La nature, féconde en bizarres portraits, dans chaque âme est marquée à de différents traits ; un geste la découvre, un rien la fait paraître, mais tout esprit n'a pas des yeux pour la connaître.
L'âme est un navire imposant qu'il faut manœuvrer avec prudence.
Tout est phénomalité pure, et tout s'écoule, y compris l'âme humaine, dans des rapports déterminés. C'est à ce déterminisme que les anciens donnaient le nom de Destin.
Je veux être aimée pour mon âme et non pour ma figure.
Les grands malheurs purifient l'âme comme les grands orages purifient l'atmosphère.
Il faut conduire régulièrement son âme au feu et lui faire voir de près la mort de ceux qu'elle aime. Si elle se repose trop sur les sécurités et les joies du foyer, l'âme se corrompt dans les loisirs d'une vie de garnison.
Les états d'âme de notre vie sont les beautés de la vie. C'est lorsque nous nous abandonnons à tous nos états d'âme que nous vivons réellement.
L'âme et l'oiseau qui s'envolent ne regardent qu'en haut.
La musique, comme tout art, réagit plus sur l'artiste que sur l'auditeur. Il en est de même de l'âme sur laquelle on joue. À mesure que l'artiste lui arrache des sons doux pleins de chaleur, son propre cœur s'attendrit, se dilate. Il prend feu, il flamboie, des flammes sifflantes en lèchent les parois, se pressent de toutes parts et mettent en mouvement tout ce qui l'entoure. Et ces mouvements sans nom, mais qui se concentrent dans un sentiment d'amour universel, s'emparent de tous les cours d'alentour. Et c'est là le sceau divin du véritable artiste, musicien, poète ou orateur.
L'âme humaine est un instrument à cordes. Elle ne rend des sons mélodieux que jouée par un maître. Semblable à un violon, l'âme la plus grossière peut rendre des sons tendres, sous l'archet d'un virtuose. N'eût-elle même qu'une corde et toutes les autres cordes fussent-elles déchirées ou coupées par des malheurs ou par l'âge !
L'âme a ses cicatrices comme le corps. À certains souvenirs, elles saignent.
Une belle âme est simple, enthousiaste et franche, sans dédain et sans malice, sans égoïsme et vanité.
L'âme humaine, portant la lueur de la conscience avec elle, est comme le ver luisant du monde moral.
La bonne conscience donne un bien-être à l'âme.
L'Âme est la fille de l'Amour et de la Beauté.
C'est l'âme qui boite dans l'être indécis.
On est jaloux de l'âme de son ami, et ce n'est pas sans douleur qu'on la voit déchoir.
Il y a des regards, dans les grandes circonstances, où l'homme essaye d'imprimer son âme dans une autre âme.
On n'est pas borné quand on a de l'âme.
Œil : Fenêtre de l'âme ouverte quelques heures par jour sur le monde.
J'aimais beaucoup cette âme, et je lui ai fait un peu de bien.
L'âme siège au milieu des sens qui lui ont été donnés, comme autant d'instruments qu'elle fait mouvoir, et d'esclaves à qui elle doit commander.
Quand vous voulez savoir ce que vaut quelqu'un, touchez son âme, et si elle ne rend pas le son du sacrifice, quelque pourpre qui la couvre (génie, naissance, fortune), détournez la tête et passez : ce n'est plus une âme à qui vous avez affaire.
Laissez vivre votre âme, c'est la seule vie qui en somme ne soit pas un attrape-nigaud.
Chaque âme est une céleste Vénus pour une autre âme.
Je n'aurai qu'un mari, parce que je n'ai qu'une âme.
On doit entendre par le mot âme l'ensemble plus ou moins harmonique des facultés morales et intellectuelles.
L'âme d'un ami ne doit pas être un double, mais un complément de la nôtre.
Le savoir élève l'âme.
Une grande âme se nourrit de la vertu et regarde la gloire.
Mon âme est un gouffre dont rien n'a jamais satisfait le désir, et que l'extirpation du désir n'a pas encore apaisée. Elle veut pouvoir se donner tout entière, avec amour, foi, enthousiasme, et aucun objet n'a pu l'absorber ni même lui faire illusion. Cette aspiration immense et confuse est une soif qui ne s'éteint point.
L'âme des gens est une chose sale et heureusement que l'âme n'a pas d'odeur.
Chaque âme est à elle seule une société secrète.
Une âme souple se plie au contour des autres âmes, ne fût-ce que pour en prendre l'empreinte.
À la supposer isolable du corps, où elle est infuse, et réversible sur tout un ensemble d'êtres, sans perdre de son entité, l'âme humaine trouverait assurément son paradis dans une participation constante et exclusive à toutes les joies, et son enfer dans la même participation à toutes les peines que donne la nature à ce qu'elle anime sur la terre.
C'est peut-être un contre-sens de vouloir trop épurer notre âme, trop la tirer au-dessus de la planète, car, dans l'instant qu'elle s'agite sur la Terre, on comprend bien qu'elle soit terrestre, mais si c'est un contre-sens, combien supérieur au sens !
Une âme paradeuse ou comédienne, une âme qui se maquille ou se grime devant la mort, devant l'éternité peut-être, quelle honteuse chose !
À mesure que nous vieillissons, l'âme nous tombe par morceaux invisibles ; quelquefois, vivants il ne nous en reste plus rien. — Et l'on prétend que, morts, nous la gardons tout entière !
Qu'il est pauvre celui que personne n'aime ; qu'il est pauvre aussi celui qui n'aime que lui ! Le champ intérieur de son âme, quelque vaste qu'il soit, reste stérile : sol pierreux et desséché, il ne connaît point de fleur.
L'écheveau le plus mêlé est plus facile à remettre en état qu'une âme embrouillée.
L'expression, l'accent, le regard, c'est l'âme qui transparaît à travers la matière ; c'est l'involontaire qui passe à travers le convenu.
Notre âme est un dépôt confié à notre volonté.
Rien n'est aussi bon que d'avoir une belle et bonne âme : on la voit en toute chose comme au travers d'un cœur de cristal, on ne se cache point.
L'âme est faite pour aimer comme l'oiseau pour voler.
L'âme est la vie intellectuelle et morale de l'homme ; c'est le mobile invisible auquel obéit le corps pour accomplir les desseins de la pensée ; c'est ce pouvoir intérieur qui retient, dirige ou sollicite les mouvements irréfléchis de l'instinct.
L'âme, le cœur et l'esprit, c'est la trinité qui est dans l'unité de l'homme comme dans l'unité de Dieu.
Il y a pour l'âme des aubes et des crépuscules sans nombre chaque jour.
L'âme a ses nudités comme le corps.
L'âme juge l'âme par affinité, à travers les paroles et le silence, les actions et le regard.
L'âme moralise le passé afin de n'être pas démoralisée par lui. Comme les faiseurs d'or du moyen âge, elle ne retrouve dans le creuset de l'expérience que l'or qu'elle y a versé.
Le miroir est l'âme de la femme?