Nous nous sommes trop aimés pour nous côtoyer dans des relations enfin apaisées. Que de tels compromis soient à l'usage des gens du monde, de ceux qui remplacent l'amour par le plaisir, le dévouement par les convenances, l'ardeur par la frivolité, je le comprends, et j'en ai vu trop d'exemples pour ne point l'admettre. Mais à ceux qui, comme toi et moi, se sont adorés jusqu'à la folie, se sont fait souffrir jusqu'au martyre, à ceux qui ont épuisé l'amour dans toutes ses délices et dans toutes ses douleurs, il faut qu'ils vivent indissolublement liés l'un à l'autre, et pour toujours et malgré tout, ou qu'ils ne se revoient jamais.