2 — Les 153 citations et pensées sur politique. Si vous recherchez un proverbe, consultez nos meilleurs proverbes sur politique :
Le seul but d'un politique est de faire triompher sa doctrine, qui est son âme même, en ce qu'elle suppose une philosophie différente des diverses philosophies auxquelles on veut le convertir. Il sera bien temps, après la victoire, d'examiner s'il y avait du bon dans les doctrines antagonistes, et de les reprendre sans danger pour notre intégrité spirituelle. Voler une idée quand on est dans une position de force est tout autre chose que d'y acquiescer de bonne foi avant qu'on ait établi notre supériorité.
Après avoir rendu des services à leur pays, il reste aux hommes politiques à s'en rendre un à eux-mêmes, c'est de se retirer à temps.
Benoît Champy - Les pensées et réflexions philosophiques (1872)
La politique est mon seul plaisir. Vous comprenez, de nos jours, il est mal vu de flirter avant quarante ans ou d'être romantique avant quarante-cinq ans, et nous autres pauvres femmes de moins de trente ans, ou du moins qui le prétendons, n'avons pas d'autre choix que la politique ou la philanthropie. Or la philanthropie me paraît être devenue le refuge de ceux qui ont envie d'ennuyer leurs prochains. Je préfère la politique. Je pense qu'elle est plus... seyante.
Oscar Wilde - Les aphorismes et pensées (1854-1900)
La vérité est une chose des plus compliquées, la politique une affaire des plus compliquées. Il est difficile de saisir tous ces rouages. On peut avoir certaines obligations envers des gens, dont il faut s'acquitter. En politique, tôt ou tard, il faut faire des compromis. Tout le monde en fait.
Oscar Wilde - Les aphorismes et pensées (1854-1900)
En politique et en affaires, il n'y a pas d'amis. Celui qui vous apporte une idée est votre ami ; celui qui vous fait faire une sottise, un ennemi !
Il en est de la politique comme de l'amour. Ce n'est pas parce que quelqu'un vous fait du bien, vous honore, vous donne la dignité et l'aisance, vous comble de soins qu'on l'aime. J'allais écrire que le peuple français est semblable à une femme, mais il est plutôt un homme, préférant à tout coup une coquine qui lui en fait voir de toutes les couleurs, le trompe et le met sur la paille, à une bonne fille dévouée, fidèle, sérieuse, indulgente, économe.
On a pour l'ami politique des indulgences qu'on n'aurait pas pour un ami ordinaire, on ferme les yeux sur ses pires coquineries, on se compromet pour le tirer de situations embarrassantes, on l'absout de ses défauts de caractère, voire de ses vices et de ses lâchetés ; on partage avec lui ce trésor inestimable qu'est une conformité d'idées et de buts grâce à quoi il n'y a jamais de temps mort dans la conversation, jamais d'ennui dans une liaison.
La difficulté de l'art politique pour un homme de lettres est la nécessité de répéter les mêmes choses jusqu'à plus soif, car il faut faire entrer certaines notions dans la tête des auditeurs. Ceux-ci n'écoutent pas ou n'écoutent qu'à moitié : ils ne se donnent pas la peine de comprendre, et quand ils ont enfin compris ils s'empressent d'oublier. Les murailles de leur entendement ne tombent qu'au trentième ou au quarantième rabâchage.
Rien ne contribue davantage à envenimer les questions, à aggraver les situations, à fausser les esprits, qu'une politique bâtarde, sans dignité et sans suite, qui ne sait pas ce qu'elle veut, parce qu'elle n'ose jamais vouloir.
Ceux qui jouent aux prophètes en politique sont toujours punis, surtout s'ils ont raison, c'est-à-dire s'ils tirent des conclusions qui ont l'allure surprenante et saugrenue de la vérité. On les prend pour des farceurs, pour des rêveurs.
Un homme politique qui dit au peuple des choses que le peuple ne peut pas comprendre se met au-dessus du peuple. C'est un homme politique qui méprise le peuple.
Les partis politiques ont une façon élégante d'accepter les défaites qui est insupportable. Les partis politiques appartiennent à la catégorie des cocus « talon-rouge » faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ne se permettant pour exprimer leur douleur que des sourires d'une mélancolie distinguée.
Jean Dutourd - Le septennat des vaches maigres (1984)
La liberté politique bien analysée est une fable convenue imaginée par les hommes qui gouvernent pour endormir les gouvernés.
L'indifférence que d'aucuns montrent pour la politique est un tort ; c'est grâce à une telle indifférence que les gouvernements agissent à leur guise, sans généralement se soucier des intérêts réels de la collectivité.
Le premier principe de la politique réaliste est qu'en politique il n'y a point de principes, qu'il n'y a que des occasions, que les occasions sont fugitives, qu'il faut les prendre aux cheveux ; que, si on les laisse échapper, elles ne reviennent jamais.
Victor Cherbuliez - Les hommes et les choses du temps présent (1883)
La politique turbulente qui, depuis bientôt un siècle, fait que nous nous jetons tantôt à droite, tantôt à gauche, cause au vaisseau un roulis qui l'empêche d'avancer et de « gouverner », et donne des nausées aux passagers, en attendant qu'elle fasse chavirer et couler le bâtiment.