Il y avait jadis une société, il n'y a plus que des foules,disait Gustave Vapereau. Un philosophe et poète suisse, Henri-Frédéric Amiel, a écrit :
La vraie société, la seule enviable, c'est celle de l'intelligence et du mérite, du génie et de la vertu. Les hommes à idées et les hommes de cœur, voilà ceux qu'il est bon de fréquenter, de connaître et de pratiquer, de voir et d'aimer. On se rouille, on se vulgarise, on se détériore intellectuellement et moralement, parmi les autres, qu'ils soient de la basse ou de la haute, du nombre des millionnaires ou des journaliers, joueurs à la bourse ou des buveurs d'absinthe.
La société, c'est plus que le bonheur et la joie ; c'est encore la liberté de l'homme.
Au-delà d'une certaine réussite politique, artistique ou financière, non seulement la société ne fait plus de cadeaux, mais encore elle essaie de récupérer ce qu'elle a offert.
Société, destinée, deux grands mots pour voiler nos fautes.
La société est remplie de ménagements pour ceux qui se font craindre.
La société fourmille d'hommes qui n'ont que des demi-vertus ou des demi-défauts.
L'homme est fait pour la société comme la fourmi pour la fourmilière.
La bonne société devrait être aussi digne qu'une cérémonie, aussi peu réaliste, et devrait associer le caractère factice d'une pièce de théâtre romantique à l'esprit et à la beauté qui nous rendent ces pièces si délicieuses.
J'aime la société londonienne, elle est faite de beaux idiots et de fous brillants.
Qui dit Société, dit un nombre indéfini d'hommes qui habitent la même planète, qui se communiquent, dont chacun ne peut suffire seul à ses besoins, qui par conséquent dépendent tous les uns des autres. Cette dépendance entraîne nécessairement des devoirs mutuels, conformes à la loi divine, à l'utilité générale, et à l'agrément particulier.
La société, telle que la civilisation nous la fait, ressemble à un camp mis au pillage, et où, dans la part des biens et des positions, l'audace et la médiocrité l'emportent sur le mérite et la modestie. Les hommes, dans la société, sont comme les arbres dans une forêt trop épaisse : il faut qu'ils soient étouffés ou qu'ils étouffent les autres.
La société où je vis et l'air que je respire, exercent sur moi une influence que je sens d'autant moins qu'elle me pénètre davantage.
Une société menacée par plusieurs monstres court chercher entre les griffes de l'un d'eux un refuge contre la dent des autres.
La société est une ruche où les abeilles ont la bonté de nourrir les frelons.
Il n'y a pas plus de société sans gouvernement que de gerbe sans lien.
Il n'est donné qu'aux chats de cumuler les agréments de la société avec ceux de l'indépendance.
Sophisme actuel : on ne défend plus une patrie, on défend une société.
Que la jeunesse ne veuille plus rien avoir de commun avec ces adultes qui ont démoli la société, cela me semble vraiment la moindre des choses.
La société des femmes est l'élément où se développent les bonnes mœurs.
La société est un vaisseau sur lequel nous sommes tous passagers.
Le monde où je vis n'est pas le mien, et je ne comprends rien à la société qui m'entoure.
Il faut à une société, pour se bien porter, de bons petits abus, bien enracinés dans le sol et protégés contre les intempéries par la rouille. Les abus sont le salut des nations.
La société n'est qu'un jeu où chacun a des intérêts distincts et un plan à suivre.
On ne saurait évaluer ce que perd la Société à négliger des forces pour employer des faiblesses, à fouler de ses pieds bêtes des philosophes qui régleraient supérieurement sa marche, pour se laisser conduire par des aventuriers n'ayant le plus souvent ni tête, ni cœur.
La société dont tous les membres exigeraient toute l'étendue de leurs droits ne serait qu'une société d'égoïstes.
La société française n'obéit pas à une impulsion, mais elle cherche une trace à suivre ; elle ne marche pas, elle erre à l'aventure.
La composition d'une armée représente toujours fidèlement l'état politique d'une société.
Comme le corps humain, une société ne prospère qu'autant que les parties dont elle est composée remplissent chacune régulièrement leurs fonctions ; l'immobilité d'une seule entraîne la ruine de toutes les autres. Or, la tête, siège de l'intelligence, doit conduire le reste du corps ; ou, si elle manque à sa mission, elle meurt avec lui.
Si la société française faisait une meilleure place aux femmes à barbe, les chiffres d'affaires des fabricants de rasoirs diminueraient.
Je n'aime pas plus les roses déformées par la culture que je n'aime les jeunes filles émancipées par la société.
