Le cœur sert souvent de longue-vue à l'esprit.
Le cœur peut quelquefois suppléer à l'intelligence ; l'intelligence ne supplée jamais au cœur.
Quand il y a conflit entre l'esprit et le cœur c'est pour le cœur que je parie.
Quelque ingénieux que soit l'esprit, le cœur l'est toujours davantage.
Avoir du cœur n'est pas la même chose qu'avoir du courage ! On confond souvent ces deux expressions dans le langage du monde. On peut avoir du courage, c'est-à-dire affronter les dangers, même la mort, et avoir peu de cœur. On peut avoir beaucoup de cœur, comme de ressentir vivement une offense, et ne pas avoir le courage d'en exiger réparation.
Le cœur est comme une meule en mouvement, s'il n'a rien à moudre, il se broie lui-même.
Comme l'or, le cœur, plus il est pur, plus il est ductile !
Le diamant ne se polit qu'avec un autre diamant. Ainsi le cœur de l'homme !
Je ne connais pas un meilleur caractère que celui d'un bon cœur ; car outre c'est une source de la vraie félicité, par rapport au contentement qu'il se donne à soi-même, c'est encore un trésor pour les autres qui en profitent.
Un cœur volage ressemble à une plaque de daguerréotype où l'iode a été oublié.
Il y a une politesse supérieure à celle du monde : la politesse du cœur.
Le cœur fait quelquefois manquer d'esprit ; plus souvent l'esprit fait manquer de cœur.
Comme l'amour, la douleur pénètre toujours plus avant dans le cœur.
On ne laisse lire au fond de son cœur que ceux qui doivent y trouver leur nom.
Le cœur des femmes se laisse gouverner par les yeux.
Le cœur est au corps humain ce que la machine est à l'homme.
Un cœur trouble intéresse l'univers entier à ses ennuis ; il se flatte de tourmenter de sa fièvre l'âme tranquille de l'indifférente nature ; sa folle passion interpelle jusqu'à cet abîme des cieux étoilés, jusqu'à ces mornes espaces qui n'ont jamais rompu leur vœu d'éternel silence. Étrange orgueil de tout ce qui souffre ! La douleur devrait nous avertir du peu que nous sommes, et cependant qui de nous ne prend à témoin de ses larmes et les hommes et les choses mêmes, ces divines aveugles à qui nous prêtons des yeux pour nous voir et de mystérieuses pitiés pour pleurer avec nous ?
Le cœur, c'est une intelligence qui peut venir même aux imbéciles.
Un cœur généreux ne doit point démentir ses pensées. Il veut qu'on le voie jusqu'au-dedans : tout y est bon, ou du moins tout y est humain.
Le cœur fait irruption dans l'âme, et c'est alors que commence le combat.
Un cœur tendre a toujours besoin d'adoption.
Ballotter son cœur en tous sens, le promener ici, le ramener là, chercher à le tromper parce qu'on n'ose pas l'entendre, lui donner tort parce qu'on ne doit pas lui donner raison, l'accuser quand il se plaint justement, c'est pourtant ainsi qu'il faut le traiter dans certaines occasions.
Le cœur ? Le plus encombrant de tous les amis.
J'irai bâiller à Londres, souper à Madrid, rire à Paris, discuter à Munich, dépenser à Pétersbourg, pleurer à Rome, oublier à Venise, aimer partout où je trouverai un cœur à aimer.
Le cœur de l'enfant est comme ces montagnes où le mineur va mettre la pioche ; que donnera-t-il ? de l'or, de l'argent, ou du cuivre ?
L'amour est l'aliment du cœur, comme les mets le sont du corps.
Pourquoi « Loin des yeux, loin du cœur » ? Parce que les yeux voient une foule de détails et que le cœur se nourrit de cette complication. Il faut au cœur un million de nuances quotidiennes si l'on veut qu'il vive.
Celui qui a le cœur content trouve le bonheur partout. Quand son pied se joue dans une pantoufle, n'est-ce pas pour l'oisif comme si tout l'univers était recouvert d'un cuir souple et caressant ?
