La politique est inséparable de l'histoire : le présent n'est que du passé accumulé.
Citation de Gustave Vapereau ; L'homme et la vie (1896)
La politique est inséparable de l'histoire : le présent n'est que du passé accumulé.
La petite politique a ses questions qu'elle impose, la grande ne connaît que celles qui s'imposent d'elles-mêmes.
On peut juger des progrès de la politique et de la religion dans une société à la profondeur des divisions qu'elles produisent.
Deux choses, la politique et le besoin d'argent, aujourd'hui dominent tout, et le plus souvent les deux n'en font qu'une.
Toute opinion politique est doublée d'un intérêt, et l'habit ne dure pas plus que sa doublure.
Sur le marché politique, le riche se vend aussi bien que le pauvre ; seulement il se paie plus cher.
L'honnêteté politique est une condition que tous les partis imposent à leurs adversaires.
En politique tout est piédestal ou tribune, même un tas de fumier.
La politique a des spécifiques qui ne soulagent les maux présents qu'en altérant la santé pour toujours.
En politique, comme en amour, le seul moyen de ne pas manquer à ses promesses est de n'en pas faire.
L'éloquence politique a ses variétés : charlatans qui amusent, déclamateurs qui ennuient, beaux diseurs qui charment, et tribuns qui font peur.
Le bien que nous pouvons penser de nos amis politiques est en raison du mal qu'en disent nos ennemis.
Rien n'est désintéressé en politique, pas même la vertu : on est toujours vertueux contre quelqu'un.
L'homme naïf fait de la politique en philosophe, l'ambitieux de la philosophie en politicien.
Le jeu de la politique est fait tour à tour de défaites honorables et de honteuses victoires.
Pour beaucoup, la politique est un moyen de se faire des revenus sans mise de fonds et une profession sans apprentissage.
À en juger par ses élus, la politique n'est pas moins aveugle que la fortune ou l'amour.
La politique est le premier des arts et le dernier des métiers.
Quand on a l'esprit tranchant et l'humeur solitaire, ou ne se fait pas député.
La politique est une passion sérieuse comme l'amour, qui prend tout le temps et toutes les forces de celui qui s'y livre.
Une assemblée politique est une espèce de bal masqué où les mauvaises passions se déguisent sous le masque des vertus.
En politique, l'homme qui parle est l'ennemi naturel de celui qui écoute.
Il en est de la politique comme de l'amour. Ce n'est pas parce que quelqu'un vous fait du bien, vous honore, vous donne la dignité et l'aisance, vous comble de soins qu'on l'aime. J'allais écrire que le peuple français est semblable à une femme, mais il est plutôt un homme, préférant à tout coup une coquine qui lui en fait voir de toutes les couleurs, le trompe et le met sur la paille, à une bonne fille dévouée, fidèle, sérieuse, indulgente, économe.
On a pour l'ami politique des indulgences qu'on n'aurait pas pour un ami ordinaire, on ferme les yeux sur ses pires coquineries, on se compromet pour le tirer de situations embarrassantes, on l'absout de ses défauts de caractère, voire de ses vices et de ses lâchetés ; on partage avec lui ce trésor inestimable qu'est une conformité d'idées et de buts grâce à quoi il n'y a jamais de temps mort dans la conversation, jamais d'ennui dans une liaison.
La difficulté de l'art politique pour un homme de lettres est la nécessité de répéter les mêmes choses jusqu'à plus soif, car il faut faire entrer certaines notions dans la tête des auditeurs. Ceux-ci n'écoutent pas ou n'écoutent qu'à moitié : ils ne se donnent pas la peine de comprendre, et quand ils ont enfin compris ils s'empressent d'oublier. Les murailles de leur entendement ne tombent qu'au trentième ou au quarantième rabâchage.
Rien ne contribue davantage à envenimer les questions, à aggraver les situations, à fausser les esprits, qu'une politique bâtarde, sans dignité et sans suite, qui ne sait pas ce qu'elle veut, parce qu'elle n'ose jamais vouloir.
Ceux qui jouent aux prophètes en politique sont toujours punis, surtout s'ils ont raison, c'est-à-dire s'ils tirent des conclusions qui ont l'allure surprenante et saugrenue de la vérité. On les prend pour des farceurs, pour des rêveurs.
Un homme politique qui dit au peuple des choses que le peuple ne peut pas comprendre se met au-dessus du peuple. C'est un homme politique qui méprise le peuple.
La politique est une chose cruelle parce que, tôt ou tard, les notions d'honneur, de loyauté, de justice, cèdent la place aux mathématiques.
La politique est comme le commerce, il faut la faire en grand pour qu'elle intéresse.
Les partis politiques ont une façon élégante d'accepter les défaites qui est insupportable. Les partis politiques appartiennent à la catégorie des cocus « talon-rouge » faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ne se permettant pour exprimer leur douleur que des sourires d'une mélancolie distinguée.
La liberté politique bien analysée est une fable convenue imaginée par les hommes qui gouvernent pour endormir les gouvernés.
En politique, la seule honnêteté possible est peut-être l'illusion.
Tout l'art du politique consiste à adhérer aux parois tout autant qu'aux paroisses.
Je vomis les politiques gominés d'importance qui multiplient les interviews.
La sincérité n'a pas toujours plein cours en politique.
En politique, on fait souvent beaucoup de bruit pour rien : autant alors en emporte le vent.
L'indifférence que d'aucuns montrent pour la politique est un tort ; c'est grâce à une telle indifférence que les gouvernements agissent à leur guise, sans généralement se soucier des intérêts réels de la collectivité.
Pour faire de la bonne politique, il faut faire abstraction de ses intérêts personnels.
Le premier principe de la politique réaliste est qu'en politique il n'y a point de principes, qu'il n'y a que des occasions, que les occasions sont fugitives, qu'il faut les prendre aux cheveux ; que, si on les laisse échapper, elles ne reviennent jamais.