En tout l'abus est voisin d’un fréquent usage.
Les abus sont les patrimoines des deux tiers de la nation ; ceux qui crient contre les abus ne veulent pas les détruire, mais les confisquer à leur profit. Il en est de même d'un homme qui, couché avec un autre, se plaint qu'il tire à lui toute la couverture, et, en même temps, la tirant de son côté, tâche d'en avoir à son tour un peu plus que sa part.
Un jeune homme peu réfléchi, un exalté, l'abus des plaisirs et l'excès lui dérangent la cervelle.
Pour abattre un abus, il ne suffit pas de le raser au niveau du sol, il faut en extirper les racines.
Une réforme qui vient avant le temps est pire que l'abus qu'elle veut détruire.
Les abus de pouvoir et d'autorité produisent des mépris et engendrent des haines.
Les abus profitables se déguisent, et ne se réforment jamais.
Les abus se renouvellent aisément par ceux qui en vivent lorsque le temps a fait oublier leurs excès.
Les abus appellent les abus.
Les abus qui détruisent les bonnes institutions ont le fatal privilège de faire subsister les mauvaises.
On ne peut que changer de maux ou les doubler en prétendant guérir un abus par un abus contraire.
Il y a un courage passif qui fait braver les persécutions, et un courage actif qui sait dévouer sa liberté, son repos et sa vie à la réforme des abus.
Il m'a fallu toute ma vie pour abattre quatre ou cinq abus à mon encontre, et Dieu sait que de haines j'ai soulevées contre moi ! Les abus sont le patrimoine de beaucoup de gens.
Lorsqu'un étang est plein, une taupe, perçant sa digue, cause une inondation. Dans un État plein d'abus et de vices, un factieux joue souvent le rôle de cette taupe, et, comme elle, n'ayant pas d'yeux, il s'y noie.
Quand je songe à la multiplicité des abus je suis tellement écrasé par l'idée de leur nombre que je ne trouve plus de courage pour soulever le poids sous lequel je me sens oppressé.
Le temps ne détruit pas les abus, il les transforme, et les révolutions en renouvellent les bénéficiaires.
Il y aurait bien peu de philosophes, si l'on voulait retrancher de ce nombre tous ceux qui n'ont déclamé que contre les abus dont ils avaient à souffrir.
Ne pas blâmer les abus, c'est contribuer à les perpétuer.
La plupart des gens qui se récrient si haut contre les abus seraient fort aises d'en avoir le monopole, ils en veulent, non la destruction, mais le déplacement.
L'orgueil aveugle les gouvernements comme les hommes ; ils s'enivrent des faveurs de la fortune, et l'abus qu'ils en font cause leur ruine.
La religion et la raison se donnent souvent la main, la première ne peut autoriser des abus que la seconde condamne.
En ce monde égoïste et corrompu, les abus se déplacent, mais ils ne s'extirpent point.
Les hommes s'usent par l'abus de leurs forces, et de leurs facultés.
Ce petit monde ne vit que de tripotages, de corruption et d'abus de pouvoir.
Ce n'est pas la loi, c'est l'abus que j'accuse.
Il faut à une société, pour se bien porter, de bons petits abus, bien enracinés dans le sol et protégés contre les intempéries par la rouille. Les abus sont le salut des nations.
Il n'est pas d'abus si criant qu'il n'en puisse résulter quelque bien.
Rien n'est si bon que quelque abus ne s'ensuive.
Les abus ne jettent de profondes racines que dans les institutions vigoureuses.
Les abus naissent du dogme dans l'ordre religieux, comme, dans l'ordre politique, ils naissent du droit, et on ne peut les attaquer sans apparence d'injustice ou d'impiété.
Dans un siècle d'égoïsme et de corruption comme le nôtre, les abus se déplacent, mais ils ne s'extirpent point.
Il n'est point de cas qui puisse légitimer une tromperie, puisqu'il n'en est point qui puisse légitimer un abus de confiance.
L'abus de confiance a une nuance moins odieuse que la perfidie, mais ne diffère guère en bassesse.
Quand on vous demande un conseil, voyez avant tout l'intérêt de la justice, ensuite celui de la personne qui vous le demande, jamais le vôtre, à moins qu'il ne puisse s'intercaler dans les deux premiers ; rappelez-vous toujours que l'abus de confiance n'est guère moins horrible que la calomnie.
L'abus des mots est aussi ordinaire que l'abus des choses.
Une des façons les plus blessantes dans la politesse mal entendue est l'abus des promesses.
L'imagination est comme l'abus de liberté qui dégénère si elle n'est canalisée.
Il en est de l'esprit comme des passions : ce n'est point lui qui nous décrédite, c'est l'abus que nous en faisons.
La réforme sera toujours en horreur à ceux qui vivent d'abus.
Les abus sont toujours plus inépuisables que les richesses.
De nos jours, les abus sont partout.
Quand les abus sont accueillis par la soumission, la puissance usurpatrice les érige en lois.
L'injustice, la calomnie, l'abus de confiance, sont les plus odieux des crimes.
Le monde est ainsi fait que les grandes injustices sociales contribuent à former les grands caractères, et que certains abus sont la condition de certaines vertus.
Flatterie : Le plus aimable des abus de confiance.
L'abus de biens sociaux commence dans les grands restaurants quand, aux frais d'une entreprise, on traite ses affaires de cœur.
L'abus des femmes est une maladie du cœur ; le renoncement aux femmes, une maladie de l'esprit.
L'absence de contrainte engendre volontiers l'abus.
Innover est plus souvent déplacer que détruire les abus.
L'abus d'autorité est le plus grand des abus, puisqu'il intéresse tout un peuple.
Le vice n'est pas dans la chose même, mais dans l'abus qu'on en peut faire.
Il n'y a pire abus que de sincérité.
Une petite maladie chronique vous contraint à vivre sage, la forte santé incline aux abus. Voilà pourquoi ce sont les malades qui durent et les bien portants qui claquent.
De l'abus d'une chose ne concluez pas contre son usage.
Que fait le gouvernement qui ne craint pas de recourir à l'abus de la force ? Il en donne l'exemple. Or jamais un tel exemple n'est donné sans imprudence et sans danger.
L'abus est un vice attaché à tous les usages, à toutes les lois, à toutes les institutions des hommes.
Les abus dont nous profitons nous paraissent d'excellents us.
Il n'y a pas le pouvoir, il y a l'abus de pouvoir, rien d'autre.
Le dégoût né de l'abus des plaisirs est plus incurable et moins digne de pitié ; c'est le fait d'une âme qui s'est usée volontairement avant le temps.
L'abus du pouvoir enfante tous les crimes.
Les abus invétérés ne se corrigent qu'avec le temps.
L'abus de l'esprit tue l'esprit, comme l'abus du plaisir anéantit le plaisir.
L'abus de nos facultés nous rend malheureux et méchants.
La vue et le dégoût de tous les abus d'esprit, de toutes les espèces de charlatanisme qu'on rencontre dans le monde, nous attachent quelquefois à la simplicité.
Rien n'est si bon que quelque abus n'en suive?