La haine, vivant de fiel et de passions violentes, voit tout sous un jour sinistre, et transforme en défauts les qualités les moins contestables. Vices et vertus, bassesse et grandeur d'âme, elle attaque tout, et voudrait tout couvrir d'un égal opprobre. Qu'elle aperçoive, dans le plus noble caractère, le moindre point répréhensible, elle le signale à tous les yeux, avec une implacable joie.
Qu'est-ce que la famille ? — Des haines voilées par des affections feintes.
Il se peut rencontrer, notamment d'homme à femme, de la haine calme et même débonnaire.
Le malheur ici-bas, c'est qu'un trop grand nombre d'hommes ne trouvent leurs plus vives jouissances que dans la haine.
Des haines déguisées sous des sourires naissent les plus belles trahisons.
Chez une femme, la violence de la haine contre un homme tient presque toujours à ce qu'elle ne peut en avouer la cause.
Le bien est éternel, mais l'homme est périssable, et les individus succombent à des haines imméritées.
Il est des haines platoniques !
Les femmes souffrent moins de la haine que de l'indifférence.
La haine seule est sincère ; si tu veux te connaître, écoute tes ennemis.
Comme les grandes douleurs, les grandes haines se taisent.
La haine ne va pas toujours jusqu'à mettre le feu à la maison d'autrui, mais l'envie se réjouit de la voir brûler.
La haine a de la mémoire, la reconnaissance n'en a plus.
La pire de toutes les haines, c'est celle qui ne pardonne jamais.
II est peu de haines qui durent plus que la jalousie qui les a fait naître.
La haine de nos ennemis est proportionnée au bien que nous leur avons fait ou au mal qu'ils ne peuvent nous faire.
La haine d'une femme ne peut être comparée qu'à la haine d'une autre femme.
La haine prouve souvent plus de motifs d'estime que l'aveu même d'une estime sincère.
La vie est trop courte pour la compliquer de haine.
La haine a du bon, c'est le fer rouge qu'on applique sur une plaie et qui la cicatrise.
La haine est toujours plus clairvoyante et plus ingénieuse que l'amitié.
La haine ne respire que vengeance, l'horreur ne connaît point ce sentiment.
La haine n'est qu'une des formes de l'ignorance.
D'un trop grand mépris des choses de ce monde, on passe aisément à la haine du monde.
Sur la pente de la désaffection, on roule vite jusqu'à la haine.
La haine est la carie de l'âme, elle use la vie, et précipite des instants dont on ne jouit que lorsqu'on aime ses semblables.
La haine, beaucoup plus encore que l'amour, ça occupe.
Le principe de l'amitié est la louange, celui de la haine est le blâme.
Pour la haine pardonner est une faiblesse qui déshonore.
Hélas ! les haines, les jalousies divisent encore les citoyens comme elles divisent les nations. Les animosités se perpétuent dans les familles, et les pères les transmettent aux enfants comme un héritage de malédiction. L'autorité a beau désarmer le bras, elle ne désarme pas les cœurs ; elle a beau ôter le glaive des mains, on perce aujourd'hui mille fois plus cruellement son ennemi avec le glaive de la langue.
Ce qui enfante la haine et l'envie, c'est le désir insatiable de posséder plus, toujours plus.
L'amitié qui nous cache nos défauts nous sert moins que la haine qui nous les reproche.
La haine d'une femme est féroce quand la honte l'aiguillonne.
La haine fait tout blâmer dans les personnes qu'on hait, et y noircit jusqu'aux vertus.
Il y a toujours quelques mouvements de haine entre deux êtres qui se séparent après s'être aimés.
Deux femmes sont divisées par une haine implacable ; vous cherchez en tremblant les causes de cette inimitié que rien ne peut apaiser, vous avez peur de découvrir quelque secret monstrueux, de pénétrer dans un abîme de noirceur, d'éclairer quelques-uns de ces mystères de la perversité humaine qui sont l'effroi des âmes honnêtes ; vous sondez cependant ces ténèbres jusqu'au fond, résolu à trouver la raison d'un si grand désordre moral, et vous apprenez que l'origine de cette guerre effroyable, c'est une rivalité à propos d'un chiffon.
Le mépris chez la femme est la première forme que prend la haine.
Les femmes sont faibles, dites-vous ? Pesez donc leur haine.
Hélas ! que de haine dans certains baisers !
L'amitié dort, la haine veille.
La haine de certaines personnes est un bienfait, quand elle n'est évitable qu'au risque de subir leur amitié.
Pour la haine une femme vaut dix hommes.
La haine, dans un cœur généreux, est comme un morceau de camphre dans un sachet de tulle, il n'en reste bientôt plus rien.
En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur.
Quand l'amour a l'humeur altière, la haine y fait ample litière.
La haine des méchants ne fait que s'animer davantage par l'impossibilité de trouver sur quoi la fonder, et le sentiment de leur propre injustice n'est qu'un grief de plus dans celui qui en est l'objet.
La haine sait attendre, préparer, réfléchir, prévenir ; c'est une science infernale aussi bien qu'une passion. Elle cuve comme le vin.
Les grandes haines sont la marque de la vitalité des organismes sociaux aussi bien que des peuples. Dans les périodes de déclin, le secret de la haine se perd comme les autres vertus ; tout se dilue dans l'indulgence, le fatalisme, la paresse, la fadeur.
Il n'y a pas de haine plus terrible que celle que produit la honte.
De la haine d'autrui dérivent l'envie, le méchant vouloir, père de la violence et de la ruse.
De la haine à la provocation il n'y a qu'un pas?