Aux yeux de la Religion, la vertu est le triomphe habituel de la volonté, aidée du secours divin, sur les mauvaises inclinations de notre nature ; c'est aussi la santé de l'âme, conservée par l'innocence ou recouvrée par le repentir.
Tempérer ses affections et s'exercer à la vertu, c'est tendre à son bien privé et travailler à son bonheur.
Il n'est point sans vertu d'amitié véritable ; et la seule vertu peut rendre un homme aimable.
La vertu que l'on quitte a toujours des appas ; et l'on n'aime rien tant que ce que l'on n'a pas.
On ne peut être capable de vertu qu'en estimant quelque chose plus que la vie.
Quelle fut la première vertu ? — Quand Adam était seul, savoir s'occuper ; quand ils furent deux, savoir se distraire.
Quelle est la vertu qui vous déplait le plus ? — Celle dont on se vante, tout haut.
Qu'est-ce qu'un dragon de vertu ? — Quelqu'un qui sait à quoi s'en tenir.
Les hommes veulent trouver chez leur femme assez de vertu pour pouvoir s'en passer.
La vertu sans charité, sans religion, tourne facilement à l'orgueil, et, dans sa froide amertume doublée d'intolérance, une telle vertu ne plaît à personne.
La vertu est un effort fait sur nous-mêmes pour le bien d'autrui dans l'intention de plaire à Dieu seul.
La vertu prend le soin et la peine de se dissimuler et de se cacher, comme si elle avait à redouter l'éclat des hommages et le bruit des applaudissements. C'est un danger qu'elle ne court guère.
Une vertu qui est à ses premiers essais supporte le malheur sans faiblesse, mais une vertu achevée le supporte sans orgueil.
La pruderie n'est qu'une contrefaçon de la vertu comme la pédanterie est une contrefaçon de la science.
La vertu c'est la morale en sentiment et en action, c'est la voie du bonheur.
Toute vertu ressemble à un livre, dont l'édition princeps est aussi rare que les contrefaçons en sont nombreuses.
L'honneur diffère de la vertu, comme la grâce diffère de la beauté.
Aimez tous la vertu, nourrissez-en votre âme.
La vertu des honnêtes gens n'est pas niaise, ni résignée ; elle est douce, noble, sereine, mais armée comme Minerve.
Pour bien des femmes, la vertu n'est qu'un avantage qu'il est habile de se donner sur les autres, pour se ménager une supériorité.
Votre vertu vous pèse-t-elle ? — J'ai l'habitude de la porter.
Aucune vertu n'est exempte de travail ! Les unes ont besoin d'aiguillon, les autres de frein. De même que sur une descente il faut au corps une force qui le retienne, et, pour monter, une impulsion ; ainsi certaines vertus suivent un plan incliné, d'autres gravissent laborieusement.
Jeune, on croit trop à la vertu des femmes ; vieux, on n'y croit pas assez.
La vertu défend une œuvre encore plus sûrement qu’elle ne défend une femme.
Ne vous laissez pas entraîner sur les chemins de la vertu – c'est le pire défaut des femmes. Elles veulent toujours que nous soyons bons. Et si nous sommes bons quand elles nous rencontrent, elles ne nous aiment pas du tout. Elles aiment que nous soyons irrémédiablement mauvais lorsqu'elles nous trouvent, et nous abandonner quand nous sommes devenus horriblement bons.
Ce n'est pas par l'amour que la femme dompte et subjugue l'homme, mais par la vertu. Souvent l'amour de la femme, par sa nature ombrageuse et exigeante, impose au mari trop de sacrifices de temps et de forces. Mais la vertu enchaine son âme, captive son esprit et sert de doux oreiller à ses velléités de liberté.
Il n'est pas aujourd'hui de vertu d'une pratique plus difficile que l'espérance.
La vertu est modeste ; elle ne s'étale pas, elle fuit le grand jour ; rien de plus difficile que de la saisir dans un éclair des yeux ou un reflet du visage.
Pour les natures délicates, la pratique de la vertu a toutes les douceurs de l'épicuréisme.
La vertu, comme la santé, est un équilibre instable entre les forces contraires dont le jeu constitue la vie.
La vertu des femmes est comme la science des médecins ; tout le monde en médit, et chacun, au besoin, compte sur elle.
La vertu du jeune homme s'indigne des vices où l'âge l'entraîne, la sagesse du vieillard voit avec indulgence ceux dont l'âge l'a délivré.
Si la vertu manque souvent d'indulgence croyez bien que le mal en est encore plus dépourvu et qu'il se permet de bien autres sévérités envers ceux dont le bon exemple l’offusque.
Après le mérite de sauver la vie d'un homme, il en est un presqu'aussi grand, c'est celui d'en ramener un à la vertu.
Si l'homme est doué de vertu, que la vertu parle pour lui, mais qu'il n'en parle pas lui-même.
La vertu appartient à celui qui n'a pas encore pu ou qui ne peut plus être vicieux.
La vraie vertu n'écoute que le cri de l'honneur.
La tolérance est la vertu des faibles.
La seule récompense de la vertu est la vertu.
La fortune est partout bien accueillie, se trouve partout et se mêle de tout, tandis que la vertu trouve à peine l'âme d'un sage où elle puisse se réfugier.
C'est une vertu que de s'éloigner du vice.
La vertu consiste dans l'absence de faute, tout le reste n'est que vain bruit.
Le propre de la vertu est d'éviter l'envie, la convoitise, la colère et la médisance.
La vertu est une beauté intérieure, comme la beauté est une vertu extérieure.
La vertu se dissipe à l'approche de l'amour, comme les brouillards devant le soleil.
La vertu est sans faste, elle se suffit à elle-même, et n'a pas besoin de tous les colifichets dont s'enveloppe l'orgueil.
Les femmes tiennent moins à leur vertu qu'à la réputation qu'elles en ont, et il leur importerait assez peu d'être vertueuses si elles étaient assurées d'être crues telles.
Qui est-ce qui a dit que la vertu n'est qu'un mot ? J'avais toujours cru que celui-là avait eu tort, mais j'ai grande peur que, pour la vertu d'aujourd'hui, il n'ait raison.
Une vertu qu'il faut surveiller sans cesse ne vaut pas la peine qu'elle donne.
La vertu et l'amour sont deux ogres, il faut que l'un mange l'autre.
Il n'est point de vertu plus voisine de la faiblesse que la candeur.
Un extérieur grave et majestueux est comme le palais où la vertu réside.
Laisser la vertu sans emploi expose le mérite à rester sans récompense.
Bien des personnes ne tirent vanité de leur vertu que parce qu'elles n'ont pas eu à la défendre.
C'est une canaillerie que de se servir des faiblesses de son prochain pour s'exercer à la vertu.
La vertu, chez certaines personnes, est comme un oiseau de passage qui ne fait que de rares apparitions.
La vertu seule peut faire la félicité de l'homme.
La vertu la plus austère, comme la tricoteuse la plus habile, peut quelquefois lâcher une maille.
Pour que la vertu soit solidement placée à cheval il faut commencer par faire perdre les étriers au vice.
L'amour de la nature est un acheminement à la vertu.
Il n'y a pas de véritables richesses sans la vertu?