Le retour de la vieillesse à l'enfance annonce le retour de l'homme à Dieu.
La vieillesse est, comme la maternité, une espèce de sacerdoce.
La vieillesse n'est pas un déclin bien qu'elle en ait les mélancoliques apparences. C'est un hiver sans doute, mais qui prédit, sous les glaces de l'âge et la neige des cheveux blancs, le prochain réveil d'un éternel renouveau. Ah ! jeunes gens, l'avenir est aux vieillards ! Vous les croyez arriérés, et ils sont plus avancés que vous !
La vieillesse a je ne sais quel air d'innocence et de majesté lorsqu'elle ombrage de cheveux blancs un front marqué de la noble empreinte du travail et de la vertu. Ainsi l'hiver est beau quand il recouvre, de ses légers flocons de neige, des champs naguère chargés d'épis. On aime à voir, sur le front du vieillard, les leçons austères de l'expérience tempérées par un indulgent sourire. Ses rides sont les sillons du temps où la sagesse aime à semer et à récolter.
Qu'est-ce que la famille selon vous ? — Une pépinière de bâtons de vieillesse.
La vieillesse sans doute a beaucoup appris, mais n'a-t-elle pas oublié plus encore ?
On croit que la vieillesse est la saison des fruits, et on devrait se borner à croire qu'elle n'est pas la saison des fleurs.
La vieillesse est un port, où on regrette les tempêtes.
Il en est de la vieillesse comme d'un reste de vin oublié au fond de la bouteille : l'un et l'autre tournent facilement à l'aigre.
Parvenus à la vieillesse, notre vie passée est comme un livre familier que nous reprenons de temps en temps pour en relire quelques pages, et que nous pouvons sans inconvénient ouvrir au milieu, ou même reprendre à l'envers.
Ce n'est pas le premier cheveu blanc qui annonce la vieillesse, mais bien cette tendance de l'esprit à se reporter invinciblement vers le passé.
La vieillesse a un droit si naturel au respect que pour un vieillard le châtiment le plus sévère est de sentir qu'il n'est pas respecté.
Le plus grand malheur de la vieillesse, c'est que, par le vide fait autour de nous, elle ne nous laisse plus que nous-même à aimer.
Qu'importe la vieillesse du moment que le cœur reste jeune ! et souvent il le devient de plus en plus avec l'âge.
La vieillesse frappe longtemps à la porte des retardataires avant qu'on lui dise : « Entrez » ; mais une fois introduite, elle est maîtresse de la place.
Un des plus sûrs moyens de rendre la vieillesse supportable est de conserver avec soin deux habitudes qu'il est assez en notre pouvoir de ne jamais perdre : celle de l'indulgence pour les autres, et celle d'une curiosité active, qui, nous faisant partager l'intérêt de tout ce qui nous entoure, ne nous laisse étrangers à rien.
Une des consolations les plus réelles de la vieillesse est l'espoir d'une mort soudaine et paisible.
La vieillesse est la pire de toutes les maladies chroniques.
La vieillesse est à charge à autrui comme à elle-même.
La vieillesse morale est synonyme de l'impuissance, et l'impuissance du découragement.
La vieillesse voit le passé comme la jeunesse voit l'avenir, en rose.
Les femmes qui ont encore l'avantage d'être jeunes parlent des autres comme si la vieillesse était un tort. Il n'est pas donné à tout le monde de mourir à propos.
La vieillesse est peut-être moins le sentiment de notre propre fin qu'un certain effacement des choses et des gens qui nous entourent.
Ce qui rend peut-être les approches de la vieillesse si pénibles, c'est que tout ne vieillit pas en nous également. De là, le désaccord, le malaise de ces années de transformation.
Dans la vieillesse, le cœur, par une étrange folie, veut encore poursuivre ce qu'il ne peut saisir.
Dans la vieillesse la force manque mais la volonté reste.
La vieillesse regrette le passé, et la jeunesse dévore le présent, pour anticiper sur l'avenir.
La vieillesse ? Pour l'instant, ça va, merci ! Je touche du marbre.
La vieillesse est, chez les hommes comme chez les femmes, une sorte de décrue des eaux de la vie : Selon les êtres, se découvre en eux un fond de roche, de sable ou de boue.
La richesse rajeunit, et la vieillesse malaisée enlaidit.
La vieillesse est un âge heureux quand on a mené une vie dure et plus ou moins dévorée par les autres.
La vieillesse est le temps où l'on a plus d'autre compagnie que soi-même.
Les pavots de la vieillesse s'interposent entre la vie et la mort pour nous faire oublier l'une, et nous assoupir sur l'autre.
Il n'y a point de vieillesse pour la véritable affection.
D'un certain âge, qui vient vite, la vieillesse c'est l'âge qu'on n'a pas encore.
La vieillesse avancée ne prétend rien pour elle ; n'ayant plus rien à espérer, plus rien à convoiter, elle est si près de la fin des choses qu'elle les voit sous leur jour véritable, sans illusion et sans colère.
Il faut bien que vieillesse se passe.
La vieillesse paraît hideuse tant qu'on n'a pas à choisir entre elle et la mort.
La vieillesse, c'est, plus encore que les cheveux blancs et les rides, ce sentiment qu'il est trop tard, que la partie est jouée, que la scène appartient désormais à une autre génération.
Mon Dieu ! Que la vieillesse est donc un meuble inconfortable !
La vieillesse viendra effacer les fleurs de votre visage.
La vieillesse est en gare, elle n'a plus qu'à attendre.
On porte la vieillesse suivant son caractère, cette seconde peau de l'être humain.
Il faut bien débuter dans la vieillesse, comme dans toutes les descentes, l'essentiel est de poser son pied d'aplomb.
La vieillesse chaque mois n'apporte avec elle qu'une déperdition nouvelle. On constate chaque jour une lézarde de plus, une fêlure, une brèche quelconque dans sa chair ou dans ses facultés. Bref, l'homme extérieur se détruit, et l'homme intérieur se renouvelle de moins en moins.
On ne meurt pas de vieillesse, on vieillit de mourir.
Les maux de la vieillesse ne sont pas nouveaux : ce sont les maux de l'existence, mais aggravés.
Comprenez qu'un jour la vieillesse viendra, et que c'est une bénédiction, non une malédiction.
Ce qui rend parfois la vieillesse très triste, c'est que nous vieillissons fragmentairement. Une partie de nous-mêmes, encore dans sa vigueur, assiste consternée à la décadence de l'autre. Trop souvent un cœur resté jeune n'a plus pour organes que des sens caducs ; quelquefois des sens ardents font le tourment et la honte d'une âme glacée.
La vieillesse donne naissance à une médiocrité qu'on a tendance à occulter par respect.
La vieillesse est une mauvaise compagne?