Les amours de vanité sont tout aussi tenaces que les amours de coeur.
La vanité a tellement besoin du mensonge pour s'enfler, et en use si souvent, que les deux défauts se confondent jusqu'à paraître n'en faire qu'un.
La vanité a des retours infinis : elle reparaît par les mêmes sentiments qui avaient servi à la dissiper.
La vanité perd plus de femmes que l'amour.
La vanité est l'orgueil des faibles ; elle les met en quelque sorte sur des échasses, pour leur faire atteindre le niveau des forts.
La vanité, c'est grâce à elle que nous prenons plaisir à toutes sortes de suffrages, même à ceux qui devraient nous faire douter de notre mérite.
La vanité, qui nous rend si ridicules, en revanche nous fait bien heureux ; aussi n'est-ce jamais sérieusement que nous parlons de nous défaire d'elle. Elle est comme ces favorites que les rois, cédant au cri public, feignaient de renvoyer, et logeaient plus près d'eux dans un appartement secret ; La vanité n'a jamais plus d'empire sur nous que lorsque nous paraissons l'avoir exilée. Il y aurait à écrire un chapitre très piquant sur la vanité des gens modestes.
Combien de gens font des aumônes que la vanité leur inspire !
Avec un homme gonflé de vanité, ce qu'il y a de mieux à faire, c'est de le payer avec sa propre monnaie, et de le gonfler plus encore.
C'est souvent par vanité que l'on parle, et c'est quelquefois aussi par vanité que l'on se tait.
La vérité est quelque chose dont je me débarrasse dès que possible. Une très mauvaise habitude ; d'ailleurs, au club, on se fait très vite mal voir des membres plus âgés. Ils appellent ça de la vanité. Ils n'ont sans doute pas tort.
À mesure que la science entre dans l'esprit, elle en fait sortir la vanité ; comme la liqueur, qui, entrant dans le vase, en fait sortir l'air !
La vanité est, de nos péchés mignons, le plus difficile à cacher.
Je plains, plutôt que je ne blâme, ceux qui ne vivent que pour la vanité. C'est assez innocent, mais c'est très ennuyeux.
De toutes les choses trompeuses de ce monde, je n'en connais point qui trompe autant que la vanité.
De l'amour-propre à la vanité, il n'est qu'un pas : celui que la sottise permet de franchir.
La vanité accompagne toujours les paroles si les effets ne les suivent.
La vanité nous prend au berceau, s'attache à nous pendant notre vie et suit encore notre cadavre au tombeau.
Il est bon d'ouvrir la veine à la vanité de peur que l'homme ne la garde en soi trop entière, et n'en devienne surmené. Il lui faut des écoulements, pour ainsi dire journaliers.
La vanité qui consiste dans le désir de plaire ou de se rendre agréable aux autres est une demi-vertu, car c'est évidemment une demi-humilité et une demi-charité.
La différence entre la vanité et l'orgueil, c'est que l'orgueil est une conviction bien arrêtée de notre supériorité en toutes choses ; la vanité au contraire est le désir d'éveiller chez les autres cette persuasion avec une secrète espérance de se laisser à la longue convaincre soi-même.
Au fond de tout, c'est le ver qui nous attend ; plus nous sommes truffés de vanités, plus il se régale.
Les fiertés ont de la race, les vanités n'en ont pas.
Il y a des gens qui semblent cirés de vanité.
La vanité est riche de tout ce qu'elle emprunte.
On garde ses lettres d'amour autant par vanité que par amour.
On rit de la vanité, on ne rit pas de l'orgueil.
La vanité s'étale, l'amour-propre se trahit, l'orgueil se laisse voir.
La vanité est pour les imbéciles une puissante source de satisfaction.
Quand la curiosité diminue, la vanité augmente.
La vanité ne rêve qu'envieux, et l'orgueil ne rêve qu'ennemis.
Si vous aimez mieux une bonne action au grand jour qu'à l'ombre, c'est que vous avez plus de vanité que de générosité dans le cœur.
La vanité est au cœur de l'homme ce que les jointures sont à l'armure du combattant.
La vanité est une sotte de chercher à briller dans les choses les plus indifférentes, et le mérite réel est raisonnable de voir ce qu'il y a de plus important, avec indifférence.
La vanité est une orgueilleuse voulant briller à tout prix ; qui, presque toujours, réussit à décourager la vertu et à l'éloigner.
Quand la vanité parle, la raison se tait.
Bien des gens se ruinent par vanité, et il est curieux de voir où quelques-uns placent cette vanité.
Il y a peu d'âmes assez fortes pour s'élever jusqu'à l'orgueil, presque toutes croupissent dans la vanité.
Cacher soigneusement sa vanité par pudeur intellectuelle, mais laisser entrevoir comme par mégarde un petit coin de son orgueil.
Nous ne serions pas assez sots pour nous rendre haïssables aux autres avec notre vanité si nous réfléchissons combien la leur nous les fait détester.
