Le propre du peuple est le patriotisme qui, comme toutes les vertus, devient un vice quand on le pousse au paroxysme.
Quand on a l'honneur d'être à la tête du peuple français, il y a un moyen infaillible de faire le bien, c'est de le vouloir.
On juge les peuples comme les hommes, sur une longue vie, sur des œuvres, sur la continuité de leur caractère, sur l'application qu'ils apportent à persévérer dans leur être.
On aime le peuple en masse plus qu'en particulier.
Il serait aussi avantageux pour les peuples d'être gouvernés par un baromètre que par des souverains absolus.
Pour pouvoir aimer vraiment le peuple, il faut se tenir à distance de lui. On peut ainsi compatir à sa misère sans être offusqué par sa bassesse.
Où finit la liberté du roi ? Où commence celle du peuple ?
Rien n'est souvent plus peuple qu'une assemblée nombreuse.
Un peuple conquérant est un peuple préalablement conquis et opprimé par un maitre.
Les peuples vivent d'honneur autant que de pain.
Le paradoxe qui décrédibilise les politiques : Ils ne peuvent se hisser au sommet de l'État qu'en affirmant incarner un peuple auquel, en s'élevant peu à peu, ils ne ressemblent plus du tout.
Il ne suffit pas de bien gouverner les peuples, il faut leur faire aimer leur gouvernement et les apprivoiser avec la raison en l'accommodant à leurs goûts.
Tout un peuple debout est bientôt armé.
Il n'y a pas de plus pesant joug que celui qu'un peuple impose à un autre peuple.
Le Roi représente Dieu, le Parlement représente le Peuple, dites-moi lequel est le plus grand ?
La fraternité des peuples, c'est la paix, c'est le respect de toutes les nationalités, c'est la force désarmée par le droit.
Dans la régénération des peuples, le génie politique fait des institutions qui forment des citoyens, et créent à leur tour de nouveaux génies politiques.
Deux peuples qui se font une guerre meurtrière pour la possession d'une province sont bien plus jeunes que deux gamins qui se donnent des coups de poing pour la possession d'une bille.
Le peuple est l'arbre qui ne meurt point, qui subsiste indéfiniment ; les individus sont les feuilles qui se renouvellent chaque année, qu'il nourrit de sa sève et qui contribuent, pendant qu'elles vivent, à l'entretenir.
À quoi bon des frontières entre peuples qui se tendent la main ? C'est s'éloigner, au lieu de se rapprocher. C'est agir en sens contraire de l'œuvre pacifique qu'accomplissent les chemins de fer et la navigation, ces deux agents de l'unité européenne, et de l'unité universelle.
La liberté n'entrera profondément, en France, dans les idées et dans les mœurs qu'après que la centralisation aura cessé de créer une nation de fonctionnaires au milieu d'un peuple de contribuables.
Il faut que le peuple soit abruti pour être gouvernable.
Chez tous les peuples qui ont une grande mobilité, la fermeté est plus rare que le courage.
Le peuple est inconstant, et sa faveur fragile.
Il y a des hommes qui, sous le poids du jour, sans cesse exposés au soleil, à la pluie, au vent, à toutes les intempéries des saisons, labourent la terre, déposent dans son sein, avec la semence qui fructifiera, une portion de leur force et de leur vie, et en obtiennent ainsi, à la sueur de leur front, la nourriture nécessaire à tous, ces hommes-là sont des hommes du peuple.
Le peuple possède la gaieté et la santé, deux choses qui le rendront toujours la classe d'hommes la plus heureuse : l'exercice occupe sans cesse leurs esprits, l'inaction ne les plonge jamais dans l'ennui ; et ce dégoût universel qui prend sa source dans la satiété de toutes choses ne saurait trouver entrée dans leur cœur.
Il y a des peuples qui ne sont fidèles que faute d'occasion de ne l'être pas.
Quand les rois se présentent aux yeux de leurs peuples, l'envie les y accompagnent.
Les peuples voyageurs traitent les hommes comme les pays. Quand ils changent de lieus, ils changent aussi d'amis.
Le peuple qui ne sent pas la main de celui qui le gouverne lui fait sentir la sienne.
L'administration doit faire peu pour les plaisirs du peuple, assez pour ses besoins, et tout pour ses vertus.
