragent d'être.
Ce qu'il y a de plus doux au monde, c'est d'abriter la tristesse d'un être bien-aimé, c'est d'être le refuge de ses douleurs.
L'égoïste n'aime pas les lectures tristes, il ne consent à s'attendrir que sur ses propres douleurs.