La guerre est journalière, et ses vicissitudes laissent tout l'avenir dans les incertitudes.
On peut être à la guerre intrépide, invincible, et n'être que trop tendre ailleurs, et trop sensible.
J'ai beau élever ma pensée au-dessus des lauriers accumulés par la guerre, je ne puis me résoudre à considérer un grand conquérant autrement que comme un grand scélérat.
Sous un ciel bleu, dans une riante campagne où tout respire la joie, l'amour et la fraternité, des hommes en foule qui ne s'étaient jamais vus, qui se seraient aimés peut-être, ont surgi tout à coup, et, sur un signe de leurs chefs, se sont élancés sans colère les uns contre les autres pour donner la mort ou pour la recevoir : c'était la guerre. Et ces hommes qui s'entre-tuaient ainsi comme des bêtes sauvages étaient les mêmes qui, quelques jours auparavant, parlaient de force morale et de civilisation.
Au cours d'une guerre celui qui se montre un continuel pessimiste de détail, tout en se déclarant optimiste d'ensemble, rappelle ce commerçant falot qui, perdant sur chaque objet vendu, prétendait gagner sur le total.
Parmi les heureux effets de la guerre, saluons celui-ci : elle restitue à beaucoup de gens l'usage de la volonté.
Quelques vains lauriers que promette la guerre, on peut être héros sans ravager la terre.
Quand des vases de bois suffisaient pour la table à nos besoins, la guerre était alors inconnue ; nos villes n'avaient ni citadelles, ni remparts, et le berger, seul assis au milieu de son troupeau, y trouvait un sommeil paisible.
Toute guerre, si légitime qu'elle soit, enfante les iniquités et mutile les âmes aussi bien que les corps.
Honte à la guerre : J'aime mieux vivre à genoux que mourir debout.
La guerre est un crime quand on la fait par des motifs d'avarice ou d'ambition ; si cette grandeur d'âme que l'on fait paraître à soutenir de longs travaux, et à s'exposer aux plus affreux périls, n'est accompagnée d'un grand fonds de justice, si on l'emploie pour soi-même et pour ses avantages particuliers, au lieu de l'employer pour le bien commun, loin que ce soit une vertu, c'est un vice des plus condamnables, c'est un attentat à la morale des nations, c'est une pure férocité.
Peut-on bien se figurer ce qu'un soldat des tranchées a dû souffrir pendant quatre ans de guerre ! Les maladies et les mutilations qui en sont résultées en sont le navrant témoignage et la honte de l'humanité.
Il est douloureux de penser que les efforts réunis de toutes les religions ne soient pas encore parvenus à supprimer la guerre chez les peuples civilisés.
Les inondations, les cyclones, la famine, les épidémies sont d'ordre naturel ; la guerre, la misère, le vice sont d'ordre social : épouvantable concurrence !
Qu'est-ce que la guerre ? Un métier de barbares où tout l'art consiste à être le plus fort sur un point donné.
La guerre entre deux peuples cultivés est un crime de lèse-civilisation.
Les hommes politiques qui poussent à la guerre sont les picadors ; le peuple est le taureau.
On n'a qu'à entrer dans un hôpital de guerre, et le mot ennemi vous fait sourire comme un non-sens.
Deux chiens mangeant au même plat : voilà la veille de la guerre.
La guerre appelle la guerre. Enivré de ses succès, le vainqueur n'a qu'une pensée : les poursuivre. Humilié de ses revers, le vaincu tourne toutes ses pensées vers un but unique : les venger.
Dans un pays que la guerre a ravagé, on rencontre des maisons qui n'ont plus d'occupants et dont le toit tombe en débris. Ceux qui ont habité longtemps dans ces demeures ont tous péri. Il n'y a plus personne pour les peupler de souvenirs, et pourtant elles racontaient à ses anciens hôtes toute l'histoire du passé. Nul n'est là pour entendre le doux et triste langage des temps évanouis.
La guerre est un métier qui fait vivre une multitude de particuliers, en attendant que les peuples en meurent.
La guerre est la pacification brutale et féroce, la suppression de la résistance par la destruction ou l'esclavage des vaincus. Le respect mutuel vaudrait mieux. Le combat naît de l'égoïsme qui ne reconnaît d'autre limite que la force étrangère.
N'oublier jamais que, sauf rarissimes exceptions, la guerre est faite par des imbéciles à d'autres imbéciles. Le philosophe devrait se tenir loin de ces empoignades, non par pacifisme ou humanitarisme, mais par dégoût.
Le genre humain est divisé en deux factions : les hommes font la guerre offensive ; les femmes ne doivent faire que la guerre défensive. L'amour excite, agace les deux partis, et on en vient aux mains. L'amour se met dans la mêlée, en secouant son flambeau, mais bien différent des autres combats, celui-ci, loin de détruire les combattants, ne sert qu'à les multiplier.
Les angoisses que la guerre crée aux femmes sont peut-être compensées par la liberté qu'elle leur laisse.
Le temps historique est une succession irréversible d'événements imprévisibles et presque toujours catastrophiques dont le plus ordinaire est la guerre, mal absolu.
La guerre et la fureur semblent avoir établi parmi les hommes une demeure éternelle.
La guerre, au bout de quelques années, rend le vainqueur presque aussi malheureux que le vaincu.
La guerre est le fruit de la faiblesse des peuples et de leur stupidité.
En temps de guerre, le plus grand crime est d'être lâche.
La guerre est, au sens le plus strict, la sanctification de l'homicide.
Tout homme politique, dont les votes en temps de paix ont prouvé l'inaptitude à prévoir et à préparer une guerre, ne devrait pas avoir le droit d'exprimer une opinion, dès que la guerre a éclaté.
Si les cons font la guerre, c'est parce que d'autres cons ont fait l'amour.
Rien ne meurt mieux à la guerre qu'un con.
Si la guerre n'avait jamais existé, il n'existerait pas de nations : les nations sont filles de la guerre.
La guerre, ce substitut du temps, est la créatrice de la ruine instantanée.
Je voudrais voir les gens qui poussent à la guerre sur un champ de bataille.
Un guerrier est un homme qui met à mal pour mener à bien.
Faire la guerre, c'est jouer avec le feu.
Les conseils de la société se partagent en conseils de guerre et conseils de famille.
Il suffit d'un souffle de haine pour commencer une guerre.
Les hommes sont bons naturellement, mais le temps est loin encore où ils seront doux et bienveillants les uns pour les autres. Le temps est loin où ils ne feront plus la guerre entre eux et où les tableaux qui représentent des batailles seront cachés aux yeux comme immoraux et offrant un spectacle honteux.
En temps de guerre, le courage est la chose la mieux partagée.
La guerre est la multiplication du crime parfait.
La guerre a augmenté la sensibilité aux dépens de l'intelligence.
La guerre et la maladie, ces deux infinis du cauchemar.
Il y a des guerres justes ; il n'y a pas d'armée juste.
Quel plus affreux métier que celui de la guerre ! et qui fait tout dépendre de la force !
La guerre est une grande cause de famine, parce qu'elle nuit à la production, et gaspille les produits. Il dépendrait de l'homme d'écarter ce fléau ; mais on ne peut se flatter de voir les guerres plus rares, qu'autant que les gouvernants deviendront très éclairés sur leurs vrais intérêts, comme sur ceux du public, et que les peuples n'auront plus l'imbécillité d'attacher de la gloire à des dangers courus sans nécessité.
La paix acquiert, la guerre ruine?