La vie en société est ainsi faite qu'on est obligé d'avoir trois sortes d'amis : les amis qu'on aime, les amis qu'on n'aime pas et les amis qu'on ne peut pas souffrir.
La société est le champ d'expérience où l'homme apprend ce qu'il vaut. Là, il suit pas à pas ses qualités, ses défauts, ses travers, et peut les observer aux prises avec les épreuves les plus variées et les plus significatives. Les comparaisons abondent et s'imposent. Les sympathies et les antipathies qu'il ressent, celles qu'il fait naître ; ses triomphes, ses défaites, ses défaillances, l'attention qu'on lui prête, les égards qu'on lui témoigne, sont autant d'indices qui le classent et l'édifient sur la valeur de son esprit, de son cœur et de son caractère. Si après avoir respiré cette atmosphère ardente du monde, qui trempe et aiguise toutes les facultés, un homme s'en fait encore accroire et se montre un sot… il l'est.
Société : Conglomérat aux responsabilités très limitées.
Si notre société ne compte plus dans ses rangs de personnages exceptionnels, c'est qu'elle n'en a plus besoin.
S'il m'est arrivé de « frimer » autant, c'est parce que dans notre société il faut feindre la prospérité avant de l'obtenir.
La société qui m'émoustille me met en fuite.
Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Des besoins innombrables, un penchant naturel, inné, forment les liens de la société, et nous voyons par-là que nous ne sommes pas faits uniquement pour la solitude. La société est le premier besoin de l'homme.
S'il est beau et noble de se rendre indépendant des autres hommes, et de se retirer quelquefois à l'écart, il est bon aussi de se rapprocher de la communauté sociale et d'y apporter un esprit amical, car nous sommes, Dieu soit loué ! appelés à vivre en société.
La société est une espèce de comédie, souvent entremêlée de scènes tragiques, où chacun joue son rôle bien ou mal, mais personne ne connaît la pièce.
La dictature militaire, la dernière ressource et le châtiment des sociétés en pourriture.
L'homme a besoin du vêtement de la société, sinon on a l'impression de quelque chose de nu, de pauvre, d'un membre qui serait comme déplacé et dépouillé. Il doit être enveloppé d'arts et d'institutions, tout comme de vêtements corporels. De temps à autre, un homme de nature rare peut vivre seul, et doit le faire ; mais enfermez la majorité des hommes, et vous les désagrégerez.
Seul celui qui n'a pas besoin de la société est un bon compagnon.
Qui ne conviendra que la société serait une chose charmante, si les hommes s'intéressaient les uns aux autres ?
Tout pour nous et nos sociétaires : voilà l'esprit de toute société particulière. Et on est à se demander comment des gens à vues larges, avec des idées grandes et généreuses, peuvent se fourrer dans de pareils guêpiers. C'est beaucoup gagner sur la vie, que de s'aider de l'expérience des autres.
Administrateur de société : Personnage ainsi qualifié parce qu'il n'administre rien, et surtout pas sa société.
La société est composée de deux classes d'hommes, les sots et les fripons.
Il faut réhabiliter l'adjectif « gentil » qui semble désigner aujourd'hui quelqu'un de faible, d'idiot, alors que rien n'est plus beau que la gentillesse et que, sans elle, la vie sociale serait insoutenable.
Toute société, pour se maintenir et vivre, a besoin absolument de respecter quelqu'un.
La société est un grand moulin où des hommes, sans cesse broient des hommes, pour le compte d'une Humanité prochaine.
La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler.
La société vit de la force et non de la justice, l'argent est son Dieu.
La société est un pacte de tromperie réciproque, un échange convenu de fausse monnaie, un coupe-gorge, et un brelan décoré de politesse et embelli de faux semblants.
La société des femmes est la source du bon usage.
Pour se passer de société, il faut être un dieu ou une brute.
Il n'est point de société possible et durable sans justice.
Où la justice décline, la société déchoit.
La société est bien gouvernée, quand les citoyens obéissent aux magistrats, et les magistrats aux lois.
Un homme de société est presque toujours un homme nuisible à la société.
Faire partie de la bonne société est une corvée, n'en pas faire partie est une tragédie.
Sur toute la face du globe il existe des sociétés où les hommes mettent en commun leurs travaux et leurs lumières pour passer le moins malheureusement possible les heures de leur pèlerinage, et pour accomplir leurs destinées terrestres. Ces sociétés sont diverses comme les besoins qui leur donnent naissance, resserrées dans d'étroites limites, vivantes quelques siècles, puis éteintes pour toujours.
En société, on croit se faire pardonner ses pauvretés de langage en les mettant entre guillemets.
La société du vulgaire est pire que le poison?