J'avais le bonheur d'être malheureux, voilà ce qu'un peuple peut dire avec autant de raison qu'un individu. — Les peuples impurs ressemblent aux fleuves qui ne déposent leur limon que lorsqu'ils se brisent contre des rochers.
Il est aisé de démuseler le peuple, mais on ne le remusèle pas comme on veut.
Quand on a affaire à un peuple léger, inégal, sans raison, il me faut pas le laisser sans affaire ; il faut le tenir toujours dans quelque grand embarras, afin qu'il ait sans cesse besoin de vous, et qu'il ne s'avise pas de censurer votre conduite.
La fusion intime de deux peuples est une chose impossible. En les parquant sur la terre, Dieu donna à toutes ces grandes familles un caractère propre, ineffaçable. Il peut bien s'établir entre elles des relations, des alliances, des héritages ; mais jamais on ne verra deux d'entre elles vivre longtemps en paix abritées sous le même toit.
Le peuple ignorant est toujours facile à séduire, et il obéit à la voix.
Le peuple est heureux quand tout le monde obéit aux lois.
Partout où l'intérêt privé est en jeu, l'intérêt public est en souffrance et les améliorations deviennent impossibles. Il est pénible d'en faire l'aveu, les grandes réformes ne peuvent s'opérer qu'au moyen des révolutions. Les peuples, emportés alors comme des coursiers fougueux, se dirigent droit au but, en écartant tous les obstacles, même au risque de se jeter dans les abîmes.
Le peuple le plus civilisé est celui qui met le plus d'idées en circulation, et où les idées ont plus de valeur que les marchandises.
On asservit les peuples avec de la gloire, qui rend tout possible et fait tout pardonner.
Le peuple donne sa faveur, jamais sa confiance.
Ils sont beaucoup qui ont flatté le peuple sans l'aimer.
Un peuple vraiment disposé à s'insurger, éclate, va chercher des chefs, les supplie, les force de se mettre à sa tête, mais n'attend pas qu'on l'organise.
Si le peuple pouvait se résoudre à ne s'enquérir jamais de ce qui doit se faire, mais de ce qui s'est fait, pour s'en instruire et en profiter, les affaires publiques n'en iraient que mieux.
Les peuples heureux et prospères sont ceux où la loi intervient le moins dans l'activité des hommes et où l'Etat se fait le moins sentir.
Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, la félicité n'écrit guère et préfère chanter.
Il n'y a rien de si méchant que les peuples à demi civilisés, et l'on peut en dire autant des individus.
Sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est toujours esclave.
Le peuple gouverne par le vote, c'est l'ordre, et règne par le scrutin, c'est la paix.
La question n'est pas de savoir quel est le meilleur gouvernement, mais quel est le peuple le mieux gouverné.
L'amitié des peuples vaut mieux que leur soumission.
Le peuple est le seul censeur de ceux qui le gouvernent.
Le ciel n'a pas deux soleils ; le peuple n'a pas deux souverains.
Le peuple prend souvent l'inquiétude et l'impatience pour l'amour de la liberté.
On domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu'en s'occupant de leurs intérêts.
La littérature des peuples commence par les fables et finit par les romans.
Le bonheur des peuples dépend et de la félicité dont ils jouissent au-dedans, et du respect qu'ils inspirent au-dehors.
La voix du peuple n'a d'autorité que lorsqu'elle est celle d'un peuple contenu.
Le peuple est capable de vertu, mais incapable de sagesse.
Un peuple fier chérit tout à la fois, sa liberté, sa patrie et ses lois.
Savoir manier les sentiments d'un peuple, c'est diriger sa volonté
Dieu aime son peuple, il le punit, il lui pardonne.
La voix du peuple est à notre réputation ce que le vent est à la flamme.
Chaque peuple a son siècle, et chaque homme a son jour.
On peut vaincre un peuple guerrier, mais un peuple libre est invincible.
Un peuple facile à amuser ne doit pas être difficile à gouverner ; gouverner, c'est amuser.
Le peuple, c'est l'enfant bien sage qui fait la grimace dès qu'on a le dos tourné.
Le peuple est un enfant, le moindre jouet lui fait oublier son chagrin et son devoir.
Chaque peuple à son tour a brillé sur la terre, par les lois, par les arts, et surtout par la guerre.
Dieu a toutes sortes de peuples à nourrir.