La manière de bien conduire une guerre ce n'est pas de suivre, mais de précéder les évènements. Un général marche à la tête des troupes, de même un bon politique doit marcher à la tête des affaires, afin d'être toujours le maître d'agir suivant sa volonté, sans être jamais obligé de se traîner à la suite des évènements.
La guerre est la pacification brutale et féroce, la suppression de la résistance par la destruction ou l'esclavage des vaincus. Le respect mutuel vaudrait mieux. Le combat naît de l'égoïsme qui ne reconnaît d'autre limite que la force étrangère.
Le genre humain est divisé en deux factions : les hommes font la guerre offensive ; les femmes ne doivent faire que la guerre défensive. L'amour excite, agace les deux partis, et on en vient aux mains. L'amour se met dans la mêlée, en secouant son flambeau, mais bien différent des autres combats, celui-ci, loin de détruire les combattants, ne sert qu'à les multiplier.
Les hommes sont bons naturellement, mais le temps est loin encore où ils seront doux et bienveillants les uns pour les autres. Le temps est loin où ils ne feront plus la guerre entre eux et où les tableaux qui représentent des batailles seront cachés aux yeux comme immoraux et offrant un spectacle honteux.
La guerre est une grande cause de famine, parce qu'elle nuit à la production, et gaspille les produits. Il dépendrait de l'homme d'écarter ce fléau ; mais on ne peut se flatter de voir les guerres plus rares, qu'autant que les gouvernants deviendront très éclairés sur leurs vrais intérêts, comme sur ceux du public, et que les peuples n'auront plus l'imbécillité d'attacher de la gloire à des dangers courus sans nécessité.
La guerre et la pitié ne s'accordent jamais ensemble.
Sophie Arnould - Les pensées, maximes et anecdotes (1740-1802)
Oui, la guerre, tout le monde est contre ; mais les mémoires de guerre, c'est très bien vu, et si on a tué cent mille personnes on est un héros... L'alcoolisme, tout le monde est contre... mais si on gagne un milliard avec des bateaux de vins, on est un grand socialiste.
La guerre est laide parce qu'elle disloque toutes les vérités et ne présente en bataille que des erreurs contre des erreurs, des partis contre des partis, c'est-à-dire des moitiés d'être, des monstres contre d'autres monstres.