Pour celui qui a perdu un ami la vie est sans charmes, le plaisir sans bonheur, le jour sans lumière, la nature sans beauté ; parce qu'il n'a plus avec lui le cœur par lequel il voyait tout, par lequel toutes les joies et toutes les espérances arrivaient à son âme.
Si ton ami t'abandonne, n'ajoute pas au poids de ton chagrin le fardeau de la haine ; que la haine ne prenne jamais la place des sentiments qui faisaient ton bonheur. Tes années heureuses ne doivent pas s'effacer entièrement de ta mémoire ; pardonne aux êtres dont tu fus aimé les peines qu'ils te causent en te souvenant des jours qu'ils ont embellis pour toi.
Quand l'amitié est bafouée, rien ne peut la reconstituer.
On use ses amis comme on use ses vêtements ; les amis d'aujourd'hui ne seront pas les amis dans vingt ans.
Nous perdons quelquefois en dix minutes un ami dont l'amitié nous a coûté dix années de sollicitude. Mais ce n'est pas nous qui perdons quelque chose, c'est l'ami : car un ami que l'on perd vivant ne vaut pas la peine d'être gardé.
Perdre un ami, un époux bien-aimé, une épouse chérie, c'est une demi-mort. Par contre, l'ami mort vit encore à moitié en vous !
Le temps ne fortifie rien ; une affection ancienne est aussi facile à briser qu'une amitié récente ; c'est parce qu'on la regretterait davantage qu'on est tenté de la croire plus inébranlable ; en réalité elle n'est que plus chère.
La main qui ne presse plus avec joie une main amie laisse tomber l'amitié qu'elle contenait.
Mieux vaut perdre l'occasion d'un bon mot qu'un ami.
Toute amitié rompue d'un côté l'est des deux.
On ne saurait demeurer amis longtemps si on ne se pardonne réciproquement aucun défaut.
Il en est de l'amitié comme du bonheur : on en goûte la plénitude comme une chose ordinaire et pouvant toujours durer, c'est au moment de les perdre qu'on en sent tout le prix.
Il est rare qu'une amitié dure toujours. Les intérêts et les passions viennent à l'encontre, et brisent des liens qu'on croyait durables. L'amitié est le mariage des âmes, et ce mariage est sujet au divorce. Trop souvent les âmes se séparent avec le même empressement qu'elles avaient mis à s'embrasser, et l'amitié se tourne en haine.
Si à votre ami, même sous le coup de la colère, vous lui dites des injures, si vous lui faites des reproches, si vous le traitez avec insolence, si vous dévoilez les secrets qu'il vous a confiés, si, lui donnant au-dehors toutes les marques d'une amitié sincère, vous le blessez en trahison ; dans tous ces cas, votre ami s'enfuira loin de vous, et vous l'aurez perdu définitivement.
Il n'y a que les manquements trop atroces ou absolument opposés à l'amitié qui permettent légitimement de la rompre. L'homme qui reproche à son ami quelque déshonneur de sa famille, ou quelque service qu'il lui a rendu, qui lui témoigne du mépris et de la fierté, mérite de le perdre.
Pour un ami perdu, dix ennemis retrouvés.
Les amitiés rompues sont trop courtes pour pouvoir être renouées.
Il est bien rare qu'au regret d'avoir perdu un ami ne vienne se joindre le regret plus cruel encore de l'avoir quelquefois affligé.
Il est des esprits et des amitiés qu'on ne prolonge qu'en allongeant la table.
Perdre un ennemi est une grande perte que rien ne saurait consoler.
L'amitié une fois rompue n'est jamais bien ressoudée.
L'amitié perdue ne se renoue jamais sans que le nœud paraisse ou se ressente.
En amitié, celui qui rompt le premier, est presque toujours celui qui a tort.
Forcer un ami à rougir, c'est le perdre.
Si avec ton ami tu as eu quelques déboires, n'attend pas que cela s'envenime : fais le premier pas.
Mieux vaut modérer son orgueil que de perdre un véritable ami.
Le plaisir le plus vif est celui qu'on ressent en retrouvant un ami que l'on croyait avoir perdu à jamais.
Perdre quelqu'un qu'on a aimé est terrible, mais le pire serait de ne pas l'avoir rencontré.
La perte d'un ami est la plus grande de toutes les pertes.
Une plaisanterie n'a jamais gagné un ennemi, mais a souvent perdu un ami.
L'amitié se corrompt, tout est rêve et chimère ; on n'a pour vrais amis que son père et sa mère.
Tant qu'un grain d'amitié reste dans la balance, le souvenir souffrant s'attache à l'espérance.
Le plus bel hommage que nous puissions rendre à des amis disparus, c'est de recréer autour d'amis vivants une amitié aussi belle.
Si l'amitié se brise, l'un des amis ne poursuit jamais l'autre de ses fureurs.
Il n'est point d'amitié que l'on doive rompre.
Un ami en moins, une guerre en plus.
Pour n'avoir plus d'amis, il suffit d'une faute, et l'on compte deux fois quand l'on compte sans l'hôte.
Gardons-nous de cette manie, d'aimer mieux perdre un ami qu'un bon mot.
L'on perd ses amis en perdant tout son bien.
Une amitié est perdue quand il faut penser à la défendre.
Les blessures d'amitié sont inconsolables.
On compte plus facilement ses moutons que nommer ses amis.
Qui cesse d'être ami ne l'a jamais été.