Refuser de pardonner, c'est vouloir signer sa propre condamnation : notre Père qui est dans les cieux ne pardonnera tout qu'à ceux de ses enfants qui auront tout pardonné.
Il ne faut pas, sur la simple apparence, légèrement condamner l'innocence.
Chaque état a ses lois, et, par quelque maxime, on condamne en un lieu ce qu'en l'autre on estime.
Qui excuse sa faute par un mensonge se condamne par deux raisons.
S'il est une raison pour condamner, il en est mille pour absoudre et pardonner.
Quand un vieillard condamne, à la jeunesse, ce qu'il a fait lui-même, on devrait le croire inspiré par l'expérience et par le repentir : on aime mieux lui supposer un sentiment jaloux.
Plus on a le droit de condamner, plus on trouve de plaisir à absoudre.
Il y a parfois une égale justice à condamner une action coupable et à absoudre l'homme qui l'a commise.
Condamner ce qu'on ne connaît pas est le propre de tout esprit arbitraire et autoritaire qui se place par là même hors de la vie ordinaire, qui la regarde et la juge de loin, en observateur indiscret, sans vraiment y participer, et qui ordonne, en cas de « manquements », des punitions.
Les flatteurs du peuple ont trouvé un moyen de faire disparaître les délits et les crimes, c'est d'annuler les lois qui les condamnent.
Il est difficile d'être bourreau quand on souffre autant ou plus que le condamné.
L'homme est un condamné, un proscrit, la proie constante de la puissance de destruction qui abat l'une après l'autre toutes les branches de l'arbre avant de le couper par la racine par un dernier coup de cognée.
Il y a des femmes qui guérissent instantanément de blessures qui tueraient dix hommes et il ne leur en reste pas même la cicatrice. Condamnées à midi par tous les médecins, elles dansent à minuit.
Il est pénible d'être commandé par un homme qui ne vous vaut pas.
Ne condamnons personne, la justice n'est pas de ce monde, et c'est bien assez que le malheur se mêle de nous juger.
On condamne dans les autres les passions dont on se croit exempt.
Les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis.
Etre condamné à perpétuité à sa propre compagnie, c'est effrayant, quand on ne peut être fier de soi-même et qu'on s'ennuie de ses faiblesses incurables.
La justice vient tard, mais vient enfin. Le monde arrive à deviner qu'il condamnait à tort. La réparation de son erreur profonde se fait un jour, après, même avant notre mort.
Il faut être plus lent à condamner l'opinion d'un grand homme que celle d'un peuple entier.
Que mon nom périsse ! Que la postérité me crie anathème ! Que la génération présente me mette au ban ou me condamne à l'exil ! Peu m'importe, j'ai assez vécu !
Pourquoi condamner à mort, puisque la nature a prévu cela ?
Pour tenter de justifier une injuste condamnation, cet homme commit des crimes.
Le souci de l'avenir exalte l'avarice ; il condamne l'imprévoyance, qui gaspille.
On ne doit condamner que le lièvre sans l'entendre.
Vouloir comprendre trop vite est se condamner à ne jamais comprendre.
C'est se voir mille fois condamner tous les jours que de craindre sans cesse, et de trembler toujours.
Pour condamner un homme, il faut que l'évidence ait de son attentat démontré l'existence.
L'homme, il va du blanc au noir, il condamne au matin ses sentiments du soir.
Tous ont le droit de juger, quelques-uns ont le droit de condamner, bien peu ont le droit de mépriser.
En stricte et rigoureuse justice, les condamnés qui bénéficient d'une remise de peine ont parfois bien du mal à s'en remettre.
On me condamne, on me hait ? On me caresse, on me loue ? Qu'importe.
Ne condamnez jamais vos amis sans les entendre, ou sans vous être bien assuré qu'ils sont véritablement coupables. Quand il s'agit de se brouiller avec une personne qui nous est chère, on ne saurait trop s'éclaircir ni être trop sûr. Il faut n'être ni facile à écouter, ni prompt à croire. Combien de fausses rumeurs et de médisances, propagées par une tierce personne, ont brouillé de véritables amis !
Une des premières et des plus fécondes sources des faux jugements que nous portons est sans doute l'amour-propre, l'intérêt et quelque autre passion. Nous jugeons presque toujours des choses, non en elles-mêmes, mais par rapport à nous. Comme notre amour-propre nous fait croire que nous avons plus de sagesse et de raison que les autres, tout ce qui ne s'ajuste pas à nos vues et à nos lumières, trouve auprès de nous sa condamnation et sa censure.
On ne doit jamais soupçonner et condamner sur des présomptions.
Il y a une étrange lassitude qui précède l'expérience et la condamne par avance à n'être qu'une série de déboires.
Au lieu de blâmer et de tout condamner sans cesse, montre ce qu'on peut faire en le faisant toi-même.
Condamner autrui c'est se croire meilleur, et l'orgueil marche devant l'écrasement.
Ne condamne que toi-même et le péché, c'est le seul blâme sans danger.
L'absolution du coupable est la condamnation du juge.
On ne condamne point les gens sans les entendre.
Les hommes condamnés à vivre ne sont sans doute pas coupables au même degré ; aussi la durée de la peine varie-t-elle de une heure à cent ans.
On peut dire qu'un homme est condamné quand la faculté de voir lui est enlevée, quand il n'aperçoit pas la réalité, mais un spectre trompeur de la réalité, et qu'il suit ce fantôme, dans l'obscurité, d'un pas plus ou moins rapide, jusqu'au fond des ténèbres, jusqu'à la ruine, qui est le grand océan de la nuit, où toutes les faussetés tôt ou tard finissent par se perdre.
Condamner sans connaître est le dernier degré de l'imprudence.
De même que le système de la prédestination condamne quelques hommes à l'enfer avant leur naissance, qu'ils méritent ensuite ou non le ciel par leurs actions, ainsi une femme ne révoque jamais la haine qu'elle a vouée, lors même que le pays tout entier et le monde, Dieu, le temps, et les vertus de celui qui est devenu l'objet de son inimitié, protesteraient contre son jugement.
Nos erreurs et nos fautes les plus condamnables sont peut-être celles qui portent atteinte à la sérénité des femmes. Hélas ! combien n'y en a-t-il point de ces aimables créatures qui souffrent inconnues, dont le cœur saigne en badinant, et qui, la joie peinte sur le visage, se retirent précipitamment dans quelque coin obscur, ou se cachent, pour s'abandonner aux larmes qui les oppressent, et qui paient un jour de gaieté par une nuit de douleur !
Condamné faussement, arme-toi de constance : Nul ne jouit longtemps d'une inique sentence.
Ne condamne pas dans autrui les défauts auxquels tu es enclin.
On ne condamne pas sans entendre?