La prospérité des peuples devient victime de leur amour-propre, après en avoir été l'instrument.
Dans certains cas, un peuple a le droit d'être neutre — comme un homme a le droit d'être bas.
Les peuples tiennent à la fois du lion et du dromadaire ; ils ont tantôt la fureur du premier, et tantôt la patience du second.
On ne fait des peuples libres qu'avec des hommes indépendants.
La vie du peuple est comme la vie des hommes, elle est pleine de contradictions.
Les peuples qui renient Dieu pour retourner au paganisme renoncent à la civilisation pour rentrer dans la barbarie.
Un peuple n'a que les institutions qu'il mérite, soit qu'il se les donne, soit qu'il se les laisse imposer.
Le grand monde a ses fêtards ; le bas peuple a les siens. Ils ne diffèrent que de surface... au fond même animalité.
Tous les peuples ont une religion, quelques-uns ont l'opium en plus.
Tout comme les individus, les peuples sont capables d'aliénation mentale.
La Providence est l'instinct de conservation d'un peuple ; nous objectivons cet instinct, et voilà un bon Dieu de bâti !
Il n'y a que ceux qui veulent tromper le peuple et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir le retenir dans l'ignorance ; car plus ils seront éclairés, plus il y aura de gens convaincus de la nécessité des lois, du besoin de les défendre, et plus la société sera assise, heureuse, prospère.
Ce n'est pas une raison parce qu'un peuple manque de moralité pour qu'il dispense d'en avoir à ceux qui le gouvernent.
On dit que le peuple français est celui qui se laisse prendre le plus facilement aux jongleries du pouvoir ; à mon sens, cela prouve qu'il ne faut pas un grand génie pour tromper ceux qui ne demandent pas mieux que d'être trompés ; la politique se réduit donc à l'art d'amuser des enfants.
L'instinct du peuple est comparable à celui du cheval qui rue contre la cravache quand il ne peut atteindre celui qui la tient. Les exécuteurs des lois portent toujours la peine de l'exécration due à celui qui les impose ; et le degré de civilisation et d'autonomie, auquel est parvenue une nation, peut toujours être apprécié d'après le respect et la sympathie qui entourent les agents de la force publique.
Les peuples ne cesseront de jouer le rôle de moutons qu'on mène à la boucherie, et ne deviendront des sociétés d'hommes libres que par le développement de leur intelligence ; tant qu'ils seront livrés à l'ignorance et aux préjugés, ils resteront courbés sous le joug de leurs passions aveugles ou sous le despotisme des tyrans.
Un peuple vertueux ne manque jamais d'hommes nécessaires. Pour un peuple vicieux, aucun talent n'est utile. Bien au contraire, car plus un homme vicieux a de talent, plus il est fatal à son peuple.
S'il est un âne affublé d'une peau de lion, le peuple est un lion sur lequel on a jeté une peau d'âne.
Le dictionnaire d'un peuple est la peinture de tout leur être social et individuel.
Le vrai moyen de témoigner son respect pour le peuple n'est point de l'endormir en lui vantant sa force et sa liberté, c'est de le défendre, c'est de le prémunir contre ses propres défauts ; car le peuple même en a.
Une masse ignorante forme chez un peuple une magnifique réserve de vie. C'est un champ immense de petites fleurettes qui épuise pour un éclat inutile la sève de la terre.
Comme bien des hommes, le peuple sait mieux ce qu'il ne veut pas que ce qu'il veut.
Un homme a rarement le sentiment de la mesure, un peuple jamais.
Heureux les peuples qui n'ont pas d'histoire et les démocraties qui n'ont pas de sauveurs !
La guerre est un métier qui fait vivre une multitude de particuliers, en attendant que les peuples en meurent.
La dépopulation, résultant de calculs égoïstes, est le suicide d'un peuple.
Quand un peuple a trouvé le gouvernement conforme à ses intérêts et à son caractère, les agitateurs et les faiseurs d'émeutes perdent leur temps.
Un peuple est comme une armée, où il y a des officiers et des hommes de troupe. Dans une armée, beaucoup d'hommes de troupe sont satisfaits de leur condition subalterne et refusent de passer sous-officiers. Celui qui veut devenir lieutenant ou capitaine possède en lui l'ambition d'atteindre ce grade et la certitude d'être apte à exercer un commandement. Par suite, il fait ce qu'il faut pour y parvenir.
La solitude est un désert que chacun peuple à son gré.
Quand on a affaire à un peuple léger, inégal, sans raison, il me faut pas le laisser sans affaire ; il faut le tenir toujours dans quelque grand embarras, afin qu'il ait sans cesse besoin de vous, et qu'il ne s'avise pas de censurer votre conduite.
La fusion intime de deux peuples est une chose impossible. En les parquant sur la terre, Dieu donna à toutes ces grandes familles un caractère propre, ineffaçable. Il peut bien s'établir entre elles des relations, des alliances, des héritages ; mais jamais on ne verra deux d'entre elles vivre longtemps en paix abritées sous le même toit.
Le peuple ignorant est toujours facile à séduire, et il obéit à la voix.
La loi du plus fort est la seule qui ait cours entre les peuples.
Partout où l'intérêt privé est en jeu, l'intérêt public est en souffrance et les améliorations deviennent impossibles. Il est pénible d'en faire l'aveu, les grandes réformes ne peuvent s'opérer qu'au moyen des révolutions. Les peuples, emportés alors comme des coursiers fougueux, se dirigent droit au but, en écartant tous les obstacles, même au risque de se jeter dans les abîmes.
Le peuple, sous les bons gouvernants, ne souffre ni le froid ni la faim. Ce n'est pas que ces gouvernants habillent ou nourrissent la nation ; c'est que, par de bonnes lois, ils encouragent et protègent le cultivateur.
Le peuple le plus civilisé est celui qui met le plus d'idées en circulation, et où les idées ont plus de valeur que les marchandises.
On asservit les peuples avec de la gloire, qui rend tout possible et fait tout pardonner.
Les peuples ont tous quelque chose de commun, c'est le besoin de perfectionnement ; ils ont chacun quelque chose de particulier, c'est le genre de malaise qui paralyse leurs efforts.
Le propre du peuple est le patriotisme qui, comme toutes les vertus, devient un vice quand on le pousse au paroxysme.
Quand on a l'honneur d'être à la tête du peuple français, il y a un moyen infaillible de faire le bien, c'est de le vouloir.
Le peuple donne sa faveur, jamais sa confiance.
Ils sont beaucoup qui ont flatté le peuple sans l'aimer.
Un peuple vraiment disposé à s'insurger, éclate, va chercher des chefs, les supplie, les force de se mettre à sa tête, mais n'attend pas qu'on l'organise.
On juge les peuples comme les hommes, sur une longue vie, sur des œuvres, sur la continuité de leur caractère, sur l'application qu'ils apportent à persévérer dans leur être.
On aime le peuple en masse plus qu'en particulier.
Si le peuple pouvait se résoudre à ne s'enquérir jamais de ce qui doit se faire, mais de ce qui s'est fait, pour s'en instruire et en profiter, les affaires publiques n'en iraient que mieux.
Il serait aussi avantageux pour les peuples d'être gouvernés par un baromètre que par des souverains absolus.
Les peuples heureux et prospères sont ceux où la loi intervient le moins dans l'activité des hommes et où l'Etat se fait le moins sentir.
Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, la félicité n'écrit guère et préfère chanter.
Pour un peuple, une civilisation trop rapide est comme un habit somptueux endossé à même la peau.
Le bien du peuple est la première loi?