On flétrit du nom de sensualisme ce matérialisme voluptueux qui prétend faire des sens les dominateurs de l'âme.
La tempérance est la meilleure ouvrière de la volupté.
La tempérance est la plus fine et la plus délicate des voluptés.
Les voluptueux, en donnant tout à leurs sens et rien à leur cœur, éprouvent un vide que la multiplicité de leurs jouissances ne peut jamais remplir. La débauche, en les dégradant, leur ôte le pouvoir d'aimer sans leur en ôter le besoin.
On croit noyer gaiement sa conscience dans l'or et les voluptés, et on devrait croire que le remords remplit d'amertume la coupe même de l'ivresse.
On ne quitte guère les voluptés que par lassitude.
Les voluptés les plus délicieuses sont celles qui se partagent volontairement.
L'homme vain fait dépendre son bonheur de l'action d'un autre, le voluptueux de ses sensations, et le sage des actions qui lui sont propres.
Les méchants n'ont que des complices ; les voluptueux ont des compagnons de débauches ; les intéressés ont des associés ; le commun hommes oisifs a des liaisons ; les hommes vertueux ont seuls des amis.
Celui qui prend la volupté pour compagne de sa couche la voit bientôt remplacée par la douleur.
Tout comme les bons, les méchants ont leur volupté. L'homme flétri ne jouit pas moins de sa honte que l'honnête homme de sa belle conduite. C'est pourquoi les anciens nous prescrivent d'adopter la meilleure, non la plus agréable vie, afin que la volonté, droite et bonne, ait le plaisir non pour guide, mais pour compagnon.
La volupté suppose beaucoup de choix dans les objets, et de la modération dans la jouissance ; la débauche suppose le même choix, mais nulle modération ; la crapule exclut l'une et l'autre.
Les plaisirs peuvent causer plus de souffrances en un seul mois de maladie ou de vieillesse qu'ils n'avaient fait sentir de volupté durant toute la vie.
L'inquiétude, la jalousie, la volupté, c'est ce qui porte un être aux pires erreurs.
L'homme heureux avec l'être qui lui fit goûter la volupté suprême, ne s'en éloigne qu'à regret, cherche à le rencontrer sans cesse, le retrouve sans cesse avec de nouveaux délices, s'y attache, ne veut plus s'en séparer ; et d'une liaison si douce naissent tous les rapports de l'homme social.
L'incrédulité n'a point fait de voluptueux, mais la volupté a presque fait tous les incrédules.
L'excès de la douleur est redoutable autant que l'excès de la volupté.
La foi, c'est la volupté d'être.
La volupté met autant de soins à chercher l'ombre que la troupe des plaisirs bruyants en met à se produire pour rendre le public témoin de sa joie.
La réputation cherche le monde, et la volupté est heureuse de pouvoir vivre à l'écart.
Rien de plus funeste à la société que le voluptueux, c'est-à-dire celui qui ne recherche le plaisir ni avec ce choix de sentiment qui l'épure, ni avec cette délicatesse de goût qui ne fait que s'y prêter ; celui qui, n'ayant nuls principes, vicieux par air, débauché par oisiveté, ne trouve plus que du dégoût dans l'habitude du plaisir, et ne peut corriger ce dégoût que par des excès qui deviennent des besoins, d'autres excès plus grands encore.
La volupté est une libertine qui se déplaît dans le mariage, parce qu'il y a des liens trop serrés qui l'y rattachent.
La volupté est sur les bords de la douleur, elle y tombe sans la plus grande justesse d'équilibre.
Dans la campagne, il est de bien suaves choses qu'ignore l'œil vulgaire ; il ne voit que les roses. L'amour vrai sait par cœur, déserteur des salons, toutes les voluptés que donnent les vallons. La nature, en montrant sa grâce universelle, lui dit tous ses secrets pour l'attirer vers elle.
Tout s'émousse dans l'habitude ; l'amour s'endort sans volupté.
L'instinct voluptueux est un chat qui dort et qu'il ne faut jamais réveiller.
Le chagrin devient souvent la volupté lugubre d'une âme infortunée.
La volupté est le seul ennemi à vaincre par la fuite.
Les crimes auxquels la volupté nous porte sont plus atroces que ceux que la colère occasionne.
L'amour qui tend si naturellement à la volupté est fait de curiosité, presque entièrement. Et c'est ce qui explique la brièveté de la plupart des amours, qui meurent, dès que la curiosité est satisfaite.
L'amour vrai repousse le cœur rassasié de froides voluptés.
La volupté même et le bonheur ne se perçoivent point sans vigueur et sans esprit.
La volupté, au même titre que l'ascétisme, est un devoir du corps envers l'esprit.
Les voluptés, sont les filles du ciel, des dons de sa bonté ; en jouir, c'est honorer la divinité.
La conscience, la réputation, la santé et la bourse sont les victimes qu'on sacrifie à la volupté.
La volupté affaiblit l'esprit, et corrompt le cœur.
La volupté est faite de désir, de perversité, de curiosité allègre, d'insistance libertine.
On est puceau de l'horreur comme on l'est de la volupté.
L'âme n'est pas si forte contre la volupté que contre la douleur.
L'amour est le piment de l'amour, et rien mieux que le cœur ne corse la volupté.
La volupté ne se plait qu'avec l'indolence?