Que pourrait-on trouver dans les cœurs trop repliés ? Souvent une pincée de cendres.
Il y a des fois qu'il est très commode d'avoir de la tête plein le cœur.
Le cœur est à l'âme ce que le sexe est au corps, c'est l'organe de son amour.
Ce qui semble caprice aux gens sans âme m'a toujours semblé la raison du cœur.
Oh Seigneur ! c'est une chose compliquée qu'un cœur de femme !
Un cœur bien épris ne se laisse jamais décourager.
En état convulsif, toutes les émotions se succèdent dans le cœur de l'homme.
Tout cœur qui bat trop fort s'expose à des représailles.
Le cœur est la clef du monde et de la vie.
Sans ton cœur, mon cœur comme un poids inutile, de la nuit à l'aurore et de l'aurore au soir, battra jusqu'au tombeau sans joie et sans espoir.
Elle avait le cœur sur la main, la belle, mais c'était le mien.
Le cœur d'une femme est une partie des cieux, comme le firmament, il change nuit et jour.
Mon cœur ne se règle sur celui de personne, surtout pas sur le cœur de ceux que j'aime, du moment que j'aime.
Le cœur est insatiable, parce qu'il aspire à l'infini. Ce sentiment, ce besoin de l'infini est au fond des grandes passions et des plus légers désirs. Un soupir de l'âme en présence du ciel étoilé : la mélancolie attachée à la passion de la gloire, à l'ambition, à tous les grands mouvements de l'âme l'exprime mieux sans doute, mais ne l'exprime pas davantage que le caprice et la mobilité de cet amour vulgaire errant d'objet en objet dans un cercle perpétuel d'ardents désirs, de poignantes inquiétudes, de désenchantements douloureux.
L'élan du cœur n'a rien de commun avec l'élan du Grand Nord.
Chez certaines personnes, l'imagination a du cœur.
Pour étendre son horizon le cœur le plus froid n'a besoin que d'une habile attitude. Pour agrandir une perspective à l'infini, il suffit de deux glaces placées en face l'une de l'autre.
Il arrive que des personnes dont on ne convoitera jamais le cœur le tiennent comprimé, comme si elles redoutaient un larcin.
Ne ferme pas ton cœur aux créatures imparfaites ; tu risquerais alors de le fermer à tous, et aussi à toi-même.
Dans la montée de l'être moral, c'est le cœur qui le délivre du poids des bagages.
Le cœur de l'homme ?... Une étincelle du cœur de Dieu participant de son éternité.
Flamme au cœur et frimas aux tempes vont rarement bien ensemble.
Il y a beaucoup d'hommes dont le cœur est puissamment ému par la seule apparence de la souffrance chez une femme : pour eux la douleur semble être une promesse de constance et d'amour.
En amour, tout cœur doit être son propre interprète, tout regard doit parler pour lui-même, et ne se fier à aucun agent : car la beauté est une sorcière sous les charmes de laquelle la bonne foi se fond en convoitise.
C'est un excellent moyen de gagner le cœur et volonté d'autrui, de s'y aller soumettre et fier, pourvu que ce soit librement et sans contrainte d'aucune nécessité, et que ce soit en condition qu'on y porte une fiance pure et nette, le front au moins déchargé de tout scrupule.
Le mariage, tel que le catholicisme l'institue, n'est pas autre chose qu'une couture au cœur humain, proprement faite.
Quand la vertu succombe aux griffes du malheur, il doit gémir, le cœur qui fut toujours tenu pour généreux.
Il faudrait faire pour le cœur ce que Descartes a fait pour l'esprit : table rase, puis, une construction originale.
Le cœur d'une femme est un noyau de pêche. On la mord à pleine bouche, et, tout à coup, on se casse les dents.
Les hommes forts qui aiment ont tant d'enfance dans l'âme, leur cœur bat à cent à l'heure.
Le cœur de ceux que le malheur n'a point aigris est plein d'affection pour l'affection.
Le cœur a sa propre mémoire. Telle femme incapable de se rappeler les événements les plus graves, se souviendra pendant toute sa vie des choses qui importent à ses sentiments.
Qui connaît son cœur se défie de ses yeux?