Lire, écrire, méditer, sont des repas délicieux pour les âmes qui ont faim et soif de la vérité.
La liberté de la presse est entièrement dans l'intérêt de ceux qui lisent : ce sont eux qu'il s'agit de tromper ou de détromper.
J'aime beaucoup lire à haute voix, vraiment beaucoup. Lire à haute voix m'aide à prendre de la distance par rapport au livre, à entendre ce que j'ai loupé, les passages où je n'ai pas réussi à exprimer ce que j'essayais de dire.
Rien de plus désespérant : Tout lire, et ne rien retenir ! Car on ne retient rien. On a beau faire effort, tout échappe. Çà et là, quelques lambeaux demeurent, encore fragiles, comme ces flocons de fumée indiquant qu'un train a passé.
Que faire en hiver au village ? Se promener ? Les champs fatiguent la vue par leur nudité monotone. Traverser au galop les mornes steppes ? Le cheval, s'accrochant à la neige traîtresse par son fer émoussé, menace de broncher à chaque pas. Reste sous ton toit au chaud, solitaire ; lis ! Tu ne veux pas lire ? Eh bien, vérifie tes comptes ; gourmande-toi, ou prends un verre ; et la longue soirée finira par s'écouler. Demain sera la même chose, et de la sorte tu passeras un fameux hiver.
Il y a autant de manières de lire un livre que de voir un paysage : le sentiment du spectateur fait l'intérêt du spectacle.
Le meilleur moyen de lire dans le cœur des autres, c'est d'ouvrir le sien.
On goûte un plaisir mélancolique à lire les anciens : cette conformité de pensées, de sentiments, de passions entre les hommes qui ne sont plus et les hommes d'une époque nouvelle, fait toujours naître de profondes et instructives réflexions.
La bibliothèque des amants ne doit pas être bien volumineuse, malheur à ceux qui ont le temps de lire !
Qui lit peu a besoin d'une grande adresse pour paraître savoir ce qu'il ignore.
Lire, c'est emprunter ; en tirer profit, c'est rembourser sa dette.
On ne laisse lire au fond de son cœur que ceux qui doivent y trouver leur nom.
Rien n'agace autant qu'un homme qui ne parle que de lui ; rien n'intéresse autant que ce qu'un homme a écrit sur lui ; on est obligé d'écouter, tandis qu'on ne lit que quand on veut.
Lire, c'est s'ensemencer.
Laissons le droit de juger à celui qui seul sait lire dans les cœurs.
Qui ne sait ni lire ni écrire est aisément dupé par ceux qui le savent.
Si l'on pouvait lire dans le cœur des gens qui nous entourent, on n'en fréquenterait pas le tiers.
Tant que l'on peut lire, on n'est pas complètement malheureux.
Si l'on pouvait lire dans le cœur des gens, dans quelle société serait-on à son aise ?
Ceux qui lisent beaucoup s'exposent à ne penser que d'après les autres.
Mieux vaut lire un beau livre cent fois que cent médiocres ouvrages une fois.
La grande conquête des temps modernes c'est l'instruction pour tous, donc la possibilité pour tous de lire ce qui n'était destiné qu'à quelques milliers de lettrés. Le savoir, l'expérience, la subtilité des hommes est dans les lignes imprimées, non ailleurs.
Si vous trouvez mes textes cons, un bon conseil : lisez autre chose !
D'où vient que nous aimons si peu à relire le même livre, tandis que nous trouvons tant de charmes à revoir souvent le même ami ? C'est qu'en lisant nous ne faisons que prêter l'oreille, et que le discours de celui qui parle toujours seul ne saurait nous plaire longtemps.
Il ne faut jamais lire plus qu'on ne peut digérer.
Nous traitons les hommes comme les lettres que nous recevons ; nous les lisons avec empressement, mais nous ne les relisons pas.
Il est absurde de se donner des règles absolues sur ce qu'il faut lire et ce qu'il ne faut pas lire. Plus de la moitié de la culture moderne repose sur ce qu'il ne faut pas lire.
Lire, c'est un acte !
Lire, c'est jubiler ; lire, c'est plaisir.
Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es.
Pouvoir lire dans les yeux ce que la bouche va dire, ou tout au moins deviner en eux qu'elle va lui parler, qu'importe après cela la couleur de ces yeux ? Ils sont beaux.
Lire un nouveau journal, c'est comme sortir d'hôpital, on croit qu'une autre vie commence.
Si l'on pouvait lire dans le cœur des gens, peu mériteraient d'être côtoyés.
Abandonné de tous, tant que l'on peut lire, on n'est pas complètement coupé du monde.
Apprendre à lire, c'est agir ; mais, réciproquement, lire, pour un enfant, c'est apprendre à agir.
On aime à retrouver ses idées dans un livre plutôt qu'à y découvrir des idées nouvelles. On ne lit pas l'auteur, on se lit soi-même.
J'aime à lire le compte rendu de la séance à laquelle j'ai assisté. C'est ma séance, et je recherche dans le journal, non pas l'orateur que j'ai entendu, mais moi qui l'ai écouté.
II faut plus que de simples yeux pour bien lire dans le Livre du Monde.
Un recueil de maximes doit plaire à ceux qui aiment à lire peu, et à réfléchir beaucoup.
Qui lit pense, qui pense raisonne.
Aucun homme ne peut lire dans le cœur de son prochain?