Nous soupirons après la vanité jusqu'à notre dernier soupir, et si, par impossible il ne nous reste alors plus rien de la vanité terrestre, la céleste vanité nous attire encore et plus que jamais.
Le meilleur parti que nous puissions tirer de notre vanité, c'est d'en faire litière à celle d'autrui.
Tout ce qu'on retranche à sa vanité on l'ajoute à son mérite.
La tombe seule étouffe notre vanité, à moins qu'elle ne la monumente.
La vanité a placé sur son entendement un bandeau qui ne s'écarte jamais, et elle marche en aveugle, heurtant les convenances, blessant tous ceux qu'elle rencontre, et faisant le vide autour d'elle par son outrecuidance et son aplomb ; ce que le monde pardonne le moins, c'est en effet l'amour-propre, qui prétend morigéner, redresser, éclairer les autres, et n'a point d'autre origine que l'admiration que l'on professe pour soi-même.
Le quant-à-soi est la vanité du silencieux.
La vanité naît soit de l'excès de l'orgueil, soit de son absence.
La vanité va jusqu'à dire des absurdités pour se faire remarquer.
Il entre toujours dans l'orgueil un peu de vanité.
L'orgueil est sincère, c'est la vanité qui ment.
Lorsque la vanité est le motif qui engage à faire des aumônes, on ne doit pas s'étonner si on se lasse bientôt.
Tandis que la vanité s'abaisse jusqu'à prendre pour point de comparaison les vices et les travers afin de se procurer quelques misérables jouissances, comme s'il y avait lieu de s'enorgueillir d'être plus spirituel qu'un sot, ou plus honnête qu'un fripon, la mauvaise humeur cherche à la cour de la fortune, des exemples de crédit et d'opulence, pour motiver ses plaintes et ses regrets, comme s'il fallait mourir de chagrin lorsqu'on n'est pas ministre, ou qu'on n'a pas cent mille écus de rente. Croyez-moi, prenez une route opposée. Vous réprimerez à coup sûr les mouvements d'un amour-propre désordonné, lorsqu'au lieu de chercher bien bas vos objets de comparaison, vous élèverez vos regards vers ces modèles de mérite et de savoir qui sont rares sans doute, mais qui cependant existent dans tous les pays : en les admirant, vous deviendrez modeste ; en tâchant de les imiter, vous deviendrez meilleur ; car si la perfection ne dépend pas de nous, l'application suffit pour acquérir les connaissances utiles, comme avec une volonté ferme on est toujours sûr d'atteindre à la vertu. Quant à la fortune, lorsque la richesse vous présente une perspective décourageante par son éloignement, tournez vos yeux vers l'aisance, elle n'est pas loin de vous, toujours prête à accorder ses précieuses faveurs au travail, à la persévérance et à la modération.
Lorsque la vanité, faussement modeste, s'abaisse dans l'espoir d'être relevée, on la punit cruellement, en la laissant où elle s'est mise.
Les satisfactions de la vanité sont les joies du paradis rêvées par les vertus mondaines.
La vanité se prend aisément aux pièges de l'adulation.
Notre vanité fait que nous ne voulons jamais avouer notre ignorance ; nous cherchons à nous la cacher à nous-mêmes, ou à nous accoutumer à n'en pas rougir : tel est le caractère des sots.
Un homme né vain croit difficilement qu'il ennuie ; un autre né timide craint souvent ce que celui-ci a peine à se persuader ; ce n'est pas que le second ait moins de vanité que le premier, c'est au contraire parce que la sienne est plus délicate.
S'il s'agit d'un petit service, adresse-toi au plus bienfaisant de tes amis ; s'il s'agit d'un grand service, adresse-toi au plus glorieux : la vanité accorde ce que la charité refuse.
Il n'y a point de folie dont on ne puisse guérir un homme qui n'est pas fou, hors la vanité.
La vanité, circonférence de l'amour-propre, montre un homme d'imagination vif et bon. L'orgueil, centre de l'égoïsme, trahit l'homme de raison froid et dur.
La vanité déteste le silence.
La vanité tremble devant le ridicule ; une noble fierté ne craint que le mépris.
Si nous nous trouvons moins heureux d'aimer que d'être aimé, c'est que nous n'aimons pas véritablement. Notre amour n'est autre chose que de la vanité.
On fait tout ce qu'on veut d'un homme vain en flattant sa vanité.
Les femmes ayant plus de vanité que de conduite doivent sacrifier l'une à l'autre.
Bien des personnes ne tirent vanité de leur vertu que parce qu'elles n'ont pas eu à la défendre.
Il y a trois sortes de glu pour piper l'espèce humaine : l'intérêt, la beauté et la vanité.
La sottise et la vanité, comme Oreste et Pylade, ne vont jamais l'une sans l'autre.
Le suffisant, le présomptueux et le fat sont le positif, le comparatif et le superlatif de la vanité.
L'égoïste ne se crée des amis que pour les faire servir de litière à sa vanité.
La vanité est le sceau de la médiocrité?