Recueil de poésie et de citations ainsi que des proverbes.
Les citations et phrases sur l'esprit (3).
1 — Notre phrase favorite sur l'esprit :
L'esprit des femmes a toutes sortes de rapports avec le diamant. Il est fin, il est précieux ; il a mille feux, mille étincelles ; il a des facettes qui rayonnent dans toutes les directions ; il éblouit enfin et se trahit même dans l'ombre dès que la plus petite ouverture lui est faite. Il ne peut pas rester dans un tiroir, il faut qu'il se montre, et c'est cette nécessité où il semble être de se faire voir qui explique la plupart des sottises célèbres qu'ont pu faire et dire les femmes d'esprit de tous les temps, depuis Eve et Pandore, qui n'étaient sottes ni l'une ni l'autre assurément. (Pierre-Jules Stahl). Consultez aussi nos meilleures citations sur l'esprit critique ainsi que notre dictionnaire des pensées sur l'esprit de famille.
2 — Les citations d'écrivains et de poètes sur l'esprit :
Penser en toutes choses avec jugement, avec sa sagesse, c'est ce qu'on appelle penser bien, et ce qui constitue le bon esprit, qualité beaucoup plus rare qu'on ne croit, et bien préférable au bel esprit. Il est vrai que ce dernier a quelque chose de plus brillant, de plus propre à faire naître l'admiration ; parce que tantôt il a cette vivacité, cette richesse d'imagination, qui conçoit les choses avec feu, les produit avec facilité, et présente sans cesse des objets nouveaux, des tableaux vifs et animés, des images frappantes ; tantôt il a cette fécondité, cette finesse d'esprit, qui rassemble et combine avec délicatesse les idées, trouve, aperçoit des rapports justes et heureux entre les choses qui paraissaient le moins en avoir, badine avec légèreté, frappe et renvoie avec promptitude, fait éclore d'ingénieuses saillies, donne lieu aux autres d'exercer leur pénétration en cachant une partie de la sienne, et l'enveloppe autant qu'il faut pour qu'on ait le plaisir de la découvrir.
Ceux qui ont le plus d'esprit sont ceux qui font les plus grandes fautes, c'est ce que tout le monde dit ! Mais cela vient de ce que l'on confond l'esprit d'imagination avec l'esprit de conduite, deux genres bien différents, qui se rencontrent rarement ensemble.
L'esprit a été donné à l'homme pour le guider, et il l'égare ; pour lui faire éviter les écueils, et il l'y précipite ; pour l'éloigner du vice, et il l'y entraîne par ses écarts : tout cela sert à faire penser que les dangers auxquels l'esprit nous expose l'emportent très souvent sur son utilité.
Il faut une grande fermeté d'esprit pour avoir un avis à soi sur le vrai mérite d'un homme établi dans l'engouement du monde, et il faut un courage héroïque pour le dire.
Le véritable homme d'esprit est celui qui est, naturellement ou artificiellement, bête quelquefois. L'esprit continu touche à la bêtise continue ; les plus bêtes le sont moins, certainement, que ceux qui abusent de leur esprit.
Dans les recherches essentielles de science, d'affaires ou de vertu, l'esprit est à la raison ce qu'est le fard à la beauté : il flatte au premier coup d'œil, déplaît au second, et flétrit à la longue.
La beauté de l'esprit donne de l'admiration, celle de l'âme procure l'estime, et celle du corps inspire l'amour. L'esprit, il est vrai, peut causer des passions, mais le corps recueille le profit des passions que l'esprit a inspirées.
On n'arrive à l'esprit des femmes que par le sentiment. Si vous voulez faire croire à une femme que six et six font treize, faites appel à son cœur, remuez sa sensibilité, faites-la pleurer, et vous en viendrez à bout. Une femme qui pleure est toujours convaincue.
L'esprit est à la conversation ce que l'assaisonnement est à une sauce : s'il n'y en a pas assez, elle deviendra fade ; s'il y en a trop, elle deviendra indigeste.
Un homme qui a plus d'esprit que de jugement est comme un vaisseau qui a trop de voiles, et pas assez de lest.
William Penn - Les fruits de l'amour d'un père (1790)
Les sottises et les folies que le bon esprit voit faire ne flattent point son amour-propre. Il ne fait pas alors comme tant de personnes, des comparaisons à son avantage. Il ne se croit pas plus de mérite, parce que d'autres n'en ont point ; et le ridicule d'autrui n'est pas pour lui un titre de se croire plus parfait qu'il ne l'est. Il trouve dans la conduite des autres, non de quoi devenir plus méprisant ou plus vain, mais de quoi se corriger et s'instruire, de quoi signaler sa patience ou son zèle, de quoi augmenter son expérience et sa sagesse. Il met à profit jusqu'aux malheurs d'autrui. Convaincu que c'est être bien sage que de le devenir aux dépens des autres, il profite de leurs fautes mêmes, et il apprend, par leur exemple, combien il est avantageux de ne pas leur ressembler. Les réflexions fréquentes, qu'il fait sur ses propres faiblesses, lui inspirent pour les autres la même indulgence dont il a besoin, et quoique irréconciliable avec le vice, il est à l'égard des personnes toujours disposé à excuser ou à pardonner tout ce qui peut